C’est un peu épineux. Ces quelques mots, on ne sait jamais s’il faut les croire, s’ils sont sincères ou été lancés au hasard, par politesse. Si c’est du projet ou du rêve. Qui franchira le pas de l’invitation. Je viendrai te voir.
Je ne l’ai pas assez fait, je ne peux pas blâmer. Parfois j’ai traversé mers, pays et océans, et parfois pas. Mais là c’est mon tour, les copines prennent des bus, des trains et des avions pour arriver jusqu’à moi.
Recevoir des visites, c’est ouvrir son quotidien, se justifier de son appart un peu vieillot, montrer les monuments et les cafés trop mignons, trouver le juste équilibre entre endroits qu’on aime, valeurs sûres, et qu’on a envie de découvrir au risque d’être déçu. C’est entendre s’étonner de ce qui choque et qui pour moi était devenu habituel. Montrer à quel point en fait on s’est adapté, a adopté ce nouvel endroit, tourner à gauche puis à droite changer ici de métro sortie en tête puis tout droit raccourci quelques mots de hongrois. Ne pas hésiter dans les rues, devant les menus. Mon Budapest est un peu différent de celui des guides touristiques.
Ma famille est partie hier et j’ai eu un peu envie de pleurer dans le bus, après avoir fait quatre trajets pour l’aéroport en huit jours. Je suis revenue à l’appartement, y ai retrouvé le désordre, des trucs pas rangés, les lits défaits et le silence pesant. Le vide d’après-départs. Pas de dîner fancy ce soir, pas de rires, pas de questions, pas de sarcasmes, juste moi et mon ordi.
Je pense que ça va être le quotidien de ces prochains mois : les journées un peu longues, entre l’ennui et la lassitude, puis les préparations, un trajet vers l’aéroport, un week-end bien accompagnée, le retour à l’aéroport, la solitude retrouvée. Parfois j’irai aussi au terminal pour moi, pour m’envoler vers l’Allemagne et l’Italie ou à la gare pour aller plus au sud ou plus à l’ouest. L’agenda est rempli et il y a toujours une jolie échéance à attendre. Pour oublier, pour mettre à profit cette année, la situation centrale de la Hongrie, pour m’échapper de la pluie, du gris et des gens, je vais voyager, voyager, voyager.
Budapest est belle. Elle plaît à tout le monde.
Moi, je ne sais pas trop comment je vais. J’avance doucement, je compte les jours, j’ai décidé de ne faire ce qui me fait plaisir, que ce soit rester regarder Netflix ou partir en week-end, cuisiner ou ne rien préparer. J’encaisse des déceptions et j’attends maintenant. J’aimerais me débarrasser de cette culpabilité, cette idée sournoise de ne pas profiter. Je profite à ma manière et quand j’ai des visites, c’est tout. Il ne reste que trois mois et quelques jours, ça passera vite.
Et il y a vous, votre soutien, vos petits mots, vous me faites sourire, réfléchir, avancer, merci ❤️
35 comments
Bravo pour ton article, tu as une très belle plume, je prends plaisir à te lire!
Merci, c’est vraiment gentil ! Les commentaires se font rares ces temps-ci, merci d’avoir pris le temps d’en laisser un ! ou deux !
La photo est bien jolie, lumineuse et met bien en image ton sentiment de solitude.
Pour avoir vécu il y a longtemps 3 mois en Allemagne en immersion, je comprends ce que tu ressens (même si ce fut bien moins long pour moi que pour toi).
Allez, d’ici peu tu seras rentrée. Fais la liste de ce que tu tiens à faire / visiter avant de rentrer, ça t’aidera sans doute à ce que le temps te semble moins loin.
J’ai fait une liste, en effet, ça aide à se projeter 🙂 merci pour le conseil !
Que j’aime te lire…
J’ai eu aussi souvent beaucoup, beaucoup de “je viendrais te voir” qui au final ne serais resté qu’un souhait, qu’une formule de politesse, alors que nous étions dans le même pays. J’ai fait les trajets, souvent. Et puis j’en ai eu marre. C’est égoïste, peut-être, mais j’avais envie qu’on vienne à moi, de temps en temps. Découvrir ma nouvelle vie, ma nouvelle maison, ville…
Profite bien de ton Budapest. À ta manière.
Bisous !
Merci merci merci <3 et je comprends ce sentiment.
Lorsque nous sommes partis pour notre premier tour du monde, je ne compte plus le nombre de personnes qui avaient prononcé ces mots… “On viendra vous voir” ! Au final, très peu sont venus, pas de temps, pas d’argent, pas assez d’envie sûrement, et puis la vie de tous les jours qui court et qui court… Mais les rares qui sont venus ont gardé une place particulière dans nos cœurs. Cette fois-ci c’est pareil, on a peu de visites, mais elles sont précieuses…
Par contre elles sont aussi suivies des moments de blues que tu évoques au moment du départ, mais c’est la tristesse qui fait partie des moment heureux 🙂
Bises et continue de profiter à ta manière !
