J’arrête d’enseigner le FLE. Pourtant, en octobre, j’aurais pu fêter mes 10 ans de carrière comme prof de FLE, dans 6 pays différents. Entre l’Angleterre, Jersey, le Canada, la Hongrie, la France et l’Australie. J’ai enseigné dans trois Alliances Françaises, deux universités, trois écoles primaires, cinq écoles secondaires, deux camps de vacances et trois écoles de langues. J’ai eu des milliers d’élèves, des bambins en crèche à des personnes retraitées.
À vrai dire, je n’arrête pas que le FLE, j’ai même décidé d’arrêter d’enseigner tout court.
J’ai aimé mon travail. Être prof de FLE, cela m’a permis :
- de m’expatrier partout où je le souhaitais,
- de voyager,
- de ne pas rentrer dans le moule du système scolaire français. Pourtant, j’ai fini par faire une incursion dans l’Éducation Nationale comme contractuelle en anglais et cela m’a plu, mais probablement grâce aux “avantages”, qu’un prof de FLE n’a pas (les vacances payées, un salaire fixe),
- de rencontrer beaucoup de monde, profs et étudiants,
- de partager cette passion pour le français que j’avais dès l’école primaire.
Ma vie aurait été très différente si je n’avais pas commencé un master de FLE après ma première année d’assistanat CIEP en Angleterre. J’aurais passé le CAPES de lettres et je n’aurais sûrement jamais quitté la France. Au contraire, grâce au FLE, j’en suis à ma neuvième année de vie à l’étranger et le Canada, c’est maintenant chez moi. Je n’aurais jamais mis les pieds au Manitoba sans le CIEP et mon année de lectrice à l’université.
Sans le FLE, j’aurais adoré Budapest comme tout le monde, le temps d’un week-end, sans expérimenter en profondeur et de l’intérieur les rouages rouillés de la société hongroise – mon année comme professeur de FLE à Budapest a été une des pires de ma vie. Sans le FLE, je n’aurais pas pu découvrir tous ces pays et leurs systèmes scolaires, les uniformes en Angleterre, les frais de scolarité à des milliers de dollars au Canada et en Australie, le français pour fonctionnaires fédéraux canadiens, le bal des rubans hongrois.
Mais au contraire, j’ai vécu tout ça et bien plus encore. Et pourtant, j’arrête d’enseigner le FLE et le FLE tout court. Pendant ces dix ans, j’ai eu des élèves géniaux et d’autres qui l’étaient beaucoup moins. J’ai connu la frustration des salles de classe remplies d’adolescents qu’on force à être là, des failles de systèmes, des notes truquées et tronquées, des racontars et jalousies.
J’ai souvent eu une figure d’outsider dans ma carrière. La première fois que je me suis fait recruter dans une grande école parisienne, je n’avais pas encore commencé mon master. Quand je suis arrivée en Australie, j’avais un minimum d’heures garanties, ce qui ne plaisait pas à tout le monde. Le FLE, c’est un domaine où règnent beaucoup de rivalités.
Et le FLE, c’est surtout un domaine où règne la précarité. C’est la raison principale qui me fait arrêter d’enseigner le FLE aujourd’hui. Je n’en pouvais plus de recevoir un salaire à l’heure pas calibré sur le coût de la vie, avec tout à ma charge à chaque nouveau contrat. Billets d’avion, frais de visa, assurance santé. En dix ans, je n’ai jamais eu de prime, jamais de bonus, jamais rien d’autre que le strict minimum dû, souvent en devant le réclamer – j’ai dû faire intervenir l’URSAFF une fois car l’école parisienne pour laquelle je travaillais oubliait de payer les remboursements pourtant obligatoires de carte de transport. Il y a beaucoup d’abus dans le FLE à Paris – et partout dans le monde en fait.
Je n’en pouvais plus non plus des horaires que le métier de prof de FLE implique. Il faut se rendre disponible quand les gens ne travaillent pas et ont le temps pour suivre des cours de français : le soir après 17h et le samedi, voire le dimanche même dans certains centres (à Melbourne je travaillais le dimanche, sans prime, évidemment). Prof de FLE en école de langue, c’est une vie à contre-courant de la société, amenant des obstacles à une vie sociale, culturelle, normale.
Je vis au Canada, un pays qui prône le bien-être et l’équilibre au travail. Ici, en général, les heures supplémentaires sont réglementées, les horaires de travail respectés et il est normal d’avoir une vie après 17h quand on quitte le travail. Dans le FLE, c’est normal de passer 12h au travail, de 9h à 21h, payé moins de huit heures, car les trous entre les cours ne sont évidemment pas rémunérés. Seules les heures de contact comptent, les heures en classe. Cela devenait très frustrant de discuter des conditions idylliques de tous ces employés qui étaient souvent payés pour venir apprendre le français car je ne pouvais pas m’empêcher de comparer avec mes propres conditions, à des kilomètres des leurs.
Vous allez me demander pourquoi je ne suis pas partie enseigner dans le système scolaire canadien, pour avoir un meilleur équilibre de vie et une meilleure rémunération. Je n’en avais pas vraiment envie, à la fois par ce que j’en ai vu, et surtout parce que c’était compliqué. J’ai passé huit ans à la Sorbonne, j’ai deux licences, une en lettres, une en anglais, en plus d’un master en didactique des langues. Mais cela n’aurait pas suffi, il aurait fallu que je reprenne mes études pendant un an ou deux. Mon master de FLE n’est pas reconnu tel quel, pas plus que mon expérience plus que concrète sur le terrain. Impossible même de travailler comme remplaçant.e ici au Manitoba.
Il y a un gros travail à faire de la part des autorités canadiennes et françaises pour une meilleure reconnaissance des diplômes et la fin des publicités mensongères. Oui, il y a une pénurie d’enseignants francophones, et pourtant, des gens avec mon parcours et mes diplômes n’ont pas le droit d’enseigner. Ce n’est pas normal. J’aimerais des passerelles pour les enseignants qui n’ont pas de diplôme canadien, avec un cours ou deux à suivre bien sûr, pour s’adapter aux réalités locales et comprendre les enjeux, un petit stage, et c’est tout. Je n’ai pas besoin qu’on m’apprenne à faire un cours ou faire étudier une oeuvre littéraire, pour onze mille dollars l’année.
Le FLE est un domaine injuste. C’est tellement frustrant de ne pas pouvoir enseigner quelque part quand on a les diplômes, l’expérience et les compétences. Toute une partie de la planète est inaccessible (le Canada, les États-Unis, le Japon, et j’en oublie) car les recruteurs n’iront pas faire des visas de travail. Ils prendront le premier francophone qui passe et qui a le droit légal de travailler dans ce pays, avec ou sans sens de la pédagogie.
