Le Musée de l’Immigration de Melbourne a une excellente réputation. Et je pense que je comprends pourquoi : les collections comme le contenu sont clairs, bien présentés, avec un ton en général objectif et des contenus attractifs. Après le Musée de Melbourne que j’ai visité il y a quelques semaines, je vous emmène avec visiter le Musée de l’Immigration de Melbourne, parce que ses problématiques parleront à l’expatrié qui est (ou sommeille) en vous.
Le Musée de l’Immigration de Melbourne
Le bâtiment est très beau : c’est l’ancienne Customs House.
Le Melbourne Immigration Museum se trouve tout près de la gare de Flinders Street Station, au 400 Flinders Street. Il est ouvert de 10h à 17h tous les jours et la visite pour un adulte coûte 15 dollars. Vous trouverez toutes les informations pratiques sur leur site !
Première partie : Leaving home
Le titre est clair. Partir et pourquoi ? Vous imaginez les échos que ces deux mots ont pu créer en moi… Cela permet de réfléchir à comment, depuis des siècles, des millions de personnes tentent tout pour reconstruire leur vie. À côté des réfugiés, des guerres et de la pauvreté, “voir si l’herbe est plus verte ailleurs” paraît une bien mauvaise excuse.
Et alors pourquoi ? Pourquoi je suis venue en Australie ? Pour le travail, bien sûr… C’est la première raison. La seconde c’est de continuer à comparer la vie dans les différents pays du Commonwealth : l’Angleterre tout d’abord, les Îles Anglo-Normandes, le Canada, l’Australie et ensuite probablement la Nouvelle-Zélande. Vivre dans autant de pays anglophones que possible est un rêve secret depuis mon premier départ. Ensuite c’est aussi parce que la France ne me correspond plus, ni personnellement ni professionnellement.
Deuxième partie : Immigrant stories
Dans la deuxième partie du Musée de l’Immigration de Melbourne, on trouve des témoignages d’immigrants sur des panneaux au centre de la pièce et tout autour des explications légales par décades. Les lois d’immigration en Australie changeaient tous les dix ans. Immigration assistée, immigration européenne, immigration seulement britannique, immigration asiatique, refus des Chinois, refus des Européens, refus des gens des îles du Pacifique, système de points, questions aborigènes, volonté de certains d’une “Australie blanche”.
Troisième partie : Journeys of a Lifetime
Le paquebot au milieu de la salle principale recrée les conditions d’une traversée vers 1900. Cela durait plus de six semaines et les classes étaient bien séparées. Le côté du bateau recense les passagers clandestins : chats, rats, camélias, merles, cafards…
Et il y avait une citation, extraite du journal d’un passager :
You believe you made the right decision but there is still lingering doubt. It still seems too painful to open your photo album and be reminded of the loved ones you left behind.
(En français : vous pensez que vous avez pris la bonne décision mais le doute s’attarde encore. Ouvrir votre album photo et se souvenir des êtres aimés laissés derrière vous semblerait encore trop douloureux)
(Et vous allez croire que je suis déprimée, mais non, je suis contente d’être ici !)
Quatrième partie : Getting in
L’arrivée en Australie… À cause de mes déboires avec la douane américaine, j’avais peur de passer l’immigration à l’aéroport de Melbourne. Rappelons que pour venir en Working Holiday Visa, vous devez justifier d’un billet d’avion retour, de $AUD 5000 sur votre compte (soit 3500 euros) et d’une assurance santé. Beaucoup de backpackers ne s’encombrent pas de ces formalités. Finalement après un interrogatoire plutôt détendu, j’ai eu le tampon sur mon passeport.
Cette partie du Musée de l’Immigration de Melbourne a une petite salle très intéressante : on peut se mettre dans la peau d’un officier d’immigration. On choisit sa période, son candidat. On écoute les questions qui lui sont posées et la décision d’accepter ou non sa demande d’immigration nous revient – moi je suis gentille, j’ai dit oui !
Dernière partie : I belong… do you?
Je n’ai pas tellement aimé la dernière partie du musée, qui concerne l’identité. J’ai trouvé le ton un peu moralisateur : ne critiquez pas votre prochain, ne jugez pas la personne qui passe à côté de vous, plus de gens sont Aborigènes que ce que vous pouvez imaginer, il faut respecter les traditions religieuses… Certes mais je n’ai pas besoin d’un musée pour me dire ça !
