Le parc de Juan Castro Blanco fait partie des meilleurs moments de mon voyage au Costa Rica en décembre 2018. Ce parc national est complètement inconnu, un peu loin de tout, et donc complètement préservé, loin du tourisme de masse que l’on peut retrouver dans d’autres parcs plus populaires du pays. C’est le parfait endroit où faire une randonnée au Costa Rica.
Juan Castro Blanco National Park
Le choix du parc
Je suis tombée sur un encart sur le parc national de Juan Castro Blanco en préparant mon voyage au Costa Rica avec le Lonely Planet.
Juan Castro Blanco National Park was created to protect the slopes of Volcan Platanar (2183 m) and Porvenir (2267 m) from lodging and mining. The best trail climbs through pasturelands then descends to Pozo Verde, a green lake surrounded by mountains.
Cette description du parc Juan Castro Blanco a piqué ma curiosité et je l’ai donc inclus dans notre itinéraire.
Décider des choses à faire et des parcs nationaux à visiter au Costa Rica a été assez difficile, je savais que je voulais varier les différentes zones et les différents paysages (la cloud forest en latitude, un peu la côte, des volcans etc.) et finalement, on a décidé de passer par la zone entre Sarchi et Grecia la veille et de descendre un peu au sud à Orosi et au parc national de Tapanti le jour suivant. Ce n’était peut-être pas la combinaison optimale car on a fait beaucoup de voiture le lendemain, mais cela nous a convenu et nous a permis de voir ce que l’on souhaitait.
Mais c’est où l’entrée du parc ?
Après une descente sur une route de graviers qui nécessite un 4×4 pour manoeuvrer, on arrive à la porte du Juan Castro Blanco National Park un jeudi matin à 10h. Il y a deux autres voitures sur le tout petit parking… et une énorme barrière en bois qui est fermée. On avait prévu la journée pour randonner dans ce parc, mais s’il est fermé, tous nos plans tombent à l’eau !
On aperçoit le centre d’information derrière la barrière mais il a l’air fermé lui aussi, on ne sait pas trop quoi faire. Il n’y a aucun panneau nulle part. Dans les autres parcs au Costa Rica où nous étions allés, il y avait une cabane avec du personnel sur le parking ou à l’entrée du parc pour pouvoir acheter un ticket et récupérer des cartes. Mais là, ce n’était pas le cas.
Le Lonely Planet dit que l’entrée du parc Juan Castro Blanco est sur donation et que le parc entier n’est pas encore complètement accessible. Les terrains sont en train d’être rachetés aux propriétaires alentours pour en faire un parc de taille plus importante, mais pour l’instant, il est obligatoire de rester sur le sentier, qui part du centre d’information. Mais encore faut-il pouvoir y accéder…
Au moment où j’allais abandonner et mon copain allait ouvrir la barrière (qui en fait n’était pas verrouillée), un homme avec une chemise frappée d’un logo d’entreprise vient nous demander ce qu’on fait là. Heureusement, je parle espagnol, donc il nous a expliqué qu’on pouvait aller se promener, que c’était ouvert, et que le sentier commençait juste derrière lui – il n’y avait aucun panneau, sans son aide on n’aurait jamais trouvé le début de la randonnée. On l’a remercié et on s’est lancés.
Le sentier du Pozo Verde
Le sentier du Pozo Verde est une randonnée de 2 kilomètres sur le papier mais plus en réalité. Ça commence par une partie rocailleuse dans la forêt et longe ensuite un cours d’eau. On est à l’ombre, on ne sent pas la chaleur, mais cela ne va pas durer.
Puis, on se retrouve dans des pâturages, au milieu des vaches. C’est à découvert, donc il fait tout de suite plus chaud. La végétation, les vaches, le vert fluo de l’herbe… J’ai presque l’impression d’être en Irlande mais non, c’est le Costa Rica !
On grimpe, on grimpe, on s’approche progressivement du nuage.
Une fois la partie qui monte passée, on arrive dans une forêt. J’ai aperçu rapidement une ombre vert-turquoise se cacher dans des branchages : j’aurais vraiment aimé que ce soit un quetzal – un oiseau magnifique et assez craintif qui est difficile à surprendre.
Peu de temps avant d’arriver au lagon, une fourche apparaît. Il est possible de continuer jusqu’au lagon et rebrousser chemin ensuite, ou bien de commencer un autre sentier, qui mène à une mine abandonnée. Mais il est censé être dangereux et il faut être accompagné d’un guide. Cela semble difficile à organiser puisque le centre d’information est fermé et il n’y a pas vraiment ni d’hôtels ni de tour-opérateurs dans le coin. L’aller-retour seulement pour atteindre le sentier de la mine est censé faire 7 kilomètres.