Il y a trop de candidats pour pas assez de postes en FLE et les conditions de travail se précarisent de plus en plus. Si je commençais ma carrière de prof de FLE aujourd’hui, il me faudrait un statut d’auto-entrepreneur, avec les abus que cela implique. L’immense majorité des offres d’emploi en France ne sont justement pas des emplois – énormément de cours sont enseignés sur la base du bénévolat. Le master de FLE n’a aucune valeur, l’Éducation Nationale ne le reconnaît pas, les administrations non plus. Et pourtant, il n’y a pas de quotas dans les masters et des légions entières d’étudiants vont enseigner un stage ou deux et arrêter. C’est dommage.
Donc pour toutes ces raisons, j’arrête d’enseigner le FLE.
Je ne ferme pas la porte définitivement, je reviendrai peut-être à l’enseignement un jour, je ne sais pas si cela me manquera. Le FLE m’a apporté la vie que j’ai aujourd’hui et j’étais une très bonne prof. La rubrique des entretiens de profs de FLE sur le blog continuera encore un peu. Mais pour moi, il est temps d’entamer un nouveau chapitre dans un tout autre domaine !
Et pour en savoir plus sur le FLE, ces liens sur le blog satisferont votre curiosité :
– le métier de prof de FLE en résumé
– tous les articles sur le FLE avec des billets d’humeur sur les étudiants ;
– une longue FAQ sur enseigner le FLE ;
– mes conseils pour chercher du travail comme prof de FLE ;
– mon job d’assistante à l’université au Canada avec le CIEP ;
– mon job comme assistante de français au Royaume-Uni ;
– mon parcours ;
– tous les aspects négatifs du métier ;
– un article sur le système scolaire hongrois ;
– un article sur le système scolaire britannique ;
– pourquoi il ne faut pas aller enseigner en Hongrie ;
– salaires et conditions de travail dans le FLE à Paris ;
– pourquoi j’ai arrêté le FLE ;
– des témoignages de profs de FLE en Australie, en Équateur, à Amsterdam,
en Irlande, à Beijing, au Japon, en Corée du Sud et en Afrique.
87 comments
Salut Kenza et merci pour ton partage 🙂
Moi je me lance dans l’enseignement du FLE un peu spécial : en ligne !
Tu en as déjà entendu parler? Quel est ton avis?
Léo
Bonjour Kenza,
Je viens de tomber sur ton blog.
Prof de FLE pendant quasiment 17 à Madrid et un an à Munich, je m’identifie à 150% avec ce que tu décris.
Et ta phrase “Prof de FLE en école de langue, c’est une vie à contre-courant de la société” est siiii vraie.
Pour ma part, j’ai commencé par donner des cours à Inlingua et d’autres “académies” comme on les appelle là-bas. Puis un jour, j’ai osé postuler à l’IF (Institut Français). Je dis “oser”, car pour une raison ou pour une autre, je me faisais toute une histoire de cette institution. En fait, j’y ai été très bien (pas de réunions stupides en soirée ou les WE pour se la “péter” et se faire croire qu’on est sérieux, pas de visites intempestives en cours pour voir comment tu bosses (d’ailleurs c’est plutôt moi qui ai demandé à des collègues de venir dans mes cours pour me faire une sorte d’audit, mais ça ne les a jamais intéressé…ils avaient peut-être peur de la réciprocité !!), pas payé des fortunes (20-22€ de l’heure), mais j’avais surtout des cours privés payés eux jusqu’à 35-40€ le cours. C’est super, mais c’est trompeur. On se croit le roi du mambo, mais à tout moment, ça peut s’arrêter et c’est du fait, ce qui s’est passé. En 2009, avec la crise en Espagne, j’ai perdu tous mes cours à Yves Rocher et aussi à CBRE, une grosse boîte d’immobilier. Évidemment pas de chômage, aucune compensation. Cela dit, je le savais. Je ne m’attendais à rien. Par contre, quand on a 30 ans (ou même 40), on se fout de la retraite, on prend ce qu’il y a à prendre et on profite de la vie. Grossière erreur. Si on n’a pas des parents (ou une tante) qui vous laisseront un petit héritage tôt ou tard, mieux vaut être réaliste.. ET VITE !!
Et si j’avais un conseil à donner aux futurs postulant.e.s de FLE, fuyez cette filière. Soyez pragmatique et clairvoyant.e. Ou vous le paierez cher.
Pour ma part, je me suis reconverti dans la traduction, mais ce n’est pas la panacée non plus. Surtout avec la Chine et l’Inde qui cassent les prix. Sans parler de Google Translate !!
Bref, je suis en pleine réflexion de nouveau. Mais sans stress, car je sais que la vie a toujours quelque chose dans sa manche pour nous.
Enjoy Canada and a happy long life in Winnipeg 😉
Bonjour Christophe! Merci pour ton message-témoignage. Et ton optimisme aussi!
Je te souhaite une bonne continuation 🙂
Tout à fait d’accord avec vous Christophe ! Dans quel pays vivez-vous actuellement ? Je vous souhaite bon courage.
Bonjour,
Comme Eden, j’ai été prof de FLE au Japon pendant 10 mois (de 2017 à 2018). Cela m’a énormément plu et il m’a été très difficile de renoncer et de revenir en France.
Pourquoi partir ? Perceptives difficiles à court terme. Comme vous l’avez dit, il faut au moins 2 ans pour se créer sa clientèle. Etudiant est déjà une situation précaire lorsqu’on est à la fac, alors remettre ça quand on rentre sur le marché du travail est vraiment démoralisant…
Au bout de plusieurs mois, la situation se stabilise. Mais pour aller où ? Au bout de 10 ans, 15 ans d’enseignement vous en serez au même stade, sans aucun changement ni aucune augmentation. J’ai beaucoup échangé avec mes collègues qui ont été de bons conseils…
Concernant les trous dans l’emploi du temps, c’est compréhensible. Les horaires je m’adapte !
En revanche, il y a 3 points que je ne supportais pas:
– Les étudiants qui arrêtent. C’est dans la suite logique, la plupart des étudiants vous sollicitent pour préparer leur arrivée en France, donc il est normal qu’ils arrêtent au bout d’un moment ^^ ;
– Les étudiants irréguliers. Les emplois du temps se font de manière hebdomadaire, mais prendre une séance par semaine n’est pas obligatoire. Donc si une semaine l’étudiant n’a pas envie ou a quelque chose d’autre de prévu, ça fait un gros trou dans votre agenda, irremplaçable car vous ne pouvez pas mettre quelqu’un d’autre dans ce créneau (ou de manière exceptionnelle éventuellement) ;
– Les annulations de dernière minute. L’école dans laquelle je travaillais prévoyais le paiement de l’heure de cours si l’annulation était faite moins de 24 heures avant, mais ça n’était pas souvent le cas. Et lorsqu’il s’agit de vos étudiants Free Lance, c’est pour votre pomme.
