Thanksgiving au Canada a lieu le premier lundi d’octobre, alors que c’est le troisième jeudi de novembre aux États-Unis. Outre la différence de date, les deux fêtes sont plutôt similaires et ressemblent pas mal à ce qu’on a pu voir en grandissant dans les séries télé : il y a un grand repas, avec de la dinde, de la sauce, des légumes et plein de tartes.
C’est aussi le dernier week-end de trois jours où l’on peut raisonnablement partir avec des températures acceptables. Le jour férié suivant dans le calendrier, le 11 novembre, marque en général l’arrivée de la neige. L’an dernier, on avait choisi d’aller passer le week-end de Thanksgiving dans le parc national de Riding Mountain, à 3h à l’ouest de Winnipeg. On avait logé dans une super maison d’hôtes et avait festoyé.
Cette année, on a penché pour une version plus recluse et tranquille : on est allés dans le Whiteshell, un parc provincial à deux heures à l’est de Winnipeg cette fois, à la frontière avec l’Ontario.
On avait choisi de se baser à West Hawk Lake pour le week-end.
Samedi, premier jour
Whiteshell River Trail
On est arrivés vers 15h30, puisque je travaille le samedi jusqu’à 13h. Le temps de prendre possession du chalet et de grignoter un truc, nous sommes repartis vers l’est pour faire la Whiteshell River trail (parfois appelée White Pine Trail), une petite marche de 2.8 km. Que nous avons quand même fait en deux heures…
La marche commence dans une forêt complètement brûlée, c’est un peu surréaliste. Puis très vite, on est entourés de plantes plus hautes que nous… Et on distingue encore des traces de la neige tombée la veille.
J’ai eu l’impression que la nature était super confuse et ne savait pas si on était en été, en automne ou en hiver, parce que les trois saisons cohabitaient sur la piste… Le Whiteshell est une région de lacs, c’est souvent assez mouillé, et la combinaison lacs pas loin + neige fondue faisait qu’on pataugeait parfois dans 10 cm d’eau.
Le sentier se met à alors à monter pour arriver sur un plateau rocheux. Moi aussi je veux avoir une maison secondaire ici, perdue au milieu des arbres !
On est tombés ensuite sur une rivière et une pisciculture de truites, élevées pour des concours de pêche.
Et là, c’est le moment où je n’ai plus trop aimé la marche. Il a fallu remonter le plateau rocheux, à travers la forêt, pour revenir au point de départ via une boucle. À cause de la neige et de l’eau mais également du terrain, des roches et des racines, cela glissait un peu et je n’étais pas du tout rassurée. J’avais vraiment hâte de finir… Nous n’avions pas trop de réseau et pas de carte, ce qui n’aidait pas non plus à se motiver pour savoir combien de temps il restait.
On a fini par retourner à la voiture en deux heures avec une petite frayeur. Pas d’ours, non, mais un oubli… celui de mettre le pass des parcs sur le pare-brise. C’est un oubli assez stupide car le pass est toujours dans la boîte à gants et on y pense toujours mais cette fois-ci non ! L’accès annuel aux parcs du Manitoba ne coûte que quarante dollars, c’aurait été dommage de recevoir une amende d’une valeur plus élevée pour un oubli. Mais heureusement, la police du parc n’était pas passée !
Le Alfred Hole Goose Sanctuary
Il était alors 18h30 et j’ai voulu aller voir le coucher de soleil depuis l’étang des bernaches, qui est un sanctuaire pour les oiseaux migratoires à Rennie. Je ne suis pas une grande fan des bernaches (sauf des bébés) mais je ne dis jamais non à un bon coucher de soleil. Le Alfred Hole Goose Sanctuary a un petit musée, notamment avec la variété de faune et de flore qui peut se rencontrer dans la zone, et l’entrée est gratuite. Il était fermé quand nous y sommes arrivés mais l’étang est toujours accessible, ainsi qu’une petite marche qui en fait le tour.
Un nouvel ami
Et nous avons repris la route, attentifs aux potentiels animaux sauvages qui pourraient traverser soudainement. Et on a fait une belle rencontre ! La photo n’honore pas ce petit renard adorable. Il se trouvait dans le fossé quand on est passé, il s’est mis à courir derrière la voiture pour nous rattraper. On s’est alors arrêté et il a fait tout le tour de la voiture tout doucement pour nous observer. J’imagine que c’était un jeune qui ne savait pas encore trop à quel point c’est dangereux et qui voulait juste jouer un peu. Quand on est reparti, il a continué à courir derrière la voiture.
Dimanche, deuxième jour
Si on avait choisi de prendre quartier à West Hawk Lake pour ce week-end là, c’était pour faire la Hunt Lake Trail, une randonnée de 12.6 km aller-retour qui est censée être l’une des plus belles du Manitoba. Quand on y était passé cet été, le parking était plein, la marche avait l’air super populaire. L’application que nous utilisons pour les randonnées (All Trails) la qualifie de difficile mais faisable.
Je n’étais pas ultra rassurée par rapport au terrain de la veille, j’avais vraiment peur de glisser, tomber, et me faire mal.
Hunt Lake Trail
Et la marche commence déjà méchamment, par un pied de nez : le parking se trouve à la fin d’une route de campagne. Un accès au lac avec ce ponton magnifique se trouve sur la gauche.
Et un chemin de terre part vers la droite. Mais rien n’indique le début du sentier, alors on retourne sur le parking et on prend le départ officiel. C’est un escalier de rochers inégaux et glissants… qui arrive sur le sentier plus bas. Pas cool Parcs Manitoba, pas cool.
On commence. On se suit avec une famille : un jeune couple et leurs parents plus âgés. Et très vite, c’est beau, mais je galère.
Je galère pour pas mal de raisons : parce que je suis trop couverte pour le temps, parce que je ne suis pas habillée assez confortablement, parce que je ne suis pas à l’aise sur les rochers, parce que je voudrais faire des photos mais je n’ose pas de peur de ralentir le rythme et de tomber avec mon appareil photo…
Le chemin longe le lac d’un côté tout en s’enfonçant dans la forêt de l’autre. Il faut escalader, grimper, je n’aime pas ça. Et après avoir glissé une énième fois, je m’arrête. Je regarde l’heure : en une heure de marche on a effectué 2 petits kilomètres. À ce rythme-là, il aurait fallu six ou sept heures pour terminer la boucle. Je n’en ai ni la force ni le courage ni l’envie… Alors on fait demi-tour. Fail.
On retourne donc au chalet (cette phrase est très canadienne) et on se pose un peu. On ressort plus tard en fin de journée pour aller voir West Hawk Lake. Ce lac est vraiment cool pour deux raisons : il est extrêmement profond (115m, c’est le lac le plus profond au Manitoba) et il a été créé par un impact de météorite, il y a cent mille ans.
West Hawk Lake
Il y a une petite marche (moins de 2km) qui permet de prendre de la hauteur sur la lac. Elle commence à droite des toilettes du camping. Elle passe dans une forêt rendue multicolore par l’automne, c’était très beau… et beaucoup plus adapté à mon niveau de fitness semble-t-il haha. C’est ça qui est cool avec le Whiteshell : il y a des marches pour tout le monde.
Lundi, dernier jour dans le Whiteshell
Comme l’an dernier à Riding Mountain, la météo du lundi a été moins belle que les jours précédents, plus froide et plus humide. Je ne voulais pas me lancer dans un long trek, échaudée par mon échec de la veille, sachant en plus qu’il avait plu toute la nuit. Il y a une marche qui suit la trace de lieux de cultes millénaires autochtones, mais puisqu’elle est entièrement sur des plateaux rocheux, c’était hors de question avec le sol mouillé.
On a pris la direction nord du Whiteshell (depuis que je vis au Canada, j’essaye de parler en points cardinaux. Avec plus ou moins de succès).
Forrester’s Footsteps
La marche du jour est interprétative : c’est-à-dire qu’il y a des panneaux le long du sentier. On apprend plein de choses sur les arbres, comment reconnaître les types de pins, les maladies qui les frappent… c’est intéressant ! On se croyait parfois dans la forêt au début de Blanche-Neige (références).
Et on a repris la route pour rentrer. Pas de dinde, pas de grand dîner cette année, juste un moment au calme dans la nature du Whiteshell. Et c’était bien. Les longs week-ends se mettent en pause maintenant à cause du froid jusqu’en avril, mais j’en ai encore beaucoup à raconter !
10 commentaires
Super article ! Je travaille à Winnipeg et je m’appuie beaucoup sur tes articles pour organiser mes weekends, c’est super de pouvoir lire le vécu de quelqu’un, ça m’aide à prévoir mon itinéraire (et ce que je dois mettre dans mon sac à dos) ! Du coup, je pense que je vais embarquer mes boots, même si j’y vais début juin ahah
Nous étions pour notre part au Lac St Jean ce lundi de Thanksgiving … Et nous avons en effet pu profiter des belles couleurs automnales du Québec … mais un froid de canard !!! On s’est régalé dans un resto en mangeant local (la fameuse tourtière et une excellente tarte aux bleuets) !
Ton weekend avait l’air tout aussi chouette, qu’il est beau ce grand pays !
C’est très joli, j’adore la nature et les couleurs sont bien au rendez-vous c’est magnifique !
L’automne se fait tarder ici. On est passe de l’ete a… l’hiver en un jour.
Tu as fait de superbes photos <3
Je ne savais pas du tout qu’il existait un thanksgiving au Canada !
Le petit écureuil est trop mignon <3
Ces couleurs ! Question peut-être bête mais pourquoi la forêt était brûlée, incendie récent?
C’est pas un copié/collé de précédents commentaires, hein… mais que tes photos sont belles!
J’adore ces arbres-allumettes, on se sent tellement petite à côté. Puis les couleurs, quoi… tu n’as pas l’air d’avoir sur la photo, par contre!
Eh bien ça a l’air rudement beau ! Je me suis régalée en lisant ton article (au sens figuré bien entendu), et les couleurs des arbres sont juste… magnifiques ! J’aurai adoré voir ça. Les couleurs des arbres en automne sont magnifiques, hier j’ai marché dans un parc avec des arbres plus rouges que orange (et ai vu des chevreuils !) (c’était en France).
À bientôt !! 🙂
Ce que tu es mignonne parmi les feuilles ! Et les couleurs sont superbes (mais par pitié me parle pas en points cardinaux, c’est trop compliqué haha)
Nord et Sud ça va,. Est et ouest beaucoup moins 😀