Should I stay or should I go semblera toujours faire partie de la bande-son de ma vie. Même si je sais que je ne veux pas rester vivre en Australie, les possibilités sont ouvertes : partir ou rester à Melbourne ? Mon visa est encore valide jusqu’en juin 2015.
Mais d’abord, je vous explique !
Le WHV, ses avantages… et ses contraintes
Je suis venue en Australie avec un Working Holiday Visa, autrement appelé Permis Vacances-Travail. Ce sésame vous permet pour la modique somme de 300 dollars de partir vivre un an en Australie, sans aucune limite géographique ou professionnelle. Il y a des abus et les backpackers (qu’on reconnaît à leur énorme sac de randonnée, de marque Quechua pour les Français) envahissent l’Australie pour quitter l’Europe en crise. Le gouvernement a donc décidé de rétablir des règles plus protectrices et un titulaire d’un WHV ne peut travailler que six mois pour le même employeur. Les seules dérogations à cette règle ? Être avocat ou médecin. Pas mon cas donc…
En venant, j’étais bien consciente de ce problème mais j’ai accepté le job de prof à l’Alliance Française de Melbourne, car une mission de six mois, aussi courte soit-elle, était toujours mieux que de déprimer à Paris. J’imaginais pouvoir rebondir facilement et je voyais les choses ainsi : six mois à Melbourne, Nouvel An à Sydney pour les feux d’artifice sur l’Opéra, et pour les six autres mois vivre à Sydney comme prof ou jeune fille au pair ou rester à Melbourne pour travailler l’université (comme mon job de lectrice à l’université au Canada)
Les plans sont faits pour être changés
Malgré mon super CV et un petit coup de pouce, l’université ignore mes emails. Tant pis. Et puis j’ai eu une classe d’enfants de quatre ans et j’ai fait quelques heures de baby-sitting, qui m’ont confirmé que je ne voulais pas être au-pair.
Il y a plusieurs raisons à cela : d’avoir enfin fini mes études et de devoir retomber dans un poste moins qualifié (ça fait cinq ans que j’enchaîne des postes d’assistante) et l’éducation australienne de l’enfant-roi. La scolarité ne commence qu’à cinq ans et les crèches sont hors de prix. Beaucoup d’enfants sont élevés à la maison et deviennent de petits tyrans dénués de toute compétence sociale. Thank you et please ne font partie du vocabulaire de mes petites élèves (mais new dress, toys, parties oui). A l’âge où beaucoup de mes copines commencent à avoir leur propre famille, je suis trop vieille pour m’immiscer dans le quotidien d’une qui n’est pas la mienne.
Partir ou rester… Mais… Melbourne !
Melbourne est merveilleuse. Je le dis et je le répète, même si les gens y sont un peu froids (tout le monde est froid à côté d’un Canadien, ils ne tiennent pas les portes, ça me fait bizarre) cette ville a quelque chose. Elle foisonne, elle vit, espaces verts et street art cohabitent en paix, communautés et restaurants, plages et gratte-ciels complètent la carte postale. Ce n’est pas une ville à visiter, il n’y a pas grand-chose, quelques musées, un petit centre-ville. Mais à vivre, elle est extraordinaire.
Si je reste c’est pour mon loyer pas cher, pour mes quelques connaissances (qui vont partir faire du travail en ferme pour obtenir une année de prolongation de visa ou qui sont rejointes par leurs amis français, qui préfèrent sauter dans un avion plutôt que de s’inscrire à Pôle Emploi) et pour la ville.
Oscillant un peu, je n’ai pas visité tout ce que je voulais, et je travaille maintenant 6 jours sur 7 dont le week-end. Six mois ne suffisent pas pour appréhender une ville à sa juste valeur. Pourtant les huit mois à York m’ont suffi, ceux à Brandon aussi (vous avez déjà vécu dans une ville avec seulement quarante rues ?)
Je commence à me dire : et si tu travaillais dans un café ? même si finalement c’est comme au-pair, on sort de mon domaine de compétences. Il y a d’autres écoles à Melbourne mais rien qui ne soit aussi prestigieux que la mienne. D’autres profs vivotent en donnant des cours privés ou du tutorat trouvé sur Gumtree. Ca ne m’intéresse pas. J’ai besoin d’une classe, d’un tableau blanc, d’un cadre.