Arghhhh, ton article m’a mis un gros coup sur le cœur, car c’est ce que je ressens aussi après avoir accompagné mes visiteurs à l’aéroport 🙁 Bientôt 5 ans à Berlin, mes parents ne sont jamais venus me voir, bien qu’ils répètent qu’ils essaieront, m’enfin bon, le plus important comme tu l’exprimes, c’est de se faire plaisir soi-même dans des moments comme ça (pour ma part, ce sera soit livraison de repas à domicile en mode flemmarde devant les rediff des Anges de la TV réalité, soit je traîne chez mon copain ou sinon je fais les deux en même temps) 😀 Courage!
Oh ce joli message <3 On se serait connues, je serais allée te voir haha (j'aime bien suivre mes amis partout où ils vont, mais comme ils sont peu mobiles, je suis mon frère pour le moment!
Profite des moments comme tu l'entends, même si c'est pour te retrouver seule avec toi même, te poser, réfléchir à tes désirs, tes projets, penser à tes amis… Le temps ne se perds pas, il s'agence en fonction de nos envies, c'est tout!
Coucou !
J’allais justement t’envoyer un message pour savoir comment ça allait de ton coté :).
Comme tu dis, “Je viendrais te voir” je l’ai beaucoup entendu avant de partir pour Budapest. La réalité, c’est que personne ou presque ne se déplace. Certains, je comprends. D’autres… C’est amer.
J’ai rendu visite à ma famille pendant le long week-end et c’est vrai que rentrer dans mon petit appart, ou je suis toute seule, ou personne d’autre ne fait du bruit, ben, ça fait un coup. Je suis bien ici, mais c’est difficile de s’intégrer quand t’as pas envie de sortir chaque semaine (j’ai assez donné en erasmus comme je t’ai dit).
Profite bien des derniers mois que tu as ici 🙂
Bisous !
Tu as une plume superbe
Et en cette journée difficile j’ai presque eu les larmes
Ces quelques mots ont donc résonné en moi très fort <3
Merci merci ♡
Je découvre ton joli blog grâce à cet article qui est très touchant et qui me fait regretter de ne pas être allé voir mon frère lorsqu’il vivait à Hambourg, j’étais étudiante mais je sais qu’il m’en veut un peu de ne pas avoir découvert son univers, j’espère y aller un jour avec lui pour découvrir cette jolie ville. Je te souhaite du courage pour ces 3 derniers mois, avec les beaux jours qui arrivent ça devrait passer lus facilement. Au plaisir de te lire 😉
Je comprends totalement ce que tu ressens … Je vis à Dublin depuis quelques mois. Mes parents sont venus me voir un week-end et c’était la fête ! Et puis quand ils sont partis, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer … L’appart était tellement vide ! Courage à toi en tout cas 🙂
Bon courage à toi.
Joli, tendre et profond…
Et une abonnée de plus pour Cups of English Tea (ca tombe bien j’adore le thé mais sans lait :p).
Profites à ta manière, il n’y a que toi qui sait comment te faire plaisir 😉
Bisous
Bon courage ! Peut-être va tu rencontrer de nouvelles personnes sympas ? En tout cas ton article est touchant et super bien écrit ! J’adore
Courage la belle, 3 mois c’est vite passé ! Et ne te prend plus la tête, fais ce que tu veux, ce que tu aimes tu n’as de compte à rendre à personne. 🙂 Grosses bises de France <3
Bon courage pour ces trois prochains mois !
hiiii je viens 😀 (j’espère t’amener pas mal de joie ˆˆ)
et du fromage !!
Tes mots m’avaient manqué <3 Cette note est très touchante, vraiment et elle me parle beaucoup.
Trois mois oui, ça passe vite, et en attendant, oui, pense à toi.
Merci pour tes gentils petits mots <3
J’ai tellement hâte ! 🙂
Contente de te retrouver sur le blog 🙂 Perso j’adoooore quand mes copines partent à l’étranger, je leur dit toujours que je vais passer les voir et si je le dit, je le fais ! Cette année c’est Séoul pour voir ma meilleure amie qui est jeune fille au pair là-bas, Copenhague Noël, Taïwan l’année dernière… Justement je trouve que c’est une occasion en or pour bouger et surtout découvrir le pays d’une manière différente des guides touristiques comme tu dis 🙂 et parfois on économise même le logement !
Bref, profite comme tu l’entends, c’est mieux ainsi !
Des bisous et bonne fin de séjour ;p
J’ai été très surprise par les visiteurs que j’ai eu (2 personnes que j’avais invite parce qu’ils étaient là au même moment que des amis proches, et ma meilleure amie. Personne encore au Canada à part mes beaux-parents). Profite à ta façon, pas de culpabilité à avoir si ce n’est pas ton endroit préféré! Je t’ai envoyé un email sur le Canada. Bonne continuation
Hâte de venir voir ton petit Budapest !!
