J’ai cet article en tête depuis un moment mais je vais surmonter mes hésitations à l’écrire et à le publier. Mon but n’est pas de faire des généralités ou de me plaindre, simplement de vous faire part de mon ressenti et de parler des difficultés de l’expatriation.
Et même si j’adore ma vie et je n’en changerai pas pour l’instant, l’expatriation ce n’est pas toujours tout rose. Voici les trois difficultés principales de l’expatriation pour moi.
Les difficultés de l’expatriation
Première difficulté : la solitude
En trois ans j’ai vécu dans quatre pays différents en incluant la France. À chaque fois, cela implique dire au revoir, faire des valises, partir et tout recommencer ailleurs. Avoir des connexions un peu partout dans le monde a des avantages indéniables mais c’est aussi compliqué à gérer.
J’ai eu de la chance en arrivant à Melbourne : une copine de master y était aussi et elle m’a présentée à son groupe avant de partir. Des relations clé en main mais qui avaient une date de péremption : des visas qui expirent. Mais sinon… se faire des amis prend beaucoup de temps. D’ailleurs, ceux qu’on se fait sont souvent des internationaux, rarement des locaux, trop occupés par le cours de leur vie (et je serai toujours reconnaissante pour cela à mes amis Canadiens). Hier soir, samedi soir, j’étais dans mon lit avec une tasse de thé à 19h, n’ayant personne à appeler pour sortir.
Et en même temps j’observe de très loin par écrans interposés la vie des autres, ceux à qui j’ai dit au revoir il y a quelques mois ou quelques années. Leur vie continue, comme si je n’avais jamais été là. Les questions un peu narcissiques – je leur manque ? ils pensent à moi ? – font surface quelquefois. Être expatrié c’est être toujours la pièce rapportée d’un groupe déjà formé, ou bien au contraire se trouver une place dans un groupe éphémère de gens tous voués à partir ou repartir.
Maintenant je me connais : je préfère aussi être seule que mal accompagnée. Et si je dois quitter Melbourne dans cinq mois pour déménager dans une autre grande ville, je ne veux pas que les au revoir soient trop douloureux. J’ai donc décidé de ne pas trop m’attacher, de me consacrer à mon travail et j’ai même trouvé quelques heures de baby-sitting. Cela atténuera un peu la solitude.
Deuxième difficulté : la distance
Quand je vivais au Canada, j’ai expérimenté un décalage horaire de moins 7 heures avec la France alors qu’en Australie, je suis à plus 8 (plus 10 au prochain changement d’heure). Et c’est beaucoup plus facile dans l’autre sens. En rentrant le soir vers 21h ou 22h, je ne pense même plus à ouvrir Skype. Il n’y aura personne de connecté, les gens sont au travail ou en vacances. Je ne parle à mes parents qu’une fois par semaine maintenant, le sacro-saint appel du dimanche soir, midi pour eux. Je préfère être celle qui a la journée devant elle quand les autres vont se coucher.
La distance c’est aussi ne pas être là pour les moments importants. Une de mes amies n’a pas eu le capes – je ne sais pas quoi faire en étant si loin, à part envoyer quelques emails pas assez chaleureux. Quand je pense à l’appeler ce n’est jamais à une heure convenable. Une autre amie s’est mariée le week-end dernier… regarder les photos sur Facebook et souhaiter du bonheur via le clavier n’est pas assez.
Troisième difficulté : ne pas se sentir adulte
Cette amie qui se marie. Une autre qui vient d’acheter un appartement. On n’est plus des ados je crois, et bientôt on aura trente ans. Chez mes parents cet été j’ai vidé ma chambre de gamine, jeté et trié des heures durant. Mes possessions tiennent dans deux valises et quelques cartons, et encore, je n’ai pas besoin d’autant de choses. Pas de meubles, pas de biens de valeur.
Être expatrié un peu mobile comme moi c’est aussi travailler assez pour se payer visa et billet d’avion à chaque fin de contrat pour repartir. Il est impossible de faire des économies, sans parler des vrais trucs d’adultes. Cela faisait huit ans que j’étais étudiante donc couverte par sécurité sociale et mutuelle. Cette année, je n’ai plus rien. Si je rentre en France, aucune case ne me correspondra. Comme les professeurs de FLE ont des contrats locaux, on ne cotise pas non plus pour notre retraite française. Pourtant les salaires locaux suffisent juste à vivre.
