Le CouchSurfing a changé ma vie
Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que le CouchSurfing est la méthode d’hébergement que je pratique en voyage et je ne changerai cela pour rien au monde. J’ai eu depuis novembre 2013 quinze hôtes différents, au Canada, aux États-Unis et en Australie.
J’ai testé pas mal de configurations de Couchsurfing : une colocation de douze personnes, une femme dont les grands enfants sont partis de la maison vide, un beau jeune célibataire, une voyageuse aguerrie, une jeune étudiante, un mec bizarre… Mais CouchSurfing, ce n’est pas qu’un canapé, le site offre d’autres options.
Je vous raconte ça et vous propose cinq raisons de faire du Couchsurfing !
Des débuts difficiles
Tout commence en 2009. Fraîchement débarquée en Angleterre, je découvre la vie ailleurs, l’enseignement et l’anglais au quotidien. Je rencontre une autre assistante, C. On travaille seulement douze heures par semaine pour un salaire très confortable, alors le week-end elle part en voyage, en faisait du CouchSurfing. Ça me fait un peu halluciner, j’admire son courage et son brin de folie tout en me disant que jamais, au grand jamais, je ne pourrais m’imposer chez des gens que je ne connais pas !
En 2011, je pars vivre à Jersey et cette fois-ci il n’y aura pas de groupe d’assistants de langue pour ma vie sociale. Je m’inscris donc sur le site pleine d’espoir, parce que les membres proposent souvent des rencontres, des sorties, des activités. Chaque ville possède une page de forum pour interagir avec d’autres locaux. Malheureusement, la communauté à Jersey est réduite et le courant passe très mal avec le mec qui la gère : un jour, il me propose une excursion en kayak. Fatiguée et étant déjà sortie avec eux la veille, je refuse avec des excuses. Je reçois alors une charmante réponse : “ce message n’était pas pour toi”. Je me suis donc éloignée du site. Il m’a d’ailleurs laissé une référence disant que je suis timide et réservée qui ruine mon profil… J’ai ensuite pris mes distances avec le site.
En 2013, en arrivant au Canada, je ne connaissais personne une nouvelle fois. Je me reconnecte et envoie quelques messages à des gens dont le profil donnait une bonne impression. S. m’a très vite répondu : “j’ai un surfeur du Québec chez moi, il ne parle pas anglais, tu veux sortir avec nous ?”
Et cette soirée à faire l’interprète anglais-français autour d’un billard a changé ma vie : j’y ai rencontré mes amis canadiens. En deux semaines j’étais accueillie, considérée, choyée. Grâce à CouchSurfing, des gens extraordinaires ont accompagné mon année, des gens tout aussi intéressés par le voyage et les autres que moi.
Le début des aventures sur canapé
Rassurée, je mets en place le projet de partir faire un road-trip aux Etats-Unis et décide d’essayer le CouchSurfing sur un week-end. Je me dirige en novembre vers l’Alberta, et plus précisément les villes d’Edmonton et Calgary. B. m’avait donné son adresse et avait laissé sa maison ouverte au cas où elle ne soit pas là à mon arrivée. Cette confiance absolue m’a stupéfaite. Mais finalement cela arrive souvent : les portes restent ouvertes et certains hosts prêtent même un double de leurs clés à leurs surfeurs. Ma maison est ta maison dans l’esprit CouchSurfing.
Aux États-Unis j’ai donc passé cinq semaines de bus en bus et de canapé en canapé.
J. avait découvert le concept en faisant le pèlerinage de Compostelle et entre deux missions avait accueilli plus de cinquante personnes en quelques mois dans son appartement de Chicago. Les musiciens professionnels de la Nouvelle-Orléans ne reçoivent que des jolies filles – et j’ai même eu un American boyfriend pendant quelques jours, qui m’a fait changer mon itinéraire pour m’emmener dans l’Amérique profonde du Tennessee. A. à Miami était inscrit sur le site depuis plus de dix ans. Il m’a tout expliqué : comment écrire une requête, lire un profil, rédiger une revue… parce qu’une fois l’hébergement terminé, host comme surfeur doivent donner leur avis sur leur expérience. M. à Washington ne reçoit que des étrangers, pour apprendre des choses sur d’autres cultures. L. à Philadelphie m’a hébergée en urgence comme je vous explique plus bas. B. à New York était un hôte étrange. Son magnifique appartement dans l’Upper East Side avec vue sur Central Park n’avait aucun meuble. Tout était à même le sol, sauf une table et deux chaises. Il parlait tout bas et ne faisait aucune conversation. C’est en partie à cause de cette mauvaise expérience que je n’ai pas aimé mon séjour tant attendu dans cette ville. A. qui déteste le CouchSurfing m’a recueillie au milieu de la jungle des gens bizarres et d’hommes sur le site pour de mauvaises raisons. Si vous cherchez un canapé à New York, attendez-vous à des messages comme “tu peux venir mais je suis nudiste” “tu peux venir mais je n’ai qu’un lit simple on devra le partager” “tu peux venir seulement si tu es célibataire” (authentique). C. à Boston m’a laissé rester presque une semaine de plus chez lui, alors que j’étais coincée à cause des tempêtes de neige.
Mais CouchSurfing, comment ça marche ?
C’est très facile !
- Vous vous créez un profil sur le site.
- Remplissez-le au maximum : informations, plusieurs photos de vous, vos goûts, votre manière de voyager (couche-tôt ? lève-tôt ? fêtard ?)
