Encore un article sur l’Australie ? Et oui… J’en suis partie en juin 2015 mais je n’ai pas raconté sur le blog tous les voyages que j’ai pu effectuer depuis et certaines photos dorment sur mon ordinateur depuis mon départ.
En Australie, j’ai vécu à Melbourne pendant tout mon working holiday visa mais j’ai pu faire un road-trip sur la côte est de Cairns à Sydney, aller quelques jours dans le sud de la Tasmanie et passer une semaine dans le centre rouge.
Le tout dernier article qui vient clôturer cette année down under, c’est King’s Canyon. Après Uluru et les Kata Tjuta, c’était la troisième et dernière étape de notre voyage dans le centre rouge de l’Australie.
Au programme à King’s Canyon ? De la route, beaucoup d’orange, des roches de toutes tailles, une galère d’eau, des dingos et des ciels extraordinaires.
Jour 1 : le voyage vers King’s Canyon
On est parties d’Uluru en milieu d’après-midi, pas mécontentes de se débarrasser de notre compagnon de voyage un peu encombrante. Les paysages sont superbes et je n’ai jamais rien vu de pareil. On est seules au monde sur la route, il n’y a personne, on n’a pas de musique non plus et tout est orange, partout, à perte de vue.

À un moment, on croise une silhouette familière : un autre Uluru, mais plus plat. C’est le Mount Conner. On dort gratuitement sur le terrain de la ferme / camping / station-service de Curtin Springs cette nuit-là et les panneaux nous apprennent qu’on est sur une ferme de bétail, que le rocher est sur une propriété privée, qu’il est aussi haut qu’Uluru (et que la Tour Eiffel) et que la famille à l’origine de la ferme a eu énormément de difficultés à s’installer et survivre sur une terre aussi aride. C’est l’Outback.



Je me souviens du ciel de cette nuit-là, sans aucune pollution visuelle, on voyait la Voie Lactée et les étoiles plus brillantes que jamais… mais épuisée et levée depuis 4h30 (pour le lever de soleil et la randonnée dans Kata Tjuta), je m’endors à 19h.
King’s Canyon attendra le lendemain. La route peut se faire d’un trait, on l’a fait au retour, mais cette fois-ci, on voulait la couper en deux.
Jour 2 : route et Creek Walk
Il faisait un peu froid au réveil, on a fini par craquer et aller chercher un café à la supérette du terrain de camping. Et on repart. Il n’y a personne sur des kilomètres, pas de voiture, pas de végétation. Jusqu’à ce qu’à un moment, on aperçoive un homme sur le bord de la route. Tout de noir vêtu, les cheveux hirsutes, les vêtements déchirés, la peau brûlée par le soleil. C’est comme un mirage et on doit se demander mutuellement si on a bien vu ce qu’on vient de voir.
Il n’y a pas de réseau téléphonique, personne à l’horizon. Je me dis qu’on va tomber sur la carcasse d’un accident de voiture, ce n’est pas possible autrement. Mais non, il n’y a rien. On ne peut rien faire d’autre que le signaler à la prochaine station-service, des centaines de kilomètres plus loin, à une femme qui hausse les épaules, me fait montrer l’endroit approximatif sur une carte et me dit qu’elle va envoyer les rangers. D’accord…
On finit par arriver à King’s Canyon. J’ai récupéré des brochures lors de notre arrêt pour prendre de l’essence / raconter l’incident donc j’ai une idée des marches à effectuer et de la façon dont organiser notre temps. On se rend compte également que toute la zone est un parc national, le camping sauvage y est formellement interdit, donc il faut absolument aller loger sur le terrain de camping accrédité… et payer (pour rappel, les nuits précédentes on dormait sur des parkings dans notre voiture, gratuitement #backpacker).
Le tarif aujourd’hui est de $20 par personne par nuit mais je ne sais plus combien on avait payé. Je me souviens bien par contre du regard mi-moqueur mi-désapprobateur de la femme à la réception… So what do you have? Van, tent? No, nothing, just our car… Mais ce n’était pas gênant, surtout en voyant les dingos déambuler autour des tentes la nuit, je me suis sentie plus en sécurité derrière quatre portes hermétiques.
Après une douche et un repas, on choisit d’aller faire une petite marche dans le canyon, la Creek Walk. Elle fait 2,6 kilomètres, est plate et vraiment facile. Je pousse des ah et des oh, m’exclame que c’est trop beau toutes les deux secondes et fais beaucoup trop de photos absolument identiques.






Jour 3 : King’s Canyon Rim Walk
Il me semble avoir vu un sublime coucher de soleil mais je n’ai pas trouvé de photos sur mon ordinateur… Par contre, j’ai des photos du lever de soleil du lendemain matin. Encore un réveil aux aurores mais il le fallait : à cause de la chaleur et de la difficulté de la marche, il faut absolument être sur le sentier de King’s Canyon avant 8 heures du matin. On aura réussi, en passant en voiture tout à côté d’une meute de dingos.



