Pourquoi Milan ? Parce qu’en mai dernier, je suis allée en Italie pendant une petite semaine : ma destination était Florence, depuis Budapest. Je n’avais pas trop envie de passer des heures à comparer les vols, aéroports et horaires donc je suis passée par Milan à l’aller comme au retour.
Je ne me suis pas attardée à l’arrivée car j’ai rejoint Florence en train tout de suite, puis quelques jours plus tard je suis allée à Bologne (et c’était trop bien). J’avais gardé exactement les dernières 24h de mon voyage en Italie pour les passer à Milan afin de me faire ma propre opinion de la ville. J’y suis allée sans aucune préparation d’ailleurs, et ce détail a son importance. Que faire à Milan ? Je ne le savais pas vraiment.
Je suis arrivée à Milan un lundi matin du mois de mai, plutôt chaud (entre 15 et 20 degrés) et ensoleillé. Je ne voulais pas prendre les transports en commun donc j’ai marché de la gare centrale jusqu’à mon auberge de jeunesse, pendant presque une heure.
Premières impressions de Milan : c’est grand, aéré, très haussmannien, propre… mais il n’y a personne. Où sont les gens ?! C’est pas grave, je marche tranquillement, en rêvassant à mon retour au Canada (j’ai reçu l’invitation à présenter une demande de PVT Canada le matin où j’ai pris l’avion pour l’Italie).
J’arrive à l’auberge – qui n’était pas terrible car en travaux, je ne vais donc pas prendre la peine de vous en retrouver le nom – pose mon sac, récupère une carte et me dirige immédiatement vers l’objet de mon passage à Milan : le Duomo. Il doit être à une dizaine de minutes à pied de l’auberge, dans des rues toujours plus vides.
Le voici, enfin. Il est beau quand même. Et les gens sont tous sur la place en fait ! Je zigzague entre les preneurs de selfies et n’essaye même pas d’entrer à l’intérieur ou de grimper : il faut débourser une ou deux dizaines d’euros et je n’ai pas les moyens. Je me contente de l’observer de l’extérieur (tous les prix sur le site du Duomo de Milan).
Et puis une fois le Duomo bien contemplé, je me réfugie dans le passage couvert qu’on a tous vu sur Instagram : la galerie Vittorio Emmanuelle. Je n’ai toujours pas plus les moyens de faire du shopping (Prada, Gucci etc) et ça me rappelle le coin des boutiques de luxe de Chadstone à Melbourne, qui a copié sans honte.
Je ne savais pas qu’il y avait un porte-bonheur à trouver sur le sol, dommage, j’aime bien les trucs un peu ridicules comme ça.
Après tout ce doré, j’ai faim. Et je fais comme souvent en voyage, pour trouver une bonne adresse culinaire, je regarde où les gens font la queue. Juste derrière l’une des sorties, en face d’un Mac Donald, il y a une petite échoppe où les affamés patientent. Je me place derrière quelqu’un : je suis chez Luini, un vendeur de panzerrotti, des petites pizzas en forme de chaussons. L’attente me permet tout juste de décider lequel commander et je sors vite avec mon précieux. C’était délicieux.
Je décide ensuite me promener un peu au hasard… mais je passe devant un gigantesque glacier, CioccolatItaliani, et je rentre. Trop de choix, de parfums, tout a l’air bon, c’est trop dur. Je sors avec cinq euros en mois et cinq kilos de plus. Regardez ! Je crois que c’était trois chocolats + Nutella + chocolat fondu + amandes + crème chantilly. Si peu de calories.
Rassasiée, je me lance enfin dans une promenade, sans but précis, juste pour sentir un peu la ville. Et franchement… Je ne sais pas si le jour (lundi), l’heure (début d’après-midi) mais j’ai l’impression d’être dans le quartier d’Opéra, bd Haussmann. La seule différence, c’est que les gens sont mieux habillés qu’à Paris.
Mes pas me portent vers le quartier un peu plus artistique de Milan, où se trouvent des églises (oui, on est en Italie… c’est normal) et l’Académie des Beaux-Arts. C’est un peu plus vivant mais pas beaucoup plus que l’hyper-centre, ce n’est pas difficile de faire des photos… il y a bien quelques étudiants mais la ville est complètement fantomatique. C’est très bizarre.
Je reviens sur mes pas, vers le centre de Milan. Je passe devant l’Opéra en m’en rendant compte in-extremis, la fameuse Scala, mais je n’en ai même pas de photos. Je pense que je devais être en train de débattre intérieurement de si j’allais manger une autre glace ou non (et la réponse a été non).
