Aujourd’hui, cela fait cinq mois que j’ai débarqué avec mon PVT en Australie. Alors que je cherche une porte de sortie parce que cela ne me convient pas – j’hésite à rester à Melbourne ou partir – j’ai pris le temps de réfléchir aux erreurs que j’ai commises et qui auraient pu être évitées pour rendre mon expérience meilleure. Je considère que j’ai raté mon PVT en Australie.
Les 10 erreurs à ne pas faire en PVT Australie sont :
Ne pas avoir le permis de conduire
Même si j’ai pu visiter le Canada en Greyhound, le système de transport public n’est pas aussi efficace en Australie et les distances semblent multipliées.
Il y a de nombreuses choses à faire dans le Victoria autour de Melbourne – la Great Ocean Road, les Grampians, Mornington Peninsula, Wilsons Prom… mais à moins d’être dans un car avec 78 autres touristes et sans avoir ses week-ends les samedi et dimanche, ils sont difficiles d’accès. Avec le permis de conduire, vous serez libre de visiter tout ce qui vous fait envie.
Ne pas rencontrer d’Australiens
C’était la même chose lorsque je vivais à Jersey. Les locaux étaient plutôt difficiles à approcher, déjà installés dans leur vie et avec un cercle d’amis formé. Il n’était pas nécessaire pour eux d’accueillir des étrangers.
Ma seule copine australienne rencontrée sur Couchsurfing m’a proposé de rencontrer ses amis, j’ai raté plusieurs fêtes… Certains Australiens cherchent un tandem linguistique – pratiquer l’anglais contre le français. Ayant déjà un anglais bilingue et un job où il faut apprendre le français aux gens je n’ai jamais considéré cette option pour rencontrer des Australiens, mais ce serait une bonne manière de s’approcher des locaux.
J’ai globalement trouvé les Australiens très fermés et difficiles d’accès. Je n’ai eu qu’une seule amie tout au long de mon année de PVT en Australie.
Ne pas relancer les gens
À vrai dire, j’ai rencontré pas mal de personnes : amies d’amies qui se trouvent aussi en Australie, via le site CouchSurfing ou même via mon blog… On se voit une fois, on discute longuement, on boit un café ou un verre. Et c’est tout.
À part deux d’entre elles, je ne les ai plus revues ensuite. Il faut toujours relancer, quelque soit la nationalité, française, allemande ou australienne. Pour certaines de ses rencontres ça s’est tassé tout seul, pour d’autres au bout du troisième message “on fait quelque chose ?” sans réponse c’est moi qui ai abandonné mais sans forcément apprécier de me faire ghoster.
Refuser des sorties
Collègues de travail, copines, séance shopping, dîner, barbecue… Je refuse souvent de sortir, pour des raisons plus ou moins bonnes : l’argent à mon arrivée, les transports qui s’arrêtent à minuit en semaine, et très souvent le travail.
Je ne pensais pas que travailler samedi et dimanche serait aussi handicapant pour la vie sociale. Mais en sortant, on rencontre des gens, on apprend de nouvelles choses, on élargit son cercle et ses opportunités. My mistake.
Mal choisir ses colocataires
Je suis arrivée un peu plus d’une semaine avant de commencer le travail et j’ai été pressée de trouver un logement. Cela s’est révélé très difficile sur Melbourne : trop cher, trop miteux, véritable entretien d’embauche avec des questions sur le travail, le salaire, les habitudes, les goûts… J’ai fini par prendre une chambre avec deux collocs asiatiques après une dizaine de visites infructueuses.
Les deux filles sont très amies mais ne m’adressent pas la parole et l’appartement est vite très sale parce que nous n’avons pas les mêmes normes de propreté. Je reste parce que le loyer est très bas et que c’est seulement temporaire mais c’était une erreur.