Il faut donc partir
Tous les deux jours je change d’avis. J’avais rejeté Perth pour des raisons de distance : quatre-cinq heures d’avion de la côte Est qui a tellement de choses à offrir : Sydney, la Grande Barrière de Corail, les Whitsundays…et j’hésitais entre Sydney et Brisbane. Les paramètres qui rentrent en compte sont le coût de la vie, la plage, le travail disponible, la douceur de vivre. J’ai peur de m’ennuyer à Brisbane, j’ai de mauvais échos de Sydney et pas le temps d’aller y passer un week-end pour décider d’où je veux vivre. J’exclue Canberra, la capitale, ville fantôme largement critiquée.
Hier j’ai refait mon CV. Et je pense que je vais laisser le hasard décider : l’envoyer dans ces quatre endroits et voir ce qui en sort. J’en ai marre de la précarité des profs de FLE (alors que je viens de commencer !) et je garde un oeil sur les offres mondiales, mais il n’y a rien en ce moment. Des stages non payés ou des pays trop dangereux. Les questions arrivent de plus en plus nombreuses. Tes six mois sont presque finis, tu vas faire quoi, tu vas où. Pourtant je voudrais rester en Australie, il y a encore beaucoup à faire et à voir. Peut-être même que je rencontrerai l’homme de ma vie. Dans deux mois on est le 31 décembre, je ne sais pas ce que je ferai, où je ferai, partir ou rester, et je n’aime pas ça !
Finalement, j’ai trouvé un poste d’enseignant de français à l’université à Melbourne et j’y suis restée ! Vous pouvez lire ici le bilan de mon WHV en Australie.
28 comments
J’ai passé mes premères 28 années à laisser faire le hasard et finalement je n’ai pas si mal fini! Bon courage et on se revoit trés vite 😉
Courage !! J’espère que tu vas trouver qqch de bien 🙂
Hello! Ton article représente la raison pour laquelle je n’ai pas choisi l’Australie (en premier PVT tout au moins, car ça reste en projet… ) Mais ici, à côté de chez toi, en Nouvelle-Zélande je me pose les mêmes questions au bout de 6 mois car je ne me sens pas épanouie dans mon travail…. Bonne chance à toi en tous cas, envoie tous pleins de CVs, relance à fond, tu auras certainement quelque chose 😉
Je pense que l’année est suffisamment courte, si ça ne te plaît pas essaye de changer !
Salut,
Juste un petit mot pour dire que Canberra est loin d’être une ville fantôme…
Personnellement je n’ai pas l’impression d’être transparente. Si tu veux te faire une idée voici mon blog : ! Canberra, n’est pas une ville folle mais c’est une ville plus qu’agréable, elle a même été élue comme meilleure ville du monde par l’OCDE. C’est une ville nature et culturelle qui regroupe les plus beaux musées d’Australie, de grandes universités comme l’ANU, les centres de recherche. Il y a plusieurs écoles françaises et l’Alliance, beaucoup de personnes qui cherchent à apprendre le Français donc ça peut être pas mal pour une prof de FLE. La mer est il est vrai à 2h mais la montagne et les piste de ski aussi… Et deux heures ici ce n’est rien !
Sinon j’ai aussi vécu à Adélaïde et à Sydney, chaque ville a ses avantages et ses inconvénients donc pas facile de choisir mais je pense qu’il faut se faire une idée par soi-même ! Bon courage
Merci beaucoup pour ton message Sabine. C’est effectivement difficile de se faire une idée d’un endroit sans y être allé. Je vais inclure Canberra dans mon envoi de CV 🙂
Bah écoute tu as raison. Je serais moi-même incapable de faire un choix, alors autant tout tenter ! Je te souhaite du courage pour cette étape qui “bouscule dans la tête” !
Merci Elé !
“Laisser Lazard faire les choses”, c’est bien parfois. Et puis, je dirai que ce n’est même pas juste une question de hasard, c’est savoir saisir les opportunités quand elles se présentent, non ? Enfin, je trouve que c’est plus sympa, présenté comme ça 😉
Oui je suis d’accord ! Mais les opportunités il faut quand même un peu aller les chercher, je doute trouver du travail en marchant dans la rue quand même 😀
Je te comprends, je suis moi aussi une vraie girouette en ce moment !