–
Parenthèse : ma façon de voyager
Je ne sais même pas d’où vient l’horloge ci-dessous… et en fait voici l’explication de ma visite de la ville sans grand intérêt : je déteste me promener au hasard dans une ville inconnue. Je suis le genre de personnes accro à son guide de voyage. Avant de partir, j’ai besoin d’avoir lu sur la destination, pris des notes, repéré les endroits incontournables et d’autres qui le sont un peu moins, vérifié les horaires d’ouverture, les prix des attractions, cherché sur des blogs des cafés ou restos.
Et à Milan, comme à Athènes, j’y suis allée sans avoir rien cherché. Et ça ne me convient pas. J’ai l’impression d’être perdue et de perdre du temps. Ne pas savoir où aller, ça me fait déplier ma carte XXL comme un touriste perdu – mais heureusement je n’ai ni la panoplie Quechua ni l’accent excuze mi, aïe âme loukingue fore….
Se promener au hasard, je le garde pour le dernier jour quand je peux, quand la ville m’est déjà un peu plus familière – oui les deux concepts sont un peu contradictoires mais c’est comme ça que je fonctionne. Et avec des free walking tours aussi. C’est la première chose que je vais faire en arrivant à Copenhague cette semaine. Ça me permet de me repérer tout en récupérant des clés pour mieux appréhender l’histoire et la culture (car ces pages, je ne lis pas vraiment dans les guides !)
Et vous vous voyagez comment ?
Re-passage par le Duomo qui n’a pas bougé. L’après-midi touchant à sa fin, j’ai décidé de me diriger vers les Navigli. J’ai trouvé des ruines romaines (ou milanaises ?!), une longue avenue où je me suis arrêtée pour un énième café et je n’ai pas beaucoup saisi mon appareil photo.
–
Et là, j’en ai eu marre. Je cherchais des canaux, des péniches, je les ai trouvés, mais pas comme je l’imaginais et surtout je ne me voyais pas aller être seule au milieu de gens heureux de boire un verre et prendre l’aperitivo en bonne compagnie. Donc j’ai rebroussé chemin et je suis rentrée à l’auberge. J’avais atteint les limites de ma solitude.
Le soir, j’ai dîné de fruits et légumes et le lendemain matin j’ai eu juste le temps de remplir mon sac à dos de fromage et charcuterie avant de faire l’heure de marche en sens inverse pour la gare centrale où se prennent les bus pour l’aéroport.
Un passage express à Milan en une journée. Une ville à habiter plutôt qu’à visiter, et pas en solitaire !
24 comments
On m’avait dit beaucoup de bien et de mal de Milan, mais je ne suis pas encore aller vérifier par moi-même. En tout cas moi aussi j’aime bien avoir repéré les lieux avant, car j’ai l’impression aussi de perdre mon temps… c’est forcément différent si on n’est pas juste de passage.
J’ai besoin de préparation avant un voyage, mais pas trop. En fait j’évite de voir des images, de trop lire. Et je scrute le plan, les monuments indiqués, les rues piétonnes, etc. Du coup je ne passe pas toujours dans les “bons” quartiers mais je vais quand même là où je l’ai décidé. Car en plus j’ai un sens de l’orientation pitoyable.
Par contre le sentiment de solitude me fait penser à nos premiers jours en Italie (nous bougions de la Grèce vers la Sicile donc nous changions de ville tous les jours pendant 4-5 jours). Et il n’y avait jamais personne nul part quand nous arrivions… en début d’aprem. Mais on a mis un peu de temps à faire le lien entre l’heure de la sieste et l’affluence dans les rues.
L’Italie est vraiment un pays magnifique merci pour toutes ces photos 🙂 J’aime bien me balader dans les ruelles lorsque je découvre un nouveau lieu et j’ai quelques idées d’itinéraire en tête lorsque je voyage . Mais seule, je pense que ça doit être dur parce que c’est plaisant de partager ses impressions.
J’ai l’habitude de tout faire toute seule, c’est un pli à prendre ! mais oui c’est un peu ennuyeux à la longue parfois.
Ah moi je suis un peu comme toi : soit je prépare avant et je réserve une journée où je vais au hasard, ou si je n’ai rien préparé, je rejoins un free walking tour histoire d’avoir un aperçu de la ville. Ceci dit, les fois où je n’ai rien préparé et où j’ai visité au hasard, j’ai bien aimé aussi, ça dépend peut être de l’endroit ! En tout cas tu m’as donné faim avec tout ça mdr !
Oui, c’est vrai que ça dépend ! de la foule, du temps, de la practicité de la ville, de l’humeur dans laquelle on se trouve… !