- Si vous choisissez le site pour sa partie sociale, allez voir du côté des forums : rencontres, échanges linguistiques, sorties…
- Si vous voulez voyager, trois options s’offrent à vous. La première c’est d’envoyer des requêtes personnalisées aux hôtes qui vous plaisent. La seconde c’est de poster une requête publique et ce sont les gens qui vous choisiront (je fais toujours les deux, ça permet d’ouvrir la recherche aux gens qui vivent en banlieue et ce sont souvent des hosts qui veulent vous rencontrer) et enfin si vous n’avez toujours rien trouvé vous pouvez poster dans le groupe d’urgence de la ville où vous allez, la veille ou l’avant-veille. C’est plus risqué car pressé par le temps, on peut moins sélectionner. Je l’ai fait une fois à Philadelphie et je suis tombée sur une perle, par contre quand j’ai tenté à Miami, je n’ai eu que des réponses… inappropriées !
- Voyagez ! J’essaye de toujours ramener un petit quelque chose pour mon hôte et de lui payer un verre ou un café.
- Écrivez votre revue, et continuez !
Les cinq bonnes raisons de faire du CouchSurfing
1 – Les rencontres et les connexions qu’elles apportent
En effet, j’ai revu mon hôte de Philadelphie à Boston, je vais rencontrer la soeur d’une de mes hôtes de Vancouver, ma sauveuse à New York avait logé chez la même personne que moi à Chicago… le monde est petit à l’ère du voyage !
2 – La générosité
Quand je suis arrivée à Melbourne, B. est venue me chercher à l’aéroport. Après une journée de vol et avec quarante kilos de bagages, vous imaginez ma gratitude.
3 – Vivre comme un local
En Couch Surfing, vous ne ferez pas les trucs de touristes… vous verrez, mangerez, vivrez comme les locaux. Vous pouvez aussi sortir avec des surfeurs dans votre ville, même si vous n’avez pas la place de les héberger.
4 – Et comprendre la vie locale
Vous pourrez poser à votre hôte toutes les questions qui vous passent par la tête. Lorsque nous sommes allés en Islande avec ma famille, nous avions loué un appart sur AirBNB. Nos interactions avec l’hôte se sont résumées à “voici les clés, tout se passe bien, on part, merci au revoir”. J’avais pourtant des dizaines de choses à lui demander sur la vie en Islande mais je n’ai pas osé.
5 – Le coût
À part un petit cadeau et un peu de nourriture, l’aventure CouchSurfing est gratuite.
Je vous ai convaincu ? Allez vous inscrire !
14 comments
Ce post m’avait échappé. Super ! Tu fais bien le tour de tous les avantages et ce que je trouve énorme c’est les similitudes avec ce que j’ai vécu (les supères anecdotes des locaux, le coup des clés sous le paillasson, etc). En tout cas je suis loin d’en avoir fait autant. Respect. 🙂 Le seul inconvénient que je vois c’est qu’il faut vraiment être disponible (il ne faut pas chercher à se repos quoi). Socialement ça demande de s’investir mais c’est ça qui fait la beauté de l’expérience. Au fait, je ne sais pas si tu avais eu le temps d’y jeter un oeil :
Je suis déjà convaincue mais ton article est vraiment génial, tu es une très bonne ambassadrice du CS 🙂 ça change aussi des avis négatifs sur le sujet!
Et ton blog est au top!
Alors le CS en Australie ça donne quoi? 🙂
Je n’ai pas eu de difficultés à trouver un hôte à Melbourne, un peu plus difficile pour la Tasmanie (donc finalement je pars en van !) et merci pour les compliments !
Oh la Tasmanie <3 Je n'ai pas pu y aller mais ça a l'air magnifique! Et en van en plus! Bon voyage 🙂
Je me suis inscrite il y a deux semaines mais je n’ai pas encore rempli mon profil! Tu m’as donné envie de m’y mettre!!!
Cool ! J’espère que tu y trouveras ton bonheur, que ce soit pour voyager ou rencontrer des gens !
Je suis heureuse de t’avoir fait découvrir ce merveilleux principe.
(Et j’attends des surfeurs de Sibérie pour ce soir hiiiii)
Ce site et les belles expériences qui vont avec me confirme dans ma foi en l’humanité. tout simplement !
Sibérie ?! et tu sais quoi, tu pourrais bloguer tout ça toi aussi (oui je sais, je me répète)
apparemment y a plus de monde qu’on ne le pense en Sibérie (y a quand même la relativement récente ville de novosibersk est la troisième ville du pays)
Je continue de bloguer mariage dans mon ailleurs mais je peux peut-être faire un petit effort pour Claire in Nederland 😉
J’aimerais bien, et je suis sûrement pas la seule !
J’adore cet article, et j’adore couchsurfing. A chaque fois que je suis a l’étranger, je me connecte au site, et je rencontre des gens, des gens qui ont tous des histoires, des yeux qui pétillent quand on parle voyage, des gens qui ont envie d’aller plus loin, de voir plus loin, qui ont envie de rencontre et de découvrir. J’ai une très bonne amie maintenant rencontrée dessus. Je n’ai pas encore surfé mais tu m’as tellement donné envie avec ton “road-trip” américain 🙂
Haha oui je me souviens de te l’avoir raconté ! Après tous les gens ne sont pas comme ça, je trouve la communauté de Melbourne très égocentrique, mais c’est sûrement moi qui suis difficile.
Excellent en effet! Ca donne envie. Merci pour ttes ces infos 😉
Tu penses que c’est plutôt réservé aux “jeunes” ou adaptable à tout âge ? J’ai eu une hôte d’une soixantaine d’années par exemple, je suppose que tout le monde peut y trouver son compte !