Donc voilà, à 25€ l’heure de cours vous pouvez facilement estimer pouvoir arriver à 2200€ de salaire/mois. Ce qui n’arrivera évidement jamais… Vous allez passer votre temps à avoir un emploi du temps incomplet et à vous battre pour remplacer les étudiants que vous perdez au fur et à mesure.
Et comme il s’agit de clientélisme, vous devez être à 100% à chaque instant. L’heure de cours coûte cher, alors si vous avez la moindre faiblesse et si une heure de cours est moins bonne que les autres, votre étudiant vous pardonnera difficilement.
Sans compter les congés payés, etc. Aujourd’hui je travaille à l’éducation nationale. On a un salaire nettement inférieur à ce qu’on devrait toucher pour le niveau de nos diplômes, c’est vrai. Mais cependant notre salaire est fixe et stable !
Aujourd’hui j’envisage éventuellement un voyage, voire une installation en Chine. Je regrettais un peu de ne pas avoir de diplôme FLE car cela semble être une prérogative dans ce pays, mais vos commentaires me rassurent très largement: ce diplôme est une impasse et, de surcroît, ne peut pas se raccorder avec un autre.
Merci à tous pour vos échanges d’expérience !
Merci pour votre message Michel. La Chine (en tous cas pré-pandémie) semble en effet être le pays aux meilleures conditions de travail, mais les critères pour obtenir un visa de travail se sont durcis. Bonne chance en tous cas!
Re-bonjour, miss Fle,
J’ai oublié de dire que dans mon parcours “ministériel”, j’ai croisé plusieurs “profils Fle”, faisant donc tout autre chose – pour cause – pécunière, bien sûr !
Tjrs amicalement,
Sandrine
Bonjour Sandrine et merci pour votre contribution très intéressante!
J’ai en effet l’intention d’écrire une mise à jour… l’enseignement m’a rattrapé, j’ai été nommée responsable de la formation dans la boîte dans laquelle je travaille!
Bravo, Kenza ! Voilà un aboutissement cohérent, avec votre longue expérience de l’enseignement Fle. Je suis sûre, néanmoins, que vous trouverez bien le moyen de donner quelques heures de cours, dans le même contexte !
Sandrine
Bonjour, miss Fle,
Comme je vous comprends : Française, parisienne, j’ai à mon actif un cursus (Lettres modernes)-Fle-Didactique Langues & Tice + une expérience de résidence permanente au Québec… où j’ai découvert tristement qu’il me fallait un permis d’enseigner au Qc…. Résultat : retour en France, notamment pour obtenir une expérience de l’enseignement, mais malheureusement pas en Fle… 3 ans comme maîtresse-auxiliaire en Lettres modernes dans les collèges de la petite couronne parisienne (dont la dernière année sur un poste Lettres/anglais)… Mais comme j’avais par ailleurs des expériences dans le tertiaire (because parcours non linéaire, avec études universitaires en plusieurs étapes, longtemps après le bac), j’ai pu me stabiliser du côté administratif de l’Education nationale et ainsi me titulariser.
Lorsque je travaillais au Rectorat de Paris, entre 2000 et 2003, j’y entendais parler de la création d’un Capes de Fle, malheureusement tombé à l’eau, puisque le Fle n’est devenue qu’une option au Capes de LM…. ce que je ne voulais pas passer, suite à mon expérience de 3 ans (certes, bcp de bons souvenirs des jeunes, mais tellement épuisant nerveusement et surtout un programme trop lourd, pour des élèves si faibles, pas autant de créativité possible qu’en Fle…).
Finalement, j’ai évolué dans le domaine de la Formation continue universitaire (12 ans) et, depuis 2017, au service d’Ingénierie pédagogique (= Tice) du Cnam. Cependant, là encore, je dois envisager autre chose, car mon master n’était pas orienté outils, seulement théorie du e-learning et ressources pédagogiques d’un centre de langues…
J’en suis à réfléchir à me former aux techniques documentaires (car la recherche de l’info a toujours été un autre dada), pour passer un concours ou de Documentaliste EN, ou chargée d’études documentaires, …
Pour revenir à vous, lors de mon dernier séjour au Québec (1999), j’avais rencontré une Française qui en était à sa 9ème année au Canada – d’abord en Colombie Britannique, comme prof de Fle (avec sa licence d’anglais) et depuis deux ans à Montréal : après avoir fait le tour de la question, elle m’avait dit, en effet, que la seule solution était de se mettre à son compte (au Qc) en comptant deux bonnes années pour faire sa clientèle… – pour sa part, elle pensait même rentrer en France (elle était d’ailleurs venue au Qc, parce que vivre en français lui manquait).
En tous cas, ce que vous pourriez faire aujourd’hui c’est travailler dans l’ingénierie pédagogique, voire l’ingénierie de formation – en passant par un parcours Tice / une formation de formateur d’adultes complémentaire, … ?
Au moins, vous avez fait votre chance de voyager – ce qui m’a manqué et me manque toujours (à part 2-3 expériences d’accompagnement en séjours linguistiques en Grèce et Angleterre) : l’heure est peut-être venue pour vous de vous stabiliser géographiquement (et du coup plus facile à accepter) – quant à moi, j’espère être en forme à la retraite d’ici 7-8 ans pour pouvoir combler mon manque et reprendre aussi une activité d’enseignement à temps partiel auprès des migrants (avec un revenu régulier en arrière-plan, ce sera plus simple !), entre autres projets.
Mais vous avez sans doute trouvé votre “avenue” – comme on dit au Qc – car votre article date de 2019 : racontez-moi, j’aimerais savoir !!!
Bien amicalement,
Sandrine
Bonjour Kenza, j’ai lu plusieurs de vos articles, et j’aimerai beaucoup faire FLE, mais de ce que j’ai vu ce n’est pas un métier très sécurisant. Avez vous eu des problèmes en Corée du Sud ? Pouvez me donner une fourchette sur votre ancien salaire en Corée ? Je me dirige vers un Master LLCER en études coréennes, avec spécialisation FLE, pensez vous que cela sera suffisant pour enseigner dans un établissement Coréen (lycée… )? Merci, Jeanne, vous pouvez me contacter
Bonjour Jeanne,
Je ne suis jamais allée en Corée du Sud donc j’aurais du mal à t’aiguiller. Bonne chance pour tes recherches!
Ah d’accord, vu qu’il y avait quelques articles sur votre blog dessus j’ai cru que vous y avez enseigné, merci quand même ^_^
Bonjour Kenza !