J’ai été à Milan voir l’exposition universelle. L’exposition était vraiment nulle, très décevant, par contre la ville de Milan entre copines j’avais adoré, et m’a bien donné envie d’y vivre.
Oui, c’est ma conclusion. A y vivre ça doit être assez agréable (mais coûteux, je me demande si les salaires suivent) mais à visiter il n’y a pas grand-chose, c’est plutôt froid.
Le duomo est impressionnant, on se sent tout petit une fois devant
Il est très beau en effet mais ma préférence va à celui de Florence 🙂
J’aime bien aussi avoir un peu de contexte… mais vraiment, plus ça va et plus les visites m’ennuient. Je préfère aller quelque part pour quelque chose de précis, voir quelqu’un ou autre, plutôt que juste visiter, parce que j’ai perdu le goût.
Oui, je comprends, c’est mieux d’avoir un but… ou un guide presque local ? :p
les photos sont vraiment magnifiques !
Merci beaucoup Christophe !
Tiens, c’est marrant, moi j’adore me perdre et marcher sans but trop précis dans une ville que je ne connais pas encore. En général je jette quand même un oeil à un guide avant pour savoir quelques sont les quartiers qui pourraient m’intéresser (plus le centre ville historique que la zone industrielle paumée) mais après j’adore “sentir” la ville sans l’avoir complètement scannée avant et avoir l’impression de découvrir des choses “au hasard” alors que je les aurais probablement cherchées si j’avais épluché mon guide. Cette “perte de temps” est justement ce qui me plait, moi qui ait tendance à archi-blinder mes programmes vacances de visites de musées, un peu d’improvisation m’est aussi nécessaire et agréable.
Ton argument se tient 🙂 pas de grosses visites culturelles pour moi, ça m’est passé, juste une en général, voire pas du tout (souvent pour des questions de budget). De l’impro contrôlée / anticipée, ça me va aussi 🙂
Je suis comme toi, je dois m’être informée sur le lieu avant de partir, avoir la carte de la ville déjà en tête, etc… Je suis partie à l’arrache à Bruxelles et Amsterdam et je déteste. Des kilomètres de marche pour rien, une perte de temps, des lieux qu’on a loupé juste à côté d’où l’on était, du coup il faudra y retourner le lendemain. Bref, si le premier jour sur place est du n’importe quoi, le soir je bosse ma copie pour les jours suivants, j’organise les visites. Le free walking tour le premier jour est toujours une bonne introduction.
Ca me fait plaisir de trouver quelqu’un comme moi 😀 là j’ai même atteint un nouveau palier dans la préparation, j’ai fait des petites croix sur la carte des cafés / restos que j’avais repérés sur des blogs en amont… comme ça quand je me promène, hop, je sais où m’arrêter. C’est un peu psychorigide 😀 mais comme toi, j’aime pas revenir sur mes pas et pas optimiser…
Avec l’Amoureux nos meilleurs voyages en ville ont été ceux où nous nous sommes laissés guidés par nos pas… Cependant, cela ne veut pas dire que nous n’avons pas repéré en amont les points à voir, les tarifs, les horaires. Cela nous permet d’avoir une base sur laquelle partir et de pouvoir improviser autour. Par contre, on est pas du tout accro au guide de voyage, voir même un peu allergique. Donc, en fait chez nous c’est improvisation préparée 😀
C’est intéressant ce que tu dis Tamia ! Comment tu prépares sans guide alors, avec des blogs ? tu prends des notes ? Et pourquoi tu n’aimes pas les guides ?!
Moi je suis un peu comme toi je crois, avec le Chéri on a toujours un guide (et il est encore plus acharné que moi dessus). Après c’est vrai qu’au bout d’un ou deux jours on le lâche un peu. Ce que je n’aime pas perso c’est me perdre dans des quartiers sans intérêts et quand on a pas de guide ca nous arrive à chaque fois !
Pareil 🙂 après les quartiers sans points touristiques sont aussi représentatifs de la “vraie vie” des “vrais gens” qui vivent là donc je ne les évite pas forcément non plus mais en cas de temps limité, ça peut être frustrant !
Moi ça dépend combien de temps j ai devant moi. Pour les gros voyages comme Brésil, Californie et Thaïlande j avais fait pas mal de recherches et guides achetés.pr des week-ends ça dépend recherche mais en 2016 année particulière du coup suis svt partie à l arrache notamment à Porto, Grenade ou Sicile. Idem pr Bordeaux pas eu le temps de lire blogs avant de partir
Pas de méchantes conséquences car c était en Europe. Quelques moments wtf par contre
Svt c est un mix, préparation mais sans un être avec un rigide
Le mix me semble être la meilleure façon 🙂