Après un dernier effort dans la boue, on arrive au lagon. On est à 1850 mètres d’altitude et le lagon du Pozo Verde est magnifique. On dirait qu’un dinosaure va sortir de la végétation à tout moment, c’est vraiment impressionnant.
On s’assoit, on mange un morceau, on va faire des photos. Et littéralement cinq minutes plus tard, le paysage change complètement. C’était beau de voir le nuage arriver et tout devenir blanc, mais je suis contente qu’on soit arrivée à temps pour voir le lagon tout vert ! J’aurais assez déçue sinon je pense.
Le lagon fait 15 mètres de profondeur – j’ai lu que certains étaient allés jusqu’à y nager mais ça ne m’a même pas traversé l’esprit !
On a mis une petite heure pour faire le chemin du retour, en croisant des vaches qui étaient de sortie.
Cette randonnée a été ma randonnée préférée au Costa Rica et probablement aussi l’une des meilleures que j’aie pu faire tous pays confondus. C’est la première fois que l’effort un peu difficile – les montées, les cailloux – sont récompensées par un aussi beau point de vue. Au Manitoba, là où j’ai vraiment commencé à marcher, tout est plat et il n’y a pas d’altitude !
Le sentier des Oiseaux (Canto de los Aves)
Après notre première randonnée, on décide d’entrer dans le parc proprement dit. On pousse la barrière en bois et on entre. Le but, c’était de trouver comment payer. Les parcs au Costa Rica pratiquent un double tarif, et l’entrée pour les étrangers coûte parfois jusqu’à neuf fois plus cher que pour les locaux. On avait payé 10 dollars américains par personne pour les parcs de Carara et de Tapanti, et la liste des parcs sur le billet inclut Juan Castro Blanco. On s’attendait donc à payer cette somme-là.
Mais comme le centre était fermé… On a cherché une boîte ou quelque chose pour pouvoir y laisser de l’argent mais il n’y avait rien. C’est dommage, puisque le Juan Castro Blanco National Park n’est pas du tout touristique, on aurait aimé soutenir les efforts du gouvernement pour développer encore davantage la transformation des terrains privés en parc national.
On avait mis moins de temps que prévu à faire la randonnée du Pozo Verde, donc on a décidé d’en faire une seconde. On avait le choix entre le sentier des oiseaux et le sentier universel. On a choisi le premier, pour la distance : il faisait 1,5 km alors que l’autre n’est que de 500 mètres.
Ce sentier s’enfonce dans la jungle… et n’est pas du tout entretenu. On n’a vu aucun oiseau non plus !
Autour du Parc Juan Castro Blanco
Autour du Parc Juan Castro Blanco, il n’y a pas grand-chose. La ville la plus proche, Ciudad Quesada, se trouve à 16 km et c’est là où nous avions dormi la veille. Il a quand même fallu presque une heure de route pour parcourir ces 16 km de distance tant les routes sont en mauvais état et la circulation importante au Costa Rica.
Ce soir-là par contre, nous avions réservé un petit chalet à l’Albergue Pozo Verde. Et c’était la meilleur expérience et le meilleur hébergement de toutes nos vacances au Costa Rica.
L’auberge est tenu par un homme et sa mère qui est à la cuisine. Ils étaient adorables, la nourriture (dîner et petit déjeuner) était délicieuse, notre petit chalet très confortable avec une immense baie vitrée qui donnait sur la montagne et d’où on a vu un coucher de soleil vraiment beau.
L’autre côté de Juan Castro Blanco
Juan Castro Blanco est donc un parc du Costa Rica un peu plus nature, moins touristique, davantage réservé aux randonneurs motivés – surtout quand le début du sentier n’est pas indiqué. Un autre côté du parc est accessible au public, au sud-est, avec les Catarata del Toro, qui comptent les plus grandes chutes d’eau du pays. Mais elle sont sur le terrain privée d’un hôtel de luxe et le ticket d’entrée vaut 14 dollars. Autant aller randonner dans un parc, c’est financièrement plus avantageux et certains ont des chutes d’eau, comme Tapanti dont je vous parlerai prochainement.
J’ai très envie de retourner au Costa Rica là maintenant tout de suite !
– Monteverde et la cloud forest
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1 comment
C’est beeeeaaaauuuuuu