Merci pour cet article, ainsi que tout ce que j’ai pu vous lire dans ce blog…
Je suis déjà confuse… étant marocaine enseignante du français, j’aspire à m’expatrier au Moyen-Orient mais je ne sais absolument pas quoi faire (me contenter de mon diplôme de Licence en didactique du FLE marocain ? Passer le DAEFLE ? Faire un master en France ?) et sincèrement, les écoles de l’Alliance Française ne me tentent pas, je vise plutôt des écoles internationales (américaines ou britanniques) ou les école gouvernementales …
Que me conseillez-vous, s’il vous plait ?
Merci
Bonjour Maria! C’est une zone géographique que je ne connais pas… si ce sont les écoles internationales votre but, il vous faudra sûrement un PGCE, le diplôme d’enseignement britannique. Vous devriez rechercher des profs de français dans ce type d’écoles sur Linkedin pour voir leurs parcours. Bonne chance!
Bonjour,
Je te suis depuis un moment et j’en suis à mon premier redoublement de M2 FLE pour cause de mémoire non fini l’année dernière, je sacrifie mon mois d’août à essayer d’en finir car j’ai sacrifié beaucoup de beaux moments pour valider ces UE de master et je n’aime pas laisser quelque chose inachevé, et pourtant, je ne pense malheureusement pas rester dans le domaine du FLE pour toutes les raisons que je viens de lire ici… J’adore cet environnement de travail et la relation avec ces gens venu d’ailleurs mais certaines envies priment sur cela, comme la stabilité, de vouloir rentrer tôt pour partager une vie de famille… donc ça sera prof d’anglais pour ma part. Merci pour ton témoignage et je ne sais pas s’il y a un article sur ce que tu fais actuellement mais je serais intéressée d’en savoir plus. C’est sur que dans les pays comme les USA et le Canada, changer de voie sans forcément se refaire tout un diplôme a parfois l’air plus simple, même si j’ai des exemples en France aussi, mais moins. Bon courage vers tes nouvelles contrées! J’espère que ce blog continuera à grandir malgré la période COVID mais à en lire tes plus récents article, l’été 2020 est de bon augure. 🙂
Bonjour
et Merci pour ce témoignage !
qui me fait faire marche arrière toute…
Aprs 10 ans dans la com puis 16 ans à l’éducation natioanle , je souhaitais changer (certes à pplus de 50 ans) et demander une formation en FLE . Mais j’avoue qu’en te lisant, cela fait plutôt faire marche arrière…..
Bonjour Marie-Laure! Si vous avez le concours de l’Éducation Nationale et êtes disposée à rester dans l’enseignement primaire, vous n’aurez aucun mal à trouver un emploi dans les nombreuses écoles françaises à l’étranger. Par contre, qu’elles soient affiliées AEFE ou non, ce seront des contrats locaux donc à vous de voir si cela vaut financièrement la peine. Mais le concours devrait vous permettre de trouver “facilement” un poste, avec ou sans formation supplémentaire en FLE.
Bonjour , peut on enseigner le FLE dans un pays de la communauté européenne alors que je suis native et réside en Tunisie ? Y a t il une limite d’âge pour enseigner le FLE ( en étant expatriee) ? Merci pour votre récit, votre énergie et votre aide . Hind.
Bonjour Haddad,
Non, il y a pas de limite d’âge mais vous risquez de vous heurter aux problèmes de carte de séjour. Il y a déjà énormément de profs avec des passeports français au chômage alors ça sera difficile de convaincre une école de vous faire des papiers (ils ont tendance à privilégier la facilité et embaucher des gens qui ont déjà les autorisations légales pour travailler). Par contre, si vous avez des papiers, ça sera plus facile !
Bonjour Kenya,
Merci pour ce renseignement précieux !
A bientôt et bravo pour votre blog !
Bonjour !
J’ai beaucoup aimé vos articles qui retransmettent très bien l’expérience que représente l’enseignement du FLE. Je suis dans une situation plus ou moins similaire : diplômé en lettres et en FLE, j’ai enseigné le FLE en Italie. Au bout de six ans, la précarité m’a fait renoncer. Je me suis rabattu sur l’enseignement du français dans l’éducation nationale en France mais je ne suis vraiment pas convaincu que cela soit ma voie. Je n’ai de l’expérience que dans l’enseignement. Comment avez-vous procédé pour votre reconversion (Pôle emploi, bilan de compétences…) ? J’ai lu dans les commentaires que vous travailliez dans la gestion de projets, comment en êtes-vous arrivée là ?
Merci par avance !
Bonjour Marc,
Merci pour votre message. Pour répondre à votre question sur ma reconversion, j’ai la chance énorme de vivre au Canada, un pays où on fait confiance aux employés sans les mettre dans des cases pour leurs diplômes ou expériences. Donc je n’ai rien eu besoin de faire, aucun bilan de compétence, aucune reprise d’études, pas de formation non plus, j’ai facilement trouvé un emploi dans un autre champ que l’enseignement.
Je suis tout a fait d’accord avec toi. J’aurais pu écrire cet article (si j’avais ton talent!). Tout le monde devrait savoir ça avant de s’engager dans cette voie!
Bonjour Kenza,
Je suis tombée sur ton article, en “tuant” le temps, étant confinée et en télétravail car je me demandais si je devais repasser l’examen final du DAEFLE via le CNED.
Je suis assistante de direction, j’ai 60 ans, et j’ai repris des études en plus de mon travail, via le CNED. J’ai passé l’examen final en décembre dernier(pour la 2eme fois), et j’ai encore échoué.
J’ai du mal à reprendre les révisions, à repayer encore 322 euros pour un examen qui n’a pas la même réputation qu’un Master. J’ai été formateur en Marketing téléphonique dans mon ancienne boite, et on m’a toujours dit que j’étais douée pour la formation, la transmission et à la lecture de ton article je me pose encore plus de questions … je me demande s’il ne faut pas que j’abandonne aussi.
Sinon, félicitations pour ta reconversion (ça va bien se passer, j’en ai fait quelques unes au cours de ma vie professionnelle), suis ta route, continue, BRAVO !
Marie-Louise
Bonjour Marie-Louise ! Je ne veux pas décourager mais je veux dire la vérité. Je n’ai pas passé le DAEFLE alors je ne pourrais pas te donner de conseils pour réussir ton examen (et ce n’est pas pour ça que tu m’écrivais) mais est-ce que tu es sur les groupes Facebook d’étudiants ? Il y a sûrement de bons conseils. C’est normal de se poser des questions. Dans quel but tu aimerais enseigner ? Combien de temps et dans quel cadre ? Avoir des pistes t’aideront à mener à bien ce projet.
