Si je me laisse porter, je vais finir de raconter mon voyage en Asie du Sud-Est en 2018. Je suis très en retard, j’ai aussi des articles australiens à terminer, donc désormais vous pourrez retrouver un article sur le Cambodge puis la Malaisie chaque mercredi.
Autour de Battambang au Cambodge
Le premier jour du voyage, alors que nous étions à Kompong Chhnang, Fabienne et moi avions vu des villages flottants, entre poésie et pauvreté.
Nous avons atteint notre destination, Battambang, le soir et avons consacré une journée à explorer autour de Battambang : un temple, une pagode, des singes, des moines, un lieu d’histoire Khmer rouge… j’ai adoré cette deuxième journée !

Le Banan temple
La première étape de la journée, c’est l’ascension du Banan Temple et de ses 358 marches. On a monté et descendu plein d’escaliers et au moins un millier de marches ce jour-là, du genre taillées dans la pierre, inégales et promptes à faire trébucher… mais en faisant attention et en se laissant motiver par l’ego (car les enfants et les moines grimpent beaucoup plus vite que vous) c’est faisable !

C’est mon tout premier temple au Cambodge. J’ai l’impression d’être Indiana Jones… à part les enfants et les moines, il n’y a personne là-haut, les pierres et la vue ne sont que pour nous. C’est une excellente première impression, je n’aurais pas aimé commencer le voyage par Angkor – j’y suis allée bien sûr, mais quelques jours plus tard, pas tout de suite, pas dans cet esprit de course aux temples.
Battambang n’est pas dans le circuit touristique (sauf dans le Routard. Je pense qu’on a dû croiser une dizaine de personnes d’un certain âge, leur guide à la main) et la ville comme ses environs permettent d’appréhender le Cambodge en douceur, sans les hordes de touristes de Siem Reap ni l’agitation de Phnom Penh.


Ce temple de Banan, s’il est cool, c’est parce qu’il est constitué de cinq bâtiments qui ressemblent à Angkor. Ils sont plus anciens et auraient inspiré le roi Javayarman VII, celui qui a donné son visage au Bayon et dont on reparlera plus tard, tout comme des apsaras, ces danseuses gravées dans la pierre.



Dans la campagne autour de Battambang
Descendre les marches est évidemment plus facile que les monter, on descend donc et on se dirige vers le second site de notre journée. Mais pour l’atteindre, il faut rouler à travers la campagne cambodgienne. C’est un peu surréaliste, je ne sais pas si j’aime trop les tuktuks en fait !


Phnom Sampeou
À cet endroit, il y a en fait plusieurs sites : une pagode (c’est à dire un temple utilisé aujourd’hui par les Cambodgiens et habité par des moines), des ruines, les Killing caves et une grotte à chauve-souris (qu’on ne voulait pas voir).
Tout se trouve en haut d’une montagne… qu’il faut grimper. Sans même être encore descendues du tuktuk, on nous aborde pour nous proposer de monter en taxi pour deux dollars. Ce qui est simplement trop cher par rapport à la distance. On refuse, je pense qu’on se fait un peu insulter et on se met à marcher.
Il y a un escalier ou la route, on choisit l’escalier. On s’est sûrement rallongé le chemin (et ça faisait beaucoup de marches avec les 358×2 de la matinée) mais on a ainsi pu vraiment passer plusieurs heures sur le site et en observer les moindres recoins.

La pagode de Phnom Sampeou
Des marches, des marches, des marches, oh une jolie vue, des marches, des marches… des croisements, et finalement on se retrouve chez les moines et les gens, du côté de leurs maisons, pas du tout du côté de l’entrée officielle – mais comme le matin, il n’y a pas non plus de touristes, sauf un couple et un guide local qui nous répondent not far quand on leur demande si on est loin. Je crois qu’eux aussi se moquaient de nous !

Cette pagode m’a ravie. Ca brillait de tous les côtés, il y avait des milliers de détails, certains cachés et d’autres ostentatoires. On était quand même un peu out of place, et un moine a essayé de nous vendre un livre à plus de trois cents dollars mais j’ai beaucoup aimé la promenade.




Les Killing Caves de Phnom Sampeou
Après, on est redescendues à la recherche des Killing Caves, un ensemble de grottes d’où les Khmers rouges jetaient leurs opposants. Il n’y a évidemment pas de panneau fléché donc on demande notre chemin aux gens, surtout des écoliers, qu’on croise. Personne ne nous comprend – barrière de la langue ou tabou ? Je ne sais pas.
Vous comprendrez que je n’ai pas pris de photos, contrairement aux touristes coréens qui nous ont suivi. Il y a les grottes, un Bouddha, un vieux monsieur qui recueille des offrandes et des crânes, partout. Non, ce n’est pas un endroit pour prendre des photos.
J’ai écrit dans mon journal, parce que je sortais du Musée du Génocide au moment où je racontais ces journées “je ne comprends pas comment on peut visiter le Cambodge et ignorer cette partie de son histoire”. Pour beaucoup, le Cambodge ce n’est qu’Angkor et ses temples, ses cocktails pas chers et ses habitants. Mais il y a tellement, tellement plus que ça à ce pays, c’est ce que je vais essayer de faire.


