Cela fait un mois que je n’ai rien publié sur le blog, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Mai ne s’est pas vraiment passé comme prévu, les questions tourbillonnent dans ma tête et parfois, je ne sais plus quoi faire avec cet espace, que je ne peux développer autant que je le souhaiterais. Je m’impose une pression et une culpabilité intenses, tout en gérant un job à temps plein (40 heures par semaine), des missions freelance, un blog, une chaîne Youtube, des réseaux sociaux. C’est trop et à la fois pas assez. Pour alimenter tout cela, il faut sortir et faire des activités mais lorsqu’on est coincé chez soi pour diverses raisons, il n’y a rien à poster. Bref, je me pose vraiment beaucoup de questions et je ne sais plus vraiment dans quelle direction aller.
Mai donc, je vous disais ne s’est pas passé comme prévu – il a plu. Mais quand je dis plu, c’est plu. Inondations, routes fermées, des journées complètes de déluge, c’est le deuxième printemps le plus mouillé de l’histoire (après l’hiver le plus neigeux, vous imaginez la quantité d’eau). J’ai dû annuler de nombreuses sorties et un week-end au chalet, la végétation vient tout juste de sortir et de nombreuses zones sont encore inaccessibles. On atteint à peine les 15 degrés. C’est la première fois que je vis vraiment six mois complets d’hiver et c’est difficile moralement.
Parcs et nature
Quand on pensait encore avec espoir qu’on allait avoir un printemps, début mai, je me suis adonnée à ma routine préférée : chercher les crocus. Cette fleur est l’emblème du Manitoba et est la première à fleurir.
Le parc de Little Mountain a des airs d’Irlande et j’ai découvert ensuite par hasard la carrière de Stony Mountain, aux couleurs époustouflantes. Et en plus, il y avait des rats musqués !
Brokenhead est toujours aussi belle, même s’il n’y avait aucune plante à part les plantes carnivores lors de notre passage au début du mois. On a fait deux courses d’orientation, dont une à Grand Beach où on s’est complètement perdus.
Et enfin, je suis allée pour la première fois dans la forêt de Sandilands, pas extraordinaire mais qui avait l’avantage d’être complètement au sec contrairement aux autres parcs provinciaux, grâce au terrain sableux et à sa localisation un peu plus au sud. Et y avait encore des crocus !
Culinaire
J’ai testé une boulangerie pour la première fois, For Us, qui mélange influences françaises et asiatiques pour de belles créations absolument délicieuses. Qui dit premier feu de camp dit premiers Smore’s. Et puis je suis retournée dans mon resto chinois préféré, celui où on avait fait spéculation sur spéculation début mars 2020 avant… vous savez quoi.
Doors Open Winnipeg
J’étais ravie de pouvoir participer de nouveau à l’équivalent canadien des journées du patrimoine, Doors Open. Pendant ce week-end, de nombreux musées ou lieux culturels ouvrent leurs portes gratuitement mais ce que je trouve cool, c’est plutôt de visiter des endroits habituellement fermés au public. J’avais fait une sélection autour de l’Ukraine (le Manitoba a la plus grande diaspora ukrainienne au monde).
On a donc visité une église ukrainienne catholique, on est montés dans le dôme de l’Université de Saint-Boniface, on a visité la distillerie Patent 5 qui produit du gin, de la vodka et bientôt du whisky, on a écouté de l’opéra et surtout on a été au Ukrainian Labour Temple. C’est un lieu hétéroclite, entre centre communautaire et siège social de parti politique, mais c’était fascinant. Le lieu a été rénové mais les vibes soviétiques avaient bien été conservées.
Culture
J’ai vu
Comme le mois dernier, je suis allée au Théâtre du Cercle Molière (Winnipeg a un théâtre avec une programmation entièrement en français) pour voir cette fois-ci un spectacle hybride, un peu joué, un peu raconté, un peu filmé, avec des franco-manitobains qui témoignent de leur patrimoine : tel magasin dans tel village, telle loi, telle ouverture ou fermeture d’école. C’était fascinant.
J’ai lu
The Strangers, de Katherena Vermette. Je l’ai moins aimé que le livre précédent, mais cette auteure autochtone décrit mieux que personne les réalités winnipégoises de cette population. Et si les questions autochtones vous intéressent, ses oeuvres sont en train d’être traduites en français et commercialisées en France !
Build your house around my body de Violet Kupersmith. J’ai adoré ce livre bizarre, qui part d’une malédiction au Vietnam jusqu’aux backpackeurs d’aujourd’hui, avec différentes chronologies qui se superposent. C’était beau, ça m’a rappelé les odeurs, l’atmosphère, tout mon voyage au Cambodge, je ne voulais pas le finir.
The Sentence de Louise Erdrich. Un autre livre par une romancière autochtone mais américaine cette fois, qui fait parler une protagoniste autochtone elle aussi, libraire à Minneapolis. Elle tente de faire partir le fantôme de la cliente la plus fidèle de la librairie alors que le monde s’écroule autour d’elle avec les événements qu’on connaît. C’était bizarre de lire un livre qui incorpore la pandémie, c’est encore trop proche. Mais le livre m’a plu globalement.
Sur le web
Sur Webouest, j’explique justement ce qu’est la course d’orientation et comment se lancer. C’est à lire ici !
Au programme en juin
Aura-t-on enfin du beau temps ? Suspens. En attendant, je suis en processus de recrutement pour faire du bénévolat auprès d’Ukrainiens nouvellement arrivés (oui, c’est vraiment comme un entretien d’embauche pour un job) et je vais passer une bonne partie du mois en vacances en Alberta !
À très vite (enfin je crois).
3 comments
Je ne pensais pas que le mois de mai avait été si terrible pour vous ! Profites bien de juin, j’espère qu’il sera plus sympa niveau temps et profites bien de l’Alberta. J’ai hâte d’avoir ton retour sur la province 🙂
Bon courage avec la météo !! Tu vas où en Alberta ? Je crois que c’est ma province préférée.
Road-trip avec tous les sights 🙂 Drumheller, Banff, Jasper, Calgary, Edmonton !