J’avais lu que la marche était très difficile : bien qu’elle ne fasse que six kilomètres, elle commence par environ 500 marches de pierre à grimper. C’est une boucle… mais sans aucun point d’eau sauf à l’arrivée et au départ, contrairement à Uluru où l’on peut trouver de l’eau tout autour de la Base Walk.
Donc nous n’avons pas eu d’autres choix que d’acheter un sac d’eau de 10 litres et de le porter sur notre dos pour être certaines de ne pas manquer. Cela a évidemment rendu la marche encore plus difficile…






On a été relativement seules le long de la randonnée. On a commencé l’ascension en même temps qu’un groupe d’Asiatiques, et même les personnes âgées grimpaient plus vite que nous, mais autrement c’était une très bonne expérience.






Informations pratiques sur King’s Canyon
Contrairement à Uluru, l’accès à King’s Canyon est gratuit. Mais il y a environ 300 kilomètres entre les deux sites. Si on avait eu plus de temps, on serait aussi allées au West MacDonnell National Park mais il se trouve du côté de la ville d’Alice Springs, alors que nous avions choisi des vols partant et arrivant à Uluru ($800 aller-retour avec Jetstar depuis Melbourne, soit le même prix qu’un billet pour l’Europe. Alice Spring n’est desservi que par Quantas et les prix sont tout aussi chers, voire plus).
Une autre raison pratique aussi, c’est que notre voiture de location ne nous permettait de faire que 500 km par jour. Nous avions déjà dépassé le kilométrage et ne voulions pas avoir trop de surcharge à payer.
Je ne regrette pas ce voyage, qui est possible sans tour organisé. On a eu chaud, on a dû porter d’atroces filets à mouches, on a été piquées, on a marché, on s’est levées avant cinq heures presque chaque jour, on a galéré, mais on a organisé le tout comme on le souhaitait.
Mon déclic pour me décider à enfin finir cet article et clore ma série australienne, c’est un épisode du podcast Transfert, où une jeune femme raconte sa traversée du désert australien. C’était étrange d’écouter tout en pouvant imaginer parfaitement les lieux et certains situations. Je n’ai plus de photos d’Australie à partager avec vous mais je continuerai sûrement d’en parler pour les #Histoiresexpatriées !




14 comments
King’s Canyon j’en ai des souvenirs merveilleux, je l’ai même préféré à Uluru. La rando de 6km est sublime.
Trop choquant le prix du billet d’avion que t’as payé. Comme tu dis à ce prix là on peut presque aller en Europe. Pour y aller j’avais pris l’avion jusqu’à Adelaïde, puis le train The Ghan jusqu’à Alice Springs. C’était super long (18h de train sans cabine en plus) mais un air d’orient express version désert australien.
Je pense que les prix et le coût de la vie ont pas mal augmenté entre le moment où tu étais en Australie et où j’y étais. Le train me semblait une excellente idée mais je n’avais vraiment pas beaucoup de temps (juste quelques jours autour du week-end de Pâques) et c’était infaisable en si peu de temps… dommage !
J’adore ces paysages arides et désertiques, teintés d’ocre et de rouge 🙂
Coucou ! Dans mon lointain souvenir (5 ans déjà plouf…) ce n’était pas dur ! Effectivement ça monte un peu raide au début mais c’est vraiment pas très long puis c’est plus ou moins plat en haut. Après c’est sûr qu’il fait chaud, qu’il y a des mouches, qu’il faut prendre de l’eau même nous il y en avait de la un peu “maronasse” dans le canyon, avec les gourdes filtrantes maintenant ça doit passer en dernier recours ! Mais vaut mieux le faire le matin à la fraiche quand on a le choix pour éviter ces petits désagréments ! 😀 Un peu triste de voir que tu clos ton volet Australien, j’espère que tu continueras à passer nous voir, pour une petite piqure de rappelle de temps en temps Xx
Tu dois être en meilleure forme que moi 😀
mais oui, c’était pas si pire !
Ca fait rêver ! J’avais hésité à aller en OZ direct après la NZ, puis j’étais finalement rentrée en France. Quand je suis allée en Utah en 2016 j’ai découvert le désert pour la première fois c’était superbe et impressionnant. J’ai très envie de tenter Uluru et sa région
Moi, c’est l’inverse, je voulais absolument aller en NZ après l’Australie 😀
D’après les photos que j’ai pu voir, ça semble être… pas forcément similaire mais dans la même “gamme” de couleurs, ça c’est sûr !
C’est beaucoup d’orange effectivement, mais qu’est-ce que c’est joli ! Je me demande quand même ce qui est arrivé à l’homme-mirage, et pourquoi il était dans cet état-là ! Ca a dû être assez surprenant, ahah :).
C’était peut-être un aborigène en fait, en regardant un peu sur Google Maps il y aurait une petite ville “pas loin” et il y a sûrement des réserves.
Aaah ceci expliquerait cela :).
belle découverte, je ne connaissais pas du tout ce coin
J’espère que ça t’a plu !
Magnifiques photos mais que ca semble pénible;e/galere avec cette chaleur!!!! Bravo!
On était en avril, soit le début de l’automne en plus, pas si pire comme on dirait ici !