Mal choisir son quartier
Mon premier job se situe à St Kilda, dans la banlieue sud de Melbourne et je voulais pouvoir y aller à pied. Mais j’habite dans un quartier un peu étrange, St Kilda East, qui est entre deux identités : les backpackers qui font la fête 24 heures sur 24 et les Juifs orthodoxes cohabitent. Lorsque je prends le tram, presque personne ne parle anglais, les langues se superposent.
J’aurais dû aller vivre au nord de la ville, quitte à prendre les transports pour aller travailler. Cela m’aurait permis de voir des choses différentes et de sortir plus.
Conseil aux futurs backpackers : pour une immersion complète à Melbourne, ne vivez pas à St Kilda. Allez à Carlton, Fitzroy ou Brunswick.
Ne pas vivre les évènements culturels
Tout est lié, car sans amis c’est difficile de sortir et participer à des évènements culturels.
Mon tout premier jour à Melbourne, on m’a proposé d’aller voir un match de footy, le football australien. J’aurais dû accepter. J’ai raté la Melbourne Cup, la course hippique du pays. En bonne compagnie j’aurais adoré mettre une jolie robe, des fleurs dans mes cheveux et mes plus hauts talons… Non, je suis restée chez moi.
J’ai aussi manqué la finale du footy où toute la ville vit au rythme du match. En ce moment il y a un marché asiatique nocturne et deux soirs de suite j’ai annulé pour encore une fois des bonnes ou mauvaises raisons. Rester à la maison n’est clairement pas la meilleure façon de profiter de son PVT en Australie.
S’enfoncer dans la routine
J’ai toujours été très indépendante. J’ai commencé à aller au cinéma seule à quinze ans, pareil pour les musées, pour sortir, voyager… Je pars du principe que si j’attends que quelqu’un veuille faire la même chose que moi, je risque de ne trouver personne et de ne jamais voir ce film, cette expo ou visiter cette ville.
Mais à Melbourne je me sens un peu bloquée et je n’arrive pas à faire seule ce qui ne me gênait pas avant. Je ne suis pas encore allée à la plage par exemple. C’est tellement plus simple de traîner à la maison, aller travailler, rentrer et regarder trop de séries ou travailler sur mon blog.
Ne pas prendre de vacances
C’est lié à mon travail. Nous avons eu une semaine où l’Alliance Française a été fermée mais c’est le moment qui a été choisi pour organiser une formation de correction des examens de français. J’avais le choix entre partir en vacances ou ajouter une ligne à mon CV.
J’ai choisi la seconde solution, ce qui explique pourquoi je suis partie en Tasmanie seulement trois jours. Je me voyais déjà à Uluru, sur les Whitsundays (des îles paradisiaques sur la Grande Barrière de Corail) et non, j’étais enfermée dans une salle de classe avec un carnet et un stylo !
Ne pas avoir de vacances (tout en étant prof, c’est encore plus paradoxal) me frustre énormément. Heureusement je vais partir en road-trip en janvier !
Se dire que c’est temporaire et que ça ne vaut pas la peine
Je savais que je n’allais rester que six mois à Melbourne… et je me suis fermée comme une huître. Je n’ai laissé leur chance ni à l’Australie, ni à Melbourne, ni aux gens autour de moi. Pourtant j’ai l’habitude : j’ai passé neuf mois à York et huit au Canada, ce sont des durées à peine plus longues. J’ai créé moi-même des barrières pour me protéger des au-revoir et des attachements trop forts. Je le regrette aujourd’hui.
Et en fait, j’ai fini par rester à Melbourne et y passer l’intégralité de mon PVT Australie.
Bonus : ne soyez pas un backpacker stupide et irrespectueux
J’ai listé 10 erreurs à ne pas faire pendant un PVT Australie mais cette onzième est peut-être finalement la plus importante. Adoptez un comportement convenable, respectueux, légal s’il vous plaît. C’est la réputation de tous qui est affectée ensuite. Par exemple, à cause des backpackers, j’ai eu de gros problèmes à trouver un logement alors que j’avais un job de professeur d’université. J’ai dû vivre dans un taudis insalubre.