Avoir une maison, un chien et un bébé je ne suis pas prête pour cela, si je le deviens un jour. Et dans dix ans, j’aurai peut-être habité dans autant de pays, mais est-ce que je vais regretter de ne pas avoir mieux assuré mon avenir ?
Avez-vous d’autres difficultés de l’expatriation à partager ?
D’autres articles sur l’expatriation :
– pourquoi je suis partie
– suis-je une expat ?
– ce que j’aurais voulu savoir avant de partir
– bilan de 10 ans à l’étranger
48 comments
MERCI !
Voilà un an et des brouettes que je suis en “mobilité géographique” à l’île de la Réunion… Ok, vous pouvez me dire allégrement que ce n’est pas une “vraie” expatriation, que je suis en France, que les panneaux sont les mêmes et qu’on y trouve du camembert…
Sauf, que cette foutue SOLITUDE me pèse royalement :
1. Dans mon travail, où le concept de “collectif” semble n’avoir jamais vraiment existé… C’est là, ici et maintenant, que je me rends compte de mon tempérament d’équipière (j’aurais dû m’en douter… 25 ans de sport Co, quand même). Je brainstorm avec moi-même, je n’ai personne avec qui faire des petites blagues du matin, quand je ne suis pas là, les dossiers n’avancent pas, etc.
2. Dans mon quotidien. Je suis venue avec ma frontale et mon couteau, et suis du genre débrouillarde… Sauf que tout ça a une limite. Notamment quand l’amoureux resté loin vous quitte brutalement, quand on prend conscience que la vie continue sans vous en métropole, quand on n’a pas assez de force pour retourner la table que l’on vient de monter, plateau contre sol…
Je me pose la question de rentrer, alors que je suis censée faire encore 2 ans ici.
Je ne sais par quel bout prendre le “problème”…
Si on ajoute à ça que j’ai 35 ans, et que le point 3 commence aussi à me foutre les miquettes…
Bref, merci pour l’article… Qui permet d’un peu moins culpabiliser quand les gens te lancent des “Mais quelle chance FORMIDABLE l’expatriation à la Réunion !!!!!!!!!!”… Et que tout à coup des larmes te montent aux yeux 🙂
Momo
Salut Momo,
Merci pour ton long commentaire honnête et franc. Il n’y a pas d’excuses qui tiennent, “c’est la France” ou non, on peut se sentir déraciné et incompris quand même, c’est aussi une expatriation. Je crois qu’il faut trouver un équilibre entre “je peux le faire” et “je prends soin de ma santé”, deux ans ça peut être très long, surtout si la solitude est aussi pesante. Courage en tous cas !
Au debut de votre vie expat, oui ca peut arriver les impressions qui sont contre vous mais au bout de certain temps, avec l’adaptation au rythme de vie local, des nouvelles relations, et surtout, quand vous avez une bonne place etablie, vous sentez vraiement chez vous
Bonjour Minh et bienvenue. Je ne suis pas au début de ma vie d’expatriée, je suis partie de France il y a cinq ans. Ce serait plutôt un problème inverse : déménageant tous les ans, je n’ai pas le temps de m’adapter.
Très bel article, et courageux aussi ! La vie d’expat et de voyageur n’est pas toujours rose, mais elle apporte tout de même cette adrénaline qui manque ici en France… qui me manque, en tout cas. Je suis rentrée en France depuis 2 ans, après 18 mois d’expat + voyage, et c’est rude… Je me souviens pourtant bien que sur place c’était parfois compliqué, mais je donnerais beaucoup de choses pour revivre cela. Bon, d’ailleurs je suis en train de regarder sérieusement comment faire pour repartir… cette fois dans l’autre sens, voyage PUIS expat 😉
Je te souhaite de tout coeur de repartir vite !
Bonjour!
C’est normal que tu te poses toutes ces questions et que tu remettes souvent ta vie actuelle en question! Pour ma part je suis partie avec mon copain – donc pas seule – alors j’imagine que c’est différent. Mais pourtant on ne pense pas non plus à s’installer, avoir des enfants, acheter une maison, etc. Ca a tellement de charme une vie de voyage!
Je te rejoins tout à fait sur les rencontres qu’on peut faire. Pour moi c’est un des points les plus contradictoires de l’expatriation: c’est à la fois une super expérience, tu es souvent super content de rencontrer toutes ces personnes venