Est-ce que quatre ans de délai, c’est trop pour raconter un voyage ? J’étais en Asie du Sud-Est en 2015, mais je n’ai pas fini de parler de mon voyage au Cambodge. Il me faudra encore peut-être quelques années de plus !
J’ai déjà consacré un article à ma première journée dans les temples d’Angkor les plus célèbres (Angkor Wat, Ta Prohm, Angkor Thom, le Bayon) alors dans celui-ci, on va se focaliser sur la visite de temples du grand circuit d’Angkor, c’est-à-dire des temples plus petits et moins connus.
Ce voyage au Cambodge m’a aussi emmené dans les villages flottants de Kompong Chhnang, puis à Battambang et dans les environs, et puis j’ai passé 3 jours à Siem Reap où je suis restée à la fois en ville, mais pas que, Siem Reap était la base pour aller explorer les temples d’Angkor. Ensuite je suis allée à Kep et bien sûr à Phnom Penh.
Angkor, le grand circuit
Pre Rup
Le circuit commence par la visite du temple de Pre Rup. Ce temple est à l’est d’Angkor Wat et est donc un peu moins fréquenté. Globalement, à part à Banteay Srei, on a eu les temples pour nous tout le temps où on y était ce jour-là. Pour mieux expérimenter Angkor, les ruines, la solitude, la nature qui reprend ses droits, il faut vraiment s’éloigner des temples principaux et prendre le temps d’explorer à sa guise.
Il y a au moins cinq temples dans les environs immédiats de celui-ci mais la vue depuis la terrasse ne montre que de la nature et rien d’autre. Le site d’Angkor est impressionnant tant il est grand.
Dès le début du circuit, je fais une rencontre : contrairement au premier jour où j’étais la seule Française, aujourd’hui j’ai deux compatriotes dans le minibus. Je sympathise assez rapidement avec l’une d’elle tout au long de la journée. Tellement que je lui laisse mes coordonnées pour qu’elle me recontacte lors de son passage à Melbourne – elle fait un tour du monde. Je finirai par partager mon séjour à Uluru dans le centre rouge de l’Australie avec elle – et elle s’est révélée être une compagne de voyage radine et pas toujours honnête. Mauvais choix !
East Mebon
Pre Rup n’avait rien de spécial, mais East Mebon, c’est le temple aux éléphants. Ils sont partout, en statues tout autour des remparts et aussi gravés sur les murs. Au 10e siècle, le temple était sur une île artificielle. C’est fou d’imaginer la technologie à la disposition des Khmers, et la chute qui a suivi.
Ta Som
Le temple de Ta Som est la version un peu moins touristique d’Angkor Thom, le temple rendu célèbre par Tomb Raider. Il n’a pas été restauré, la végétation envahit le site un peu partout – par contre, il est tout petit.
Preah Khan
J’ai beaucoup aimé le temple de Preah Khan, c’est d’ailleurs probablement celui que j’ai préféré dans ce grand circuit d’Angkor après Banteay Srey. Preah Khan est grand et il y avait peu de monde. Ce temple était le centre organisationnel d’Angkor et abritait plus de 100 000 moines et servants. C’est juste impossible à imaginer au milieu des ruines !
Le temple de Banteay Srey
Le temple de Banteay Srey est magnifique. Il est en grès, donc très richement orné, et la majorité des gravures sont encore présentes aujourd’hui. Après les éléphants, ici ce sont les singes qui sont à l’honneur et il y a des statues tout autour. Le temple est très populaire auprès des touristes et un parcours est mis en place, ce qui permet au moins de respecter le chemin alloué et force les visiteurs à adopter un comportement un peu plus respectueux que dans les sites principaux d’Angkor.
Mais je n’ai pas du tout apprécié la fin de la visite. Trop chaud, trop de monde… et trop de mauvaises informations. En effet, je devais retourner à Phnom Penh le soir même et j’avais réservé un billet de.. minivan dirons-nous, qui devait partir à 17h de Siem Reap. J’avais vérifié plusieurs fois auprès de plusieurs interlocuteurs que je serai bien de retour à temps pour mon bus et tout le monde m’avait affirmé que oui, pas de problème.
Mais en fait non. Il était déjà plus de 16h et le temple de Banteay Srei se trouve à 30 km d’Angkor et mon sac était resté à l’auberge. Finalement, après plusieurs coups de fil et questions détaillées sur mon sac, tout a été arrangé. On m’a déposé à une espèce de gare routière et mon sac est arrivé en moto quelques instants après.
Informations pratiques sur ce grand circuit d’Angkor
J’ai choisi la même compagnie de tours organisés dépendant de l’auberge de jeunesse où j’étais : le Siem Reap shuttle tour. J’avais payé en 2015 la somme de 10 dollars pour pick-up à l’auberge, eau illimité, guide officiel et minivan climatisé. J’avais beaucoup aimé le premier tour du petit circuit d’Angkor où le guide, malgré son anglais hésitant, était très sympathique. Le guide de cette journée-là l’était beaucoup moins mais il a pu arranger mes galères de transport.
Faut-il visiter Angkor en tours organisés ? Je le recommande si vous avez un petit budget et ne pouvez/voulez pas louer de vélos. Le tour vaut 15 dollars maintenant (janvier 2021) mais le rapport qualité prix reste convenable… sauf au niveau du restaurant. L’arrêt se fait dans un établissement partenaire du tour et la nourriture y est très chère – c’était sept ou huit dollars pour un plat, ce qui est beaucoup trop pour le Cambodge.
Les prix des pass pour Angkor Wat ont presque doublé depuis mon voyage en 2015. Maintenant, il faut débourser $37 pour une journée, $62 pour un pass de trois jours (utilisable pendant dix jours) et $72 pour le pass d’une semaine (valable pendant un mois). Avant, c’était 20, 40 et 60. Et il y a de nombreux flous et scandales autour de la gestion du site, sans parler de l’over-tourisme qui détruit tout sur son passage.
Certes, j’y suis allée, donc j’y ai contribué à ma moindre échelle mais avec l’augmentation des prix et du nombre de visiteurs, j’y réfléchirais sûrement à deux fois si mon voyage au Cambodge avait été maintenant. Et pour toutes les informations sur les prix ou des circuits possibles à Angkor Wat, direction le site officiel d’Angkor !
8 comments
C’est fascinant le contraste entre la ruine totale et les sculptures dont on peut encore voir les détails !!!
La huitième photo (oui j’ai compté mais c’est important) me fait penser à l’endroit dans lequel vivent les singes dans le livre de la jungle et, plus précisément, quand le gros singe chante sa chanson trop cool!
Merci pour ces informations. 4 ans de délai, c’est tout juste, puisque nous projetons de faire le grand tour demain !
Mais de rien ! Le timing était parfait 😀 ! Profitez bien, et revenez me dire ce que vous avez préféré si vous y pensez 🙂
Ton article est bien complet après tant d’années ! Tu avais pris des notes pour te rappeler de tous ces détails ?
J’avais visité les temples en 2013 et c’est clair que le tourisme a beaucoup évolué depuis… mais dans le mauvais sens, vers un tourisme de masse destructeur. J’ai écrit un article à ce sujet si tu veux lire : http://lejourou.fondamentaux.org/la-nature-reprend-ses-droits/
Bien sûr, je vais aller lire ! Oui, je prends des notes, plus ou moins détaillées. Là, j’avoue que j’ai pas mal utilisé Google pour reconnaître dans mes photos quel temple était quel temple. Ma mémoire n’est pas si bonne !
J’ai également visité le Cambodge, et une partie du Vietnam et de la Thaïlande (2015), en 2014 je crois. J’ai beaucoup aimé ce pays.
Je conseille, en passant, la petite ville de Kâmpôt, au sud, traversée par une rivière, joli centre-ville et bons petits restos. C’est l’une de mes villes préférées !
Je me suis également rendue à Siem Reap, et aux temples. J’avais été surprise par tous ces détails sculptés sur ces tonnes de pierres, quelle minutie ! Et désagréablement surprise par toutes ces pierres jetées au sol (que l’on voit d’ailleurs sur l’une de tes photos) par les Kmers rouges.. quel gâchis.
Je suis allée à Kampot, ce sera le prochain article dans la série (mais quand sortira-t-il, je ne sais pas !)
Oui, c’est difficile comme question. Faut-il tout restaurer ? Fut-il laisser la nature et la trace de l’homme ?
J’ai donc hâte de lire ton prochain article sur le Cambodge 😉
J’avais été étonnée de voir autant (tout est relatif, of course) d’Occidentaux installés à Kâmpôt.
Perso, ça me plairait d’y retourner et d’y rester quelques semaines ou mois, si l’ambiance et l’environnement n’ont pas trop changé.