L’idée de laisser le hasard décider me plaît bien… voir là où le vent te porte, oser, sortir des cadres. Oui, c’est fatiguant de ne pas pouvoir se fixer quelque part, mais c’est aussi maintenant qu’on peut se permettre de le faire, pas quand on est vieux 🙂 “Les plans sont faits pour être changés”, je vais en faire ma devise ! Plein de courage pour la suite de l’aventure !
Je suis plutôt d’accord sur l’idée d’être nomade mais je ne sais pas où aller, mais pour laisser le hasard décider il va falloir le pousser un peu ! Mais j’y vois déjà plus clair.
Ahlala, ça n’est pas facile de prendre ce genre de décisions. Comme tu dis, le choix se fera certainement tout seul lorsque tu auras une opportunité 🙂 Bon courage dans ta recherche, en attendant je partage totalement ton agacement face à la précarité qui est celle de beaucoup de jeunes diplômés (bien que je persiste à croire que ça ne peut pas être pire qu’en France – rien que parce que tu n’as même pas le côté exotique pour faire diversion…!)
Non effectivement…. Peut-être en Italie ? je croise beaucoup de backpackers italiens avec le même background que les Français…
Tu penses qu’il y a beaucoup de boulot en Italie ? J’ai l’impression que c’est compliqué là-bas aussi, mais peut-être pas dans ton domaine. C’est un pays que j’aimerais bien découvrir davantage, aussi !
Pardon je m’exprime mal. Je pense au contraire que la situation est pire qu’en France !
Super article comme toujours, j’ai envie de ne retenir que “Melbourne est géniale!” 😉
C’est difficile de vivre à l’étranger et d’avoir une situation stable, je comprend tout à fait, bientôt 6 mois déjà! C’est passé vite!
Effectivement, je pense que la meilleure des choses c’est de laisser faire le hasard, pour l’instant ça t’as bien servi 🙂
Bon courage!
Oui déjà… merci en tout cas pour le courage !
ohh ma pauvre, c”est difficile de ne pas pouvoir se projeter, mais omme tu as dit laisse la chance decider, postules en masse et tu verras bien !!! en attendant profites de ces deux mois a Melbourne qui seront peut etre les derniers ? bisouuus
Merci !!
Maintenant, j’ai la chanson en tête (et même la version David Charvet, d’il y a fort longtemps, de quand j’étais jeune ahha)
Je vais devoir aussi me poser cette question d’ici quelques mois, en attendant je profite, Mais je trouve que c’est la dure loi de l’expatriation, toujours ces mêmes questions, tu es la depuis quand, tu restes jusqu’à quand, tu fais quoi après. Ca rend le quotidien un peu plus excitant des fois, un peu plus stressant aussi. Cette idée de mouvement tout le temps, mais je crois que c’est elle aussi qui me fait vibrer, ne pas m’arrêter dans un seul endroit, bouger tout le temps, sac sur le dos, mais s’arrêter assez quand même un peu pour s’imprégner, s’immerger, découvrir. Bon courage pour la recherche (et viens me voir <3) *croisage de doigts intensif*
David Charvet ? OMG !
(ça éclipse tout le reste de ton commentaire :p)
Alalalah comme je te comprend, le moment des décisions c’est jamais facile… Mais parfois il faut faire attention aux signes que la vie t’envoie 😉
Tu as essayé de contacter la Trobe du coup ou pas? (si tu veux, si ça peut aider, je peux leur envoyer un email 😉
Mon commentaire n’est pas passé. Je te disais merci mais j’en suis à trois emails + deux personnes qui parlent de moi, j’abandonne ! Mais je vais tenter les autres universités…
Effectivement la condition des profs de FLE n’est pas évidente! Je te souhaite beaucoup de courage car ce genre de choix n’est pas facile. Et puis je te souhaite surtout de continuer tes aventures à l’étranger car c’est ce qui semble le plus te plaire (et puis ça fait de jolis articles sur ton blog à lire 😉 ) Je t’envoie plein de bonnes ondes positives pour faire pencher la balance du bon côté!
Ah oui je reste, je ne vais pas “gâcher” six mois de Visa et à Paris il n’y a rien professionnellement. Donc stay tuned 🙂
pour Canberra, tu devrais regarde le blog de la GrandeBlonde, c’est peut etre une ville peu choisi et dans laquelle il y a des opportunités, qui c’est? 🙂
(http://www.leschercheursdoz.com/)
Je ne connaissais pas du tout, merci !