Bonjour
Tout d’abord, j’admire vraiment ton courage d’avoir tenté toutes ces expériences à l’étranger. Tu as une capacité d’adaptation extraordinaire! Tu as été vraiment loin
De mon coté, j’envisage une reconversion professionnelle pour une expatriation au canada. J’aimerais devenir enseignant en Français et je compte reprendre les études (un bachelor en deux ans). j’hésites encore car je vois qu’il y a beaucoup de demandes de prof mais les postes sont en majorité à temps partiel. Ce qui n’est pas très stable.
Qu’est qui t’a pas plus au Canada ? Qu’est qui a été compliqué ? Qu’est que t’as vu qui ne t’as pas plu ?
Merci beaucoup
Audrey
Bonjour ! Je viens de découvrir votre blog suite à mes recherches concernant la formation FLE. Je trouve cela vraiment intéressant de lire vos expériences et celles des autres (dans les commentaires). Je suis en train d’hésiter à poursuivre mes études avec un master FLE. Je suis étudiante en 2ème année de master recherche en Lettres Classiques. La suite logique pour moi serait de préparer l’agrégation ou le capes, mais après 2 ans à travailler en tant qu’assistante pédagogique de français dans l’éducation nationale, je suis dégoûtée du système français et je n’ai aucune envie de me retrouver à enseigner le français (littérature et compagnie) en France, dans un établissement que je ne pourrais même pas choisir. Il y a 2 ans, j’ai fait une année d’assistanat dans un lycée aux Etats-Unis, et l’expérience m’avait énormément plu, c’est pourquoi je m’intéresse au FLE. Cela ne me dérangerait pas de repartir pour 2 ans de master pour faire un master FLE. Je suis passionnée de voyages et de langues étrangères, j’adore discuter avec des personnes qui apprennent le français, et je rêverais de pouvoir voyager tout en enseignant le français. Cependant, en lisant des articles comme ceci, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter… L’expérience me fait rêver mais j’ai aussi peur de me lancer dans une carrière qui sera précaire toute ma vie. Je n’ai pas peur de voyager et je n’ai pas de projet de construire une famille, mais on ne sait jamais et je ne veux pas me retrouver au milieu de ma vie à devoir me reconvertir… En même temps, je n’ai pas envie de devenir prof dans l’Education Nationale, la situation serait plus stable mais je ne veux pas être soumise à ce système. J’ai 23 ans et je veux profiter de ma jeunesse, voyager et explorer le monde le plus possible, expérimenter la vie dans des pays différents de la France… J’ai l’impression d’avoir un peu balancé tous mes sentiments dans ce commentaire, mais le fait d’avoir trouvé un endroit où les gens peuvent comprendre ma situation me donne envie de partager mes inquiétudes, j’avoue que je suis un peu perdue x) Je lance ce commentaire comme une bouteille à la mer, si quelqu’un aurait ne serait-ce qu’une recommandation ou impression à partager sur ma situation, je suis preneuse. Merci et bonne continuation à tous.
Bonjour Alice et Kenza 🙂
Tout d’abord merci Kenza pour ce blog, je pense que beaucoup s’y retrouvent, jeunes ou moins jeunes, voyageurs ou casaniers, et cela montre que tu as su trouvé les mots justes qui nous touchent tous, alors merci et surtout bonne chance! (je connais ça moi-même ex prof de Fle qui ait pas mal enseigné à l’étranger 🙂
Alice, je prends ta bouteille jetée à la mer hehehe, si tu te sens dégoûtée du système, je te conseillerais de prendre un break de quelques années (il n’y a rien de pire qu’un prof qui n’aime pas son taff..) voyage, vas enseigner à l’étranger et surtout dis toi que rien n’est définitif, tu as encore le temps de changer de cap!!
Bonne continuation!
Bonsoir Alice (et les autres 😉 )
J’ai l’impression de me lire, c’est drôle. A quelques détails près : je suis moi-même prof de français, dans ma 5e année de titularisation, et cela fait déjà 1.5 an que je songe à une reconversion, sans trouver de réelles idées. Je savais, dès l’année du concours, que je ne ferai pas ce métier toute ma vie; mais je ne pensais pas me lasser aussi vite ! Bon, ma situation personnelle ne doit pas aider (5 ans dans le même collège de campagne, à 90km de mon compagnon, donc obligée de dormir 2 soirs par semaine au collège…), mais on en revient quand même à ma première intuition. Je commence donc à m’intéresser au FLE (je pense notamment au CNED) pour me tourner soit vers un public d’adultes immigrés, soit pour partir enseigner en Irlande. Mon expérience d’assistante de langue en Angleterre, il y a maintenant 7 ans, m’avait vraiment plu, et je pense que cela commence à me manquer, d’être dans une autre ambiance que l’atmosphère française…
Bref, voilà où j’en suis : bouteille à la mer, peur de quitter mon confort de cadre A de la fonction publique, mais besoin d’autres choses…
Et bonne soirée 😉
Salut Alice,
Je suis dans une situation très similaire à la tienne, même âge, même point de vue sur l’éducation nationale en France, mêmes désirs de vivre.
Aurais-tu un contact pour discuter (Réseaux sociaux, mails, autres ?)
Bon courage !
Bryan
Bonjour Kenza, je viens de decouvrir votre blog et je vous dis chapeau et merci de partager vos experiences sans fards, c’est passionnant !
Je suis moi meme prof d anglais au Laos et vire sur le FLE (apres 20 ans de carriere dans le monde industriel), j aimerais un jour enseigner le francais en Afrique de l Est !
Alors puis je vous demander vers quoi vous souhaitez vous orienter desormais ?
Bonjour Pascale ! Merci pour votre message. C’est important de dire la vérité je trouve 🙂
Je fais de la gestion de projets maintenant, rien à voir avec l’enseignement !
Salut !
Je pensais venir faire du FLE au Canada anglophone car ayant vu des articles disant que la main-d’oeuvre était recherchée dans ce secteur mais ton article me casse un peu la joie. (M’étant renseigné, j’ai vu qu’il y avait des procédures de reconnaissance de diplôme spécifiques à chaque province. Du coup impossible de faire reconnaître un M2 FLE ? / la communication s’avère assez compliquée avec les organismes chargés de la validation et en gros j’ai l’impression qu’on me dit “Essaye, paye et tu verras”.
J’ai cru comprendre que tu étais arrivée au Canada grâce au CIEP ? Est-ce facile de rester une fois l’expérience d’un an terminée (j’avais fait ça en Chine, mais au Canada…?)
Bien à toi
Salut Dany ! Oui, je suis venue au Canada en 2013-2014 avec le CIEP mais j’ai dû partir. Je suis revenue en 2017 avec un PVT et j’ai trouvé du travail en Alliance sans problèmes. Aucune candidature (spontanée ou non) entre 2014 et 2017 n’avait abouti, puisque je n’avais pas de visa de travail. Et ça n’a pas changé.