Tu as essayé, ce n’est pas une ville qui te convient, et puis voila, pas de quoi culpabiliser! Xoxo
Merci de partager ces jolis mots Kenza ! #KeepRolling @KeepSmiling
Coucou,
Je laisse rarement des commentaires mais je te lis, souvent. Aujourd’hui tes mots résonnent en moi comme un partie de mon passé, j’ai connu cela aussi, ces visites (pas tant que ça finalement non plus) avec ses silences post-départs, ces remises en question, ces que-veux-je, qui suis-je, où aimerais-je habiter… qui, par périodes, tournaient en boucle et sans arrêt. Revenir, rentrer c’est commencer une deuxième fois (comme on dit dans le film L’auberge espagnole) et je ne voulais même pas entendre parler (enfin, personne m’en parlait, ma tête toute seule l’envisageait) de cette possibilité, de retourner chez mes parents, non pas que je les aime pas non (au contraire, la distance m’a appris justement que mes parents sont mes amis les plus fidèles car les déménagements font cumuler bcp d’amis qui se perdent souvent sur la route or que eux, la famille, est toujours là, comme point de repère) mais surtout que j’envisageais ça plutôt comme un échec.
J’ai fait bcp de villes (européennes) et arrivée à mes 28 ans, j’ai commencé à sentir un malaise : j’ai plein “d’amis”, connaissances, ai fait plein de choses, plein de villes, plein d’apparts, plein de colocs… mais je me sens seule. J’ai fait plein de fêtes parce qu’il “fallait les faire”, plein de rencontres parce qu’il “fallait les faire”, plein de pots d’arrivé mais de départ aussi… mais là, ça m’apporte quoi tout ça ? J’ai répondu rien, j’ai décidé de ne faire ce que j’avais vraiment envie de faire et c’est là, qu’après une période de sortir peu-très-peu (et je venais d’arriver à Paris), de regarder comme jamais avant la télé ou des séries, c’est là que je me suis retrouvée et que j’ai trouvé l’amour ! Et depuis, tout est plus tranquille !
Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, juste parce que parfois, entendre les expériences des autres (des inconnus) fait du bien et surtout parce que j’ai lu dans tes dernières lignes “J’aimerais me débarrasser de cette culpabilité, cette idée sournoise de ne pas profiter” et que non, toi et seulement toi sait ce que c’est pour toi que “de profiter” et peut-être c’est plus “profitable” pour toi de faire comme ça, comme tu le fais et de profiter à ta manière ! A un moment donné il faut regarder à l’intérieur et non pas à l’extérieur 🙂
Plein de belles choses et un jour tu seras r A v I e de toutes ces années passées par ci – par là !
PS.- Et désolée de ce commentaire bien long avec un trop plein de parenthèses !
Margarida, tu me laisses des commentaires quand tu veux, longs ou non, avec ou sans parenthèses, merci ♡
Je suis arrivée à la même conclusion sur la famille, j’étais partie un peu pour fuir loin d’eux mais ils sont maintenant le repère principal. Et tu n’es pas la première à me dire que je vais trouver l’amour au moment le moins évident, je vais commencer à y croire !
Heureuse de lire tes mots! Je me demandais quelles étaient les nouvelles depuis le dernier post.
Je te comprends tout-à-fait et je suis également dans cet état d’esprit. Je rêve de partir, mon quotidien m’ennuie et m’épuise en même temps. Trois mois, ça passe vite… Courage, pense à toi et surtout, comme tu l’écris, fais des choses que tu aimes sans regret!
Je suis contente que mon retour soit si bien accueilli <3 prends soin de toi, essaye de t’échapper un peu, par la lecture, les séries, les week-ends ?
Lorsque j’habitais Budapest justement, j’ai eu beaucoup de “je viendrai te voir”. Au final, peu de personnes sont effectivement venues et j’en avais gros sur le coeur. Pourtant ça m’aurait fait plaisir que ça se concrétise plus. Même si j’ai toujours un peu d’appréhension (quand on vit quelque part, comme tu le dis, c’est toujours une vision des choses un peu différente). Même si le départ fini par arriver, inévitablement.
Ces visites, lorsque tu es la personne qui invite, mais aussi la personne qui est invitée, je trouve qu’elles gardent une place toute particulière, comme de petites bulles hors du temps.
On a toujours l’impression de ne pas profiter, on se dit qu’on pourrait faire plus, ça aussi je crois que c’est inévitable 😉
Profites à ta manière de ces prochains mois – le printemps arrive!
J’ai hâte qu’il fasse beau et que les jours rallongent ! je comprends ton sentiment, mais il y a toujours plein de paramètres, le temps, l’argent…