Pour visiter ces sites autour de Battambang, il faudra louer un tuktuk pour une vingtaine de dollars et payer un billet à trois dollars qui permet d’accéder au Banan Temple, au Phnom Sampeou et à un troisième temple, Ek Phnom. Nous n’y sommes pas allées car il est dans la direction opposée mais au vu des images, je regrette un peu !
Tout mon voyage au Cambodge :
– Kompong Chhnang le village flottant
– autour de Battambang
– Battambang
– Les temples plus célèbres d’Angkor
– Angkor, des temples moins connus
– lever de soleil sur Angkor Wat
– Kep
– Phnom Penh



22 commentaires
Je prends note du rdv en 2018 pour la suite de tes articles khmers !
La pagode est absolument magnifique. Je vais essayer de l’inclure dans notre balade car ma fille adore les grottes et l’idée d’une grotte aux chauves-souris c’est encore mieux que disneyland (pour elle ne connaît pas disney donc la comparaison est facile). Par contre j’ai fait le choix de ne rien inclure sur le génocide, non par déni ou ignorance, mais j’ai une fille qui n’a que 5 ans 3/4 (et aura 6 ans sur place). Pour l’instant je veux lui montrer que le monde est beau. Et pourtant elle est quand même au courant, car j’ai pas mal insisté sur l’interdiction formelle de sortir des chemins en raison des mines.
On verra bien au fur et à mesure.
J’adorerais partir découvrir l’Asie du Sud-Est mais je pense être trop froussarde pour tenter cela seule… quel dommage:(
Mon passage au Cambodge après un mois en Thaïlande n’a pas été si chouette que dans ton article… j’ai déchanté à Siam Reap : les cambodgiens agressifs qui nous prennent pour des porte-feuilles sur pattes, la ville glauque et terne, la chaleur et les prix touristes à Angkor qui m’a empêché de profiter … les conditions n’étaient sûrement pas réunies.
Dommage, ça ne m’a pas donné envie d’explorer plus loin, alors que je pensais accrocher avec ce pays !
Comme quoi, on peut toujours avoir un avis différent sur le même pays, en fonction de l’expérience qu’on y a eu …
ohhh Le Combodge j’aimerai tellement y aller !! C’est vraiment magnifique et quant au retard on ne t’en veut pas je sais ce que c’est lol
J’attends impatiemment le récit de tes grandes vacances en BC mais entre cet été et début octobre, c’est encore trop tôt :p
hahahahahhahaa oui bien trop tot il faut attendre decembre au moins !! 🙂
C’est vraiment magnifique !
Merci Lolli !
On avait prevu d’aller à Battambang, mais qq soucis de “transit” nous en ont empêché… Ça me semble un lieu à visiter au cambodge, tu as raison !
Le prochain article va t’y emmener 🙂 faudrait que j’aille relire les vôtres d’articles !
C’est beeeaauuuuuuuu !!!!! ca me donne envie d’y aller 🙂
C’est relativement pas loin d’Australie 🙂
Et bien moi qui ne suis pas trop attirée par l’Asie, ces photos me donne envie mine de rien de découvrir ces endroits magnifiques … Et quelles couleurs !!!
Merci Melle Bulle, c’est un beau compliquent que tu me fais là 🙂 c’est parfois trop l’Asie, étouffant, sale, déconcertant mais il y a des paysages et des cultures qu’on ne trouve pas ailleurs. Voyage avec moi par procuration ! 🙂
Ce qui s’est passé pendant la guerre est tabou, aujourd’hui au pouvoir il y a encore des anciens miliciens Khmer rouges, entre autre le premier ministre si je ne trompe pas.. Même s’il y a eu des procès contre Pol Pot et Douch, le Cambodge a du mal à faire face à son sombre passé et le gouvernement commence à peine à reconnaître le génocide. Les khmers ne parlent pas de cette période et les anciens bourreaux ne sont pas inquiétés et vivent tranquillement à côté de leurs victimes. Il y a des associations et des programmes mis en place pour crever l’abcès et mettre en place une réconciliation nationale. si ce sujet vous intéresse, il y a le centre pour la documentation du Cambodge à Phom Penh qui compile un maximum d’informations sur la période khmer rouge.
Bonjour Marie, merci pour ce petit mot très intéressant. Je ne suis plus au Cambodge mais en effet, je suis allée à Tuol Sleng et aux Killing Fields… et j’ai appris beaucoup de choses, c’est vraiment un pan de l’histoire absent de nos manuels d’école.
C’est sublime et il y a une lumière dorée magnifique!
Merci Pomdepin !
Les temples me fascinent, ils sont juste superbes ! J’en suis aussi tombée amoureuse à Bali, c’est vraiment une culture “inconnue”… Tes photos sont superbes, et je te rejoins sur l’histoire du Cambodge. Je crois que je voudrai aussi en savoir plus si j’étais amenée à visiter le pays 🙂
A.
Quand vous étiez à Bali, y avait au moins 8 personnes sur mon fil Facebook qui y étaient aussi, j’étais un peu jalouse 😀
Vaut mieux tard que jamais, comme le dit si bien le proverbe. Et pour avoir de jolis articles comme celui-ci, je veux bien attendre longtemps ! J’ai adoré ce récit, et les photos que tu as publiées sont absolument incroyables. Les paysages sont à couper le souffle, et que dire des pagodes ? Je rêve de voir ça de mes propres yeux un jour.. xx
Merciiii pour cet adorable petit mot. Je ne peux que te souhaiter d’y aller aussi, c’est un émerveillement de tous les instants !