En effet, chaque province a ses propres accords et le master 2 de FLE n’est pas reconnu (le CAPES ou le PGCE le sont). Ca dépend des années et des gens, c’est parfois un peu la loterie, je connais des gens qui ont dû rattraper des unités, d’autres non. Mais c’est un cercle vicieux : on ne te donnera pas de brevet d’enseignement sans permis de travail (car le brevet doit avoir une date d’expiration) et tu ne trouveras pas de travail sans brevet.
Bonjour,
Je suis complètement d’accord avec ce que tu dis…Et j’ai moi même quitté le FLE avec le cœur gros mais trop d’injustices sont liés à cet emploi et trop de servitudes pour continuer. Je suis devenue contractuelle pour l’Education Nationale et ce n’est pas mieux!!!
Qu’as-tu choisi comme voie secondaire?
Bonjour,
Je ne commente pas souvent tes articles mais les lis régulièrement et je suis complètement d’accord avec toi.
Je suis titulaire d’un M2 en FLE et je ne peux pas travailler à plein temps dans ce domaine en Belgique. J’ai un autre travail à côté à temps plein et je donne cours le soir et le week-end car les conditions (horaires, salaire, …) ne me permettraient pas d’en vivre malheureusement. En Belgique, il y a beaucoup d’offres mais le plus souvent ce sont des bénévolats ou alors payées 5 €/h, je trouve cela affligeant. De plus, tu es obligée de t’inscrire en tant que freelance et les contrats ne sont que pour des courtes périodes (d’octobre à décembre par exemple) donc tu ne sais pas faire des projets pour l’avenir. C’est un métier extrêmement précaire et je suis très déçue du manque de considération pour le diplôme car c’est quand même un M2.
Maintenant, j’ai décidé de commencer un doctorat (à distance) car je pense que cela me donnerait l’opportunité d’enseigner à l’université. Pourquoi ne ferais-tu pas un doctorat?
Encore merci pour cet article qui résume parfaitement ce que vivent les professeurs de FLE.
P.S: j’espère que tu continueras le blog même si les sujets changent 😉
Je te félicite pour ton courage pour une reconversion pro, j’espère qu’elle te rendra plus heureuse et te permettra d’avoir ce que tu recherches. C’est beau ton parcours en tout cas, tu peux être fière de toi
Merci Lolli <3
Je dois dire que je suis vraiment surprise, car j’avais cru comprendre que tu avais bien évolué dans l’AF où tu bossais, vu que tu t’occupais par exemple du recrutement, mais jamais je n’aurais imaginé que tu passais tant de temps au travail tout en étant dans la précarité… Les AF, c’est comme les universités, on se dit que c’est l’élite et une chance d’y travailler… et en fait non, c’est dommage…
Tous les jours je me dis que mes conditions de travail en France sont difficiles, mais je les accepte car ce n’est pas ma seule source de revenus et mes cours sur Skype rapportent bien. C’est pour ça que je m’accroche, mais bon si un jour je veux une vie de famille ce ne sera probablement plus possible comme ça…
Bref, je te souhaite une bonne continuation dans ton nouveau job (tu feras un article sur le sujet?) et surtout continue à bien profier du Canada <3
En effet, j’avais monté les échelons mais ça n’empêche pas les salaires horaires et la précarité !
Tu as bien fait de diversifier les sources de revenus je pense.
Par contre, mon nouveau travail, ça restera perso, j’ai signé des accords de confidentialité 🙂
Haha ok, bonne continuation alors!
Aujourd’hui j’ai publié une FAQ sur mon statut de Freelance, mais dans trois semaines je prévois d’en publier une autre spécialement sur le FLE (ne t’inquiète pas, mon article sera très différent de celui qu tu as publié il y a quelques temps 😉 )
Tu ne vois pas d’inconvénient à ce que je mette dans ma FAQ un lien vers ton article sur pourquoi tu arrêtes? Car tu décris très bien tous les défauts du métier XD
Oui, bien sûr !
Coucou! J’ai publié ma FAQ spéciale enseignement du FLE aujourd’hui, et j’ai mis un lien vers ton article! Je t’ai un peu cité, notamment quand tu parles de tous les frais à la charge du Prof lors de chaque nouvelle expatriation, et à coté de ça : pas de prime, pas de bonus… Si l’article te plait, n’hésite pas à le partager! 😉
Comment ça va sinon à Winnipeg? Pas trop froid? Xx
En effet, tout cela est bien vrai. J’en est fait l’expérience. Je vous souhaite de retrouver une nouvelle voie. Tout le chemin parcouru n’est cependant jamais perdu, l’important est de savoir rebondir lorsque l’occasion se présente. Qui cherche trouve ! C’est ce qu’on dit, sans rappeler le travail de fond que cela représente.
C’est ça. Je suis quand même très satisfaite du chemin accompli, qui m’a mené jusqu’où je suis aujourd’hui !
Bonjour
Qu’allez vous donc faire ?
Je vous souhaite de la réussite dans votre nouvelle activité !
Je me lance dans le marketing mais je n’en dirai pas plus ! Merci pour les voeux en tous cas !
C’est tellement la roulette russe pour obtenir un poste dans le FLE ; je suis satisfaite de ma situation actuelle mais je crois que j’ai mis la barre assez haute pour le futur … et surtout je ne compte pas m’arrêter là, je veux progresser, et gagner en salaire/bénéfices donc je sais pas si je vais droit dans le mur.
Surtout quand je jette un oeil sur les offres en Europe, c’est assez déprimant. Je me demande comment des employeurs peuvent s’imaginer qu’un prof de FLE vit ! surement d’amour et d’eau fraiche en dehors de la classe >< et je crois qu'on est dans un cercle vicieux où si les gens continuent d'accepter des contrats pareils y'aura pas moyen de redonner de la valeur à nos diplômes et nos compétences … Dans mon master on nous a bien bourré le crane à base de "n'accepter pas n'importe quoi où vous tuerez votre propre travail" mais la réalité est un peu différente.
C'est chouette que tu aies trouvé de quoi entreprendre un changement de carrière 🙂
Ta seule façon de progresser en salaire et en bénéfices, c’est de devenir coordinatrice pédagogique je pense, ou bien de rentrer dans une université. Et je suis d’accord avec toi sur l’idée du cercle vicieux. C’est sans fin.