J’ignore encore quelle sera la prochaine destination mais je ne regrette pas cette expérience australienne. Je sais que ce pays n’est pas pour moi, j’ai une chance incroyable de pouvoir faire ce que je fais et sans aucun doute, j’apprends de mes erreurs. Et je ne veux rien regretter, je veux voir chaque recoin de Melbourne avant de partir. Et voyager. J’aurais dû mieux parcourir le site de Pvtistes pour ne pas commettre ces 10 erreurs en PVT Australie ou suivre les conseils de Jen sur comment réussir son PVT.
Je suis restée exactement 51 semaines à Melbourne et je fais le bilan de cette année en Australie dans cet article !
24 comments
Bonjour Kenza,
Je découvre tout juste ton blog et me retrouve tellement dans cet article! Les backpackers, les colocs, les arnaques… Je suis arrivée à Melbourne il y a à peine deux mois mais je sens déjà qu’il va être difficile de créer des liens! Comme tu dis, ça passe ou ça casse!
Merci pour ton commentaire Isabelle ! C’est fou parce que mon article date quand même de 2014, ça fait cinq ans et c’est triste de voir que certaines situations ou comportements n’ont pas changé. Bonne chance pour le reste de ton PVT !
Merci pour ton article. Je m’y retrouve beaucoup dans ce que tu dis. Cela fait 1 an et 7 mois que je vis à Sydney et pourtant je n’ai toujours pas réussi à m’y faire. Les gens que je rencontre ne restent pas sur du long terme. Alors les amitiés ne durent que 2, 3 ou 6 mois max. J’ai l’impression qu’il faut tout le temps recommencer à zéro. Ne m’y plaisant pas et étant trop loin de la France et de mes proches, j’ai décidé de partir mais clairement avec le recul je pense aussi avoir fait des erreurs comme toi. J’aurai du m’en rendre compte avant pour essayer de changer les choses. Mais bon c’est trop tard maintenant et puis je pense que c’est mieux comme ça aussi. On ne peut pas se plaire partout ^^ Bref, j’espère que ton expatriation au Canada se passe mieux 🙂
Mais dis, tu n’étais pas à Budapest avant ? J’ai l’impression qu’on s’est ratées de peu ! (et désolée si je te confonds avec une autre Elodie !)
L’Australie ça passe ou ça casse il semblerait, le coup de foudre ou pas du tout. Tu reviens en France ou tu as choisi une autre destination ?
Oui j’ai vécu un peu plus de 2 ans à Budapest d’avril 2015 à mai 2017 🙂
Je ne sais pas encore. Après 4 ans d’expatriation, je me dis que je renterai peut-être bien en France mais ça va dépendre des opportunités professionnelles. On verra où le vent m’emporte cette fois.
Hello Kenza ^^ J’aime bien ton article. Ca fait un peu écho à ce qu’il pourrait se passer pour mois une fois que je serais au Canada. Je prends note et surtout je tâcherai d’appliquer. A défaut, j’écrirais peut-être moi aussi un article là dessus. Mais bon je n’espère pas hein ^^
C’est marrant, Melbourne c’est l’une des villes dans le monde avec laquelle j’ai le moins accroché. Sydney, super, Perth idem… même Alice Spring a son charme (je parle en tant que backpacker, j’y vivrais pas…). Mais Melbourne, j’ai bloqué.
Bref, dans ton constat, je me revois un peu paumée dans cete ville 🙂
Salut Kenza, j’adore ton prenom. J’ai rencontré un Kenza (un gars) à la gym l’autre jour, mais vous deux sont les seules Kenza que je connais. Mais à propos de ton blog. Je pense que tous les expatriés ont le même problème pour rencontrer les gens. Mêmes dans leurs propres pays quand ils démanagent dans une nouvelle ville. Les gens restest assez fermés et c’est difficile d’entrer dans leurs cercles. Tout le monde est occupé avec leurs routines et leurs amis. Mais ça dépend de la personne. Tu n’es pas toute seule dans cette situation. Même si tu es en Australie, je peux m’identifier. Mais je pense que avec le temps, tout s’améliore…
Finalement tu es allée au marché de nuit? On va y aller avant Noël. On peut te prendre au passage. Les enfants demandent après toi!