À l’étage se trouve un arbre des voeux. J’ai aimé gribouiller et accrocher mon petit papier. Et l’on peut également passer le test de citoyenneté australienne. J’ai eu une bonne note !
Beaucoup de photos pour ce long article sur un musée qui fait réfléchir. J’espère aussi belong un jour, appartenir à un pays que j’aurai choisi autant qu’il m’aura choisi. Peut-être le Canada ? Parce que ce ne sera pas l’Australie… et je vous ai écrit un article “match” Australie versus Canada pour expliquer pourquoi !
D’autres articles sur Melbourne et le Victoria :
– les cabanes de Brighton Beach
– Melbourne insolite
– abécédaire de l’Australie
– visite du Melbourne Museum
– un coucher de soleil sur la baie
– le Musée de l’Immigration
– la Great Ocean Road de Warrnambool à Port Campbell
– voir les pingouins de St Kilda
– les 12 Apôtres
– les Grampians
– autour de Flinders Street Station
15 comments
oh ouiii tu es deja certaine que l’Australie n’est pas un pays pour toi ?!!!
j’ai hate en tout cas de lire le Canada Vs Australie version Kenza !!
Oui ! Et pour plein de raisons, c’est trop loin, c’est pas le Canada, les gens ne sont pas aussi chaleureux qu’on le dit, ce n’est pas l’Eldorado décrit dans les médias, la vie est chère.. Ca fera un bon article 😀
Allez vite vite écris nous tout ça pour que je puisse crâner après et dire que nan nan le Canada c’est mieux que l’Australie même à -40 :p
Ce doit être étrange de vivre dans un pays dont tu sais déjà qu’il n’est pas fait pour toi… :/ En tout cas, ça a l’air d’être un joli musée 🙂
(assistante-defrancais.skyrock.com)
C’est dommage que tu sois sur Skyrock, je ne peux pas commenter ton blog ! Oui je pense qu’avec l’expérience, on sait où on se plaît plus rapidement 🙂
Je sais mais je n’ai jamais réussi à obtenir le rendu que je voulais sur d’autres plateformes! :/
Tu n’as pas l’air convaincue par L’Australie en tout cas…
Ca se voit tant que ça ? Ce n’est pas l’impression que je veux donner ! J’essaye de nuancer la situation décrite dans les médias…
Après avoir lu ton article, j’irais vraiment bien dans un musée sur l’immigration… J’en profite pour ajouter une petite idée concernant la partie où tu joues l’agent d’immigration. L’an dernier est sorti un jeu vidéo qui s’appelle Papers Please (jeu vidéo indépendant, qu’on trouve sur Steam entre autre) et, justement, on joue le rôle d’un agent d’immigration dans une ex-république soviétique fictive. Hyper intéressant comme expérience, tiraillé entre le fait de bien vouloir faire son travail, nourrir sa famille et payer ses factures, tout en répondant le mieux aux immigrés et en décelant les possibles fauteurs de troubles… Bref, si tu as l’occasion de l’essayer, cela pourrait t’intéresser!
Il y a ce genre de musées dans toutes les grandes villes australiennes mais au Canada je suis pas sûre – seulement une partie à Gatineau dans le Musée de l’histoire canadienne. Je ne sais pas si le jeu me plairait pour être honnête, j’ai assez peur de passer les douanes comme ça ! Merci de continuer à me lire en tout cas – I miss Manitoba! 😉
Le musée a l air très bien fait! Je trouve ces musées de l’immigration toujours très intéressants, sans doute parce que j’ai moi-même immigré au Canada puis aux Etats Unis. J’avais visité le musée de l’immigration sur Ellis Island à New York et j’avais beaucoup aimé aussi. C’est incroyable de voir dans quelles conditions certains ont réussi à immigrer que se soit aux US ou ailleurs!
J’avais manqué celui d’Ellis Island, j’étais déçue de m’être si mal organisée ! Exactement, c’est facile de s’approprier les histoires et situations racontées même si nos propres expériences sont beaucoup plus faciles…
J’avais beaucoup aimé ce musée lors de ma visite l’an dernier. J’ai hâte de le faire visiter aux enfants!
oui ! Tu penses qu’ils comprendront vers quel âge ?
Miss A. a 8 ans et devrait comprendre un peu, au moins les grandes lignes. On va attendre un peu pour Mister F!