Cet article devrait apparaître sur les brochures des masters de FLE… Personnellement si c’était à refaire je ne ferais pas ce ce master-là, et je déconseillerais à quiconque de s’y lancer. Même si la France fait des efforts pour concocter des masters de qualité, dignes d’une formation bac +5, elle ne contrôle pas ce qu’il se passe à l’étranger, où nos diplômes ne sont pas reconnus et où les abus sont courants. Ton texte est très bien écrit, il n’y a rien à rajouter.
Merci Ernestine ! Je t’avoue que oui c’est un peu la mission cachée que je me suis donnée, avertir les prochaines générations. Je pense que la situation par contre est tout aussi déplorable en France et dans l’Education Nationale (vu récemment : un poste d’auxiliaire avec charge de cours dans un collège pour 600 euros mensuels, master obligatoire).
Comme je te comprends. Cela me manque d’enseigner, d’être dans une école, face à une classe. Depuis mon départ avorté en Chine, j’ai régulièrement consulté les offres, mais impossible d’envisager une vie avec ce qui est proposée. Et aujourd’hui je ne cherche pas (seulement) à vivre à l’étranger, j’ai une famille qui a besoin de plus que de dépaysement.
Du coup, je fais des cours privés, en ligne ou non, mais comme tu le dis avec le statut d’auto-entrepreneur. Et c’est tellement peu intéressant, que je limite pour avoir une autre activité à côté, plus rémunératrice (et je regarde les offres de temps en temps…)
J’espère en tout cas que tu te plairas dans ta reconversion.
Je pense systématiquement à toi en écrivant mes articles un peu dénonciateurs et oui j’aurais dû l’ajouter, je parle en tant que femme célibataire, avec une famille la donne est tout autre (et pire).
Je n’ai pas eu tes dix ans de carrière, seulement quatre et uniquement au Canada, mais c’est aussi la précarité qui m’a fait changer de voix. Marre d’avoir mon emploi du temps le vendredi pour le lundi, d’angoisser parce que je n’avais pas assez d’heures à certaines périodes et trop à d’autres, et puis un salaire à l’heure qui stagnait. J’adorais enseigner et je trouve que c’est un métier épanouissant et important. Mais… “&?%$ you, pay me!” comme le disent les précaires…
Avant, il y avait des postes officiels qui faisait partie du ministères de Travaux Publics mais ils ont coupé les fonds et font appel à des sous-traitants, toi moi et tant d’autres. C’est dommage.
À Ottawa, le meilleur employeur pour le FLE serait l’École de la fonction publique. Mais, les places sont rares…
Tu peux être vraiment fière de ton parcours en tout cas ! J’ai aussi tendance à penser que personne n’est fait pour faire 40 ans le même métier, même si c’était une vocation à la base. 10 ans c’est génial et je suis sûr que tu vas beaucoup t’épanouir dans tes nouvelles missions. En tout cas de ce que tu m’as dit ça a l’air bien cool ! 🙂
Merci pour ce super gentil message Aurore !
Je trouve qu’il est bon de changer de job (ou au-moins de poste) de temps en temps, afin de voir autre chose et de s’aérer l’esprit. Perso, c’est ce que j’ai fait à plusieurs reprises (postes et jobs), et je ne le regrette pas. Cela m’a permis de voir pas mal de choses, et m’a instruite. On élargit ainsi nos connaissances, on diversifie nos acquis et on développe de nouvelles compétences.
J’ai commencé, cet été, à lire des livres d’un prof d’anglais, américain, qui vit et travaille à l’étranger depuis plusieurs décennies, et il y décrit les mêmes réalités que toi.
En ce qui concerne l’ambiance dans le milieu du FLE, est-ce vraiment si différent de d’autres milieux pro ? Car la compétition et la jalousie sont des caractéristiques assez universelles, mais peut-être y en a-t-il plus dans le FLE, du fait de la précarité..?
Je ne pense que des stats existent sur le nombre de diplômés en FLE et ceux exerçant par la suite et sur combien d’années. C’est vraiment dommage car cela permettrait de donner une certaine visibilité aux intéressés, avant de faire le grand saut dans le monde du FLE.
En tout cas, j’adore tes entretiens de profs de FLE, j’espère que cette rubrique continuera encore longtemps !
C’est clair que ce n’est pas normal qu’il n’existe pas de passerelles entre les formations universitaires et pro en FLE et le système éducatif canadien, surtout si il y a un manque de profs de français. C’est d’ailleurs un peu étonnant que rien ne soit fait pour ne pas laisser cette situation pourrir. Cela aurait fait un bon sujet de conversation avec Justin Trudeau 😉
Te serait-il possible, un jour, de faire un article (je n’en ai pas trouvé sur ce sujet il me semble) sur tes méthodes de travail, ton organisation, etc. de lorsque tu étais prof de FLE ?
Je me suis mise à Evernote, pour m’aider dans mes cours notamment. Je trouve cet outil puissant.
Tes commentaires sont toujours riches 😀
– je n’ai jamais travaillé que dans le FLE pour l’instant (si tu retires quelques jobs étudiants) mais le système canadien est plus objectif que le système français en ce qui concerne le mérite, les promotions et les occasions, donc j’ai assez confiance de ce point de vue là niveau jalousie et racontars.
– ma fac nous avait envoyé des enquêtes à remplir à un an et trois ans post diplôme je crois, c’est vrai que j’aurais aimé la même chose cette année à cinq ans (j’ai fini mon master en 2014) mais je viens de chercher, ils ne le font plus (!)
– c’est compliqué les histoires d’équivalence car l’éducation est un domaine provincial. Justin n’aurait pas pu m’aider !
– et pour mes méthodes, oh là là, rien d’extraordinaire. Evernote je l’utilise pour ma vie perso mais sinon à part un agenda papier, je n’ai pas de secret ni de miracle !
C’est courageux de se lancer dans une nouvelle carrière, et d’accepter que ce que l’on faisait, finalement ne nous convenait pas (ou plus) !
Je te souhaite une bonne continuation dans ton nouveau domaine 🙂
Mais c’est presque normal en 2019 de changer de voie, je trouve ! non ?
Salut,
Très bon article, je suis aussi professeure de FLE et je suis au Canada. Je suis vraiment d’accord avec toi et les points que tu abordes sont souvent des sujets de discussion que j’ai avec d’autres collègues. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir été recruté par une AF qui propose des contrats salariés à temps plein ce qui me permet d’avoir une vrai stabilité avec un vrai salaire et c’est une grande chance dans le FLE. Mais comment faire pour faire avancer les choses dans le FLE ? Je me pose souvent ma question car finalement peu de personnes essayent de changer ce manque de reconnaissance et les recrutements abusifs avec des conditions precaires. Bonne chance pour ta nouvelle vie que vas-tu faire maintenant ?
