Le site de Port Arthur, en Tasmanie, est l’ancien bagne d’Australie : c’est un sujet très sensible et je ne veux pas vous raconter de bêtises donc laissez-moi attraper mon Lonely Planet et les brochures récupérées sur place.
Après la première journée en Tasmanie autour de Richmond jusqu’au site historique, je vous emmène maintenant faire un bond dans le passé colonial de l’Australie.
Port Arthur : un peu d’histoire
Dans ce joli cadre, 12 500 prisonniers ont été emprisonnés entre 1830 et 1877. La prison de Port Arthur a été ouverte en 1830 : les détenus, qui venaient de toute l’Australie, devaient travailler pour purger leur peine. C’était le système pénitentiaire en vigueur en Angleterre au début de la Révolution Industrielle pour “transformer ces bandits en honnêtes travailleurs”. Éducation, église, exercice physique… Tout était fait pour essayer de réhabiliter les détenus, tout en les faisant travailler très, très dur. Les gardiens et leurs familles habitaient également au sein de la prison qui devenait une véritable ville auto-suffisante.
En 1840, on compte 2 000 prisonniers à Port Arthur.
En 1853, la Tasmanie n’est plus la prison de tout le royaume britannique, alors Port Arthur développe une nouvelle sorte de prison : elle accueille les détenus malades ou handicapés mentaux.
En 1877, la prison de Port Arthur ferme ses portes, mais vous allez voir sur les photos qu’elle a été fortement détruite par le temps et les incendies.
En 1996, Port Arthur fait de nouveau l’actualité. Un homme y a tué 35 touristes et blessé 23 autres.
Et malgré le soleil et le ciel bleu, j’ai visité tout ça avec une boule au ventre… Mais on va commencer par le plus facile : les jardins.
Les jardins de Port Arthur
C’est vert, c’est beau et ça contraste énormément avec tout ce qu’il y a autour. Bien sûr, les prisonniers n’avaient pas le droit de fouler l’herbe du jardin du Gouverneur de la prison.
Le pénitencier et la tour de garde
Le pénitencier et la tour de garde de Port Arturhur sont tous deux en ruines. Le pénitencier de Port Arthur a brûlé en 1897 et est en cours de restauration. J’ai beaucoup aimé le premier, même s’il nous a fallu jouer à cache-cache avec des hordes de touristes chinois pour prendre des photos dépeuplées. Les ruines ajoutent au caractère un peu fantomatique et au passé pesant de l’endroit.
Il y avait 136 cellules pour les “prisonniers difficiles” et, à l’étage, des lits pour 480 prisonniers. Si on additionne, il n’y avait pas de place pour tout le monde (et ça n’a guère changé…).
La maison du gouverneur
Très sombre, très triste, même les photos n’ont pas voulu suivre !
L’église de Port Arthur
La messe était obligatoire pour les détenus. Difficile à imaginer entre ces murs de pierre. L’église de Port Arthur a brûlé en 1884. Ces emplacements béants m’ont rappelé l’Angleterre, car après la dissolution des monastères dans les années 1580 de nombreux bâtiments religieux ont été abandonnés par leurs congrégations. J’avais visité le très beau Fountains Abbey dans le Yorkshire.
“La prison séparée”
Quand on va visiter une prison, on s’attend à voir des cellules, un aperçu de l’espace de vie des prisonniers.
À Port Arthur c’est la Prison Séparée qui est ouverte au public : c’est l’endroit où étaient envoyés les détenus en isolation. En déambulant dans un silence complet, je pensais à Orange is the new black (forcément) et au fait que les choses n’ont pas changé. Les conditions étaient silence obligatoire, vingt-trois heures d’enfermement dans la cellule, une heure d’exercice dans une minuscule cour, toujours en solitaire.
Infos pratiques pour visiter Port Arthur
Il y a plusieurs sortes de billets pour visiter Port Arthur en Tasmanie. Le plus complet est à $40 (prix 2021) et inclut une visite guidée de quarante minutes et un tour en bateau dans la baie (ce que j’aurais aimé faire). Arrivées dans l’après-midi, nous avons eu le Late Ticket pour $18 mais je ne le trouve pas sur le site officiel. On vous donne une carte à l’entrée sur un détenu et vous pouvez suivre son histoire. Il y a aussi un musée sur le site, mais je n’ai pas pu y aller.
Le soir nous ne voulions pas retourner sur Hobart, donc nous avons dormi au Port Arthur Holiday Park camping, pour une dizaine de dollars par personne, avec les wallabies au pied de la tente !
Mon road-trip en Tasmanie :
– visiter Richmond et les alentours
– visiter l’ancien bagne de Port Arthur
– passer trop vite à Hobart, la capitale
– aller à Bruny Island
12 comments
je reviendrais te voir, figures toi que mon fils veut aller en Australie !, y vivre, au bout du monde,( pour moi lol!) drôle d’idée, tu as l’air de t’y plaire…………
Merci pour le lien vers mon article sur Alcatraz. Visiter une prison me semble toujours assez étrange… bon, certes, c’est un lieu historique à présent.
A bientôt !
Comme tu dis ! J’aurais aimé avoir un auto-guide, ça m’a manqué…
cela fait super envie ces photos magnifique… comme j’ai lu l’article precedent sur la tasmanie en meme temps, je ne suis pas trop refroidie par l’aspect prison… j’ouvre de grands yeux… je me dis j’irais bien !….17 000 km quand meme !
Oui c’est loin mais c’est beau ! Encore deux articles de prévu, le dernier va te donner encore plus envie !
wow visiter une prison est toujours impressionant ! J’en ai visite y a 2 ans au Maroc et quand jetais plus jeune en Angleterre ! Mais les prisons sur une ile c’est quand meme special !! Alors merci pour le lien qui renvoie vers la prison Alcatraz ! 🙂
bisous
J’avais pas pensé au côté île tu as raison ! Tu te souviens de quelle prison en Angleterre ?
Les premirées photos sont idylliques et effectivement, on se calme très vite…
Exactement. Par contre après on sort de la prison et on profite du paysage 🙂
Balade interessante, meme si ca fait froid dans le dos de voir tout ca et les conditions de vie.
Tes photos sont encore superbes! Merciiiiiii
Merci à toi pour tous les compliments (rougit)
tsss faut pas 🙂