J’ai l’impression d’entendre tous les expats dire la même chose. C’est difficile de se fondre dans la masse en vivant une réelle immersion. Certains y arrivent, mais ça ne doit pas être donné à tous! Tu es déjà super courageuse d’être partie seule, et aussi loin! Une amie à moi a fait le même chose que toi, elle m’impressionnera toujours pour avoir vécu cette expérience!
N’aie pas de regrets, la vie est trop courte.^^
See you!
J’y suis arrivée une fois sur les quatre… c’est dû à la petite ville je crois. A bientôt 🙂
Pour parler à de vrais australiens il suffit de faire des helpX dans des familles! Une super expérience!
Oui bien sûr Elodie ! Je suis venue à Melbourne avec un contrat de travail, pas dans le but d’expérimenter les auberges, le picking et le helpX, mais les rencontres doivent effectivement être bien différentes.
C’est vraiment chouette que tu puisse tirer un bilan si rapidement de ce qui ne te convient pas. Je ne passe pas souvent sur ton blog, mais j’aime découvrir à chaque fois où tu en es ! En d’autres circonstances, cette destination aurait peut-être était la tienne, c’est juste une somme d’états d’âme, de situations, contraintes, un timing, qui n’ont pas créé cette magie… Des fois il suffit d’un ami, d’un petit café QG, d’un banc public pour changer totalement notre regard, notre feeling et notre état d’esprit sur un endroit !
Trop bizarre, aprés avoir lu ton article hier soir, j’ai rêvé que tu obtenais un job d’un an à Frankfurt! 🙂
Pourquoi pas 😀
c’est drôle de rêver de quelqu’un qu’on ne connaît pas en vrai 🙂
Merci Pour cet article! Ce n’est pas forcément simple à ecrire puisqu’il faut deja avoir assez de recul et d’autocritique pour reconnaitre ces erreurs. Certaines sont transposables quelque soit le pays, je vais essayer de ne pas faire les meme ici… Notamment la 8… Mais c’est pas tous les jours faciles, ici aussi les gens sont durs a aborder en vrai, ils ont la discussion facile mais pof apres plus rien…
Etre deux pour vous peut vite devenir positif ou négatif 🙂 le recul est déjà là, un peu trop je pense. Les Américains sont souvent décrits comme sympathiques mais difficiles pour se lier. Mais au moins ils manifestent une curiosité à l’égard de l’autre.. que je ne retrouve pas du tout ici.
Etrange car tu as deja voyage, ce n’est pas nouveau pour toi.
Ou est ce un ras le bol? ou recherchais tu qqchose de connu insconsciemment?
En tout cas bon courage pour la suite! 😉
Un peu de tout je pense… plusieurs facteurs, certains extérieurs, d’autres purement personnels… La suite arrive et je suis bien décidée à démystifier l’Eldorado australien !
Tu n’es pas encore allee a la plage ???? mais naaaan il faut que tu y ailles avant de partir !!!
Pour le permis c’est primordial !!!! Faut absolument que tu t’organise pour le passer dans ton prochain pays d’accueil, c’est vital !!
bisouus
Tu apparais comme anonyme mais je sais qui tu es, MERCI pour tes commentaires qui me fond chaud au coeur <3
Pour le permis, j’ai toujours des excuses ! Flemme, pas de sous, la neige… ici c’est impossible car il y a 6 mois de carence entre les trois étapes (theory, learner, licence) et avec un visa de 12 mois ça ne colle pas…
Ce n’est pas évident de se remettre en cause ainsi, bravo! J’ai hâte de savoir quel sera ta prochaine destination 🙂
Moi aussi 😀