Je fais du marketing 🙂
Je ne sais pas, il y a des questions de pétitions qui reviennent souvent, mais sans aucun avenir je crois malheureusement. Comme dit Clarisse, il faudrait que personne n’accepte ces postes honteux mais il y aura toujours des candidats désespérés alors ça ne finira jamais.
Mon dieu, 10 ans pour moi aussi de Fle en Espagne et en plein brouillard, je suis complètement dégouté par la précarité les horaires, les exigences des uns et des autres que je voudrais arrêter, mais quel futur… comment se reconvertir….
La question de la reconversion m’effrayait aussi mais j’ai la chance d’être dans un pays où parler français est une compétence très recherchée. Creusez peut-être de ce côté-là ?
ça alors ! J’ai souvent lu ton blog… et cette réflexion sur la précarité revenait souvent… Bonne continuation !
En tout cas, cet article arrive pour moi à un moment clé où j’hésite cruellement à arrêter ou poursuivre mon M2 de Fle … pour ces raisons principalement (je connais pleins de gens qui ont fait du fle, et arrêté.)
Je me dis que quitte à partir 6 mois ou 1 an pour enseigner (surement en statut de stagiaire, faut pas se leurrer je n’ai pas d’expérience) je ne vois pas pourquoi investir tant d’argent et d’énergie dans une année de fac supplémentaire… Des avis les amis ?
Ah je suis désolée de radoter 😀 mais sérieux, quand tu gagnes 300 euros net par mois alors que tu as un master ou bien que ton école n’a augmenté les salaires que de 50 centimes en dix ans, il y a de quoi péter un câble et se plaindre !
On peut échanger par email plus en détails si tu veux ! Je pars du principe qu’il vaut mieux avoir un M2 complet que pas fini, ça fait une vraie différence à l’embauche (et c’est moi qui recrutais les profs dans mon AF la dernière année)
Mais partir et étudier à distance est une solution !
Bonjour Kenza, merci de ta réponse ! J’ai décidé d’aller au bout de mon master finalement… C’est parti !
Bonne continuation au Canada 😉
Bonjour,
Ton article tombe à pic! Je suis dans la même situation: je souhaite arrêter d’enseigner le FLE, du moins le mettre de côté pour aller faire autre chose (quoi? je suis encore en questionnement!) . Ton témoignage fait du bien car je trouve qu’il y en a peu sur les conditions réelles en France et à l’étranger! Ce qui me pèse le plus, c’est la précarité et les conditions de travail lorsqu’on est prof de FLE en France… Impression que rien n’avance depuis 10 ans que je pratique! Et pourtant, il y a une forte de demande ! En tout cas, je te souhaite de t’épanouir dans ce que tu entreprendras!
Merci pour ton message, je savais qu’on était nombreux.ses à ressentir les mêmes choses. La question de la reconversion a été assez facile, j’ai de la chance de vivre au Canada pour ça, mais en France cela aurait été bien compliqué – voire impossible je crois. Bonne chance !
D’un côté, ce bilan me fait de la peine car on voit que c’est mûrement réfléchi et que tu as pris du temps avant de prendre ta décision. D’un autre, je suis contente pour toi car on voit que tu as fait la paix avec ta situation. Comme tu dis, ce n’est pas terminé, et tu laisses la porte ouverte. Le FLE ne te définit pas, tout comme il ne définit pas ton blog. J’ai hâte de découvrir tes nouvelles aventures!
A bientôt,
Maëva
Exactement, c’était une décision réfléchie qui arrive au bout moment (la résidence permanente, pas de contraintes, etc). Merci pour tes encouragements, surtout sur la “définition”, car c’est quelque chose que je craignais !
Curieuse de savoir dans quel domaine du coup 🙂
Je t’ai envoyé un mp !
Bravo pour celà ! Beaucoup de gens ont peur d’arrêter mais toi tu le fais!
Tout fraîchement diplômée Master FLE je te comprends… Et pourtant je n’ai même pas un an d’enseignement a mon actif…
Je suis partie en Afrique du Sud pour un stage du MEAE et j’ai été dégoûtée… Non pas part les gens mais par le système, les systèmes… Alors je me laisse encore un an pour voir et sinon ce sera direction le CAPES d’anglais sûrement.
Bonjour,
J’ai vu des annonces de stages du MEAE, et je m’étais dit que ce pouvait être une bonne expérience (je suis en M1 FLE). Mais votre commentaire ne va pas forcément dans ce sens. Vous serait-il possible de détailler un peu ce qui vous a déplu ?
Salut!
En fait, principalement ce qui m’a déplu avec le MEAE, c’est l’encadrement. Ils font tout à la dernière minute, ne te brifent pas forcément… On te balance un peu dans la nature… Comme je l’ai dit je suis partie en Afrique Sud, c’est déjà un contexte très différent de la France et de l’Europe mais c’est aussi des comportements très différents.
Je ne peux pas parler aux noms de tous les stagiaires MEAE, je sais que certains ont vécu de très bonnes expériences.
Je pense que ça dépend des pays, des encadrants et des structures dans lesquelles on évolue.
C’est surtout la partie coopération culturelle qui m’a fortement déplue… On va dire que passer 10h/s enfermée dans un bureau, à envoyer des mails ou passer des coups de fils c’est pas trop ça…
Si tu as d’autres questions, n’hésite pas à m’écrire : chloeponcelet@live.com
Merci pour toutes ces précisions.
Je vais te contacter par email, ce sera plus simple 🙂
Ne te laisse pas décourager par une seule mauvaise expérience 🙂
Je comprend ton raisonnement et ta décision, en effet le monde du FLE est très précaire et à la longue ça devient dure…Bonne chance pour la suite! Tu sais déjà ce que tu aimerais faire au lieu d’enseigner?
J’ai déjà trouvé du travail depuis plusieurs mois ! Je fais de la gestion de projets.
Félicitations et, bien que je ne sois pas prof de FLE, je ne peux que te comprendre. Je te souhaite beaucoup de succès dans ta reconversion mais je suis sure que tout ira bien ❤️
<3
Coucou ! Je n’ai enseigné qu’un an et demi en tant que professeur de français au Japon, et je me reconnais totalement dans tout ce que tu décris. La précarité, les conditions de travail ( les moments que tu passes à préparer des cours ou les trous ou tu n’as pas d’élèves qui ne sont pas payés), les avantages inexistants (pas de congés payés, pas de primes, pas de sécurité sociale pour ma part…), Les horaires du soir etc. J’ai pourtant adoré enseigne aux élèves, mais pour les raisons ci dessus je me suis dit stop, c’est plus possible, je me fais exploiter… Et ce n’était qu’un an et demi xD. En tout cas j’ai adoré lire tes articles de profs de FLE, je te souhaite que du bonheur dans la nouvelle voie que tu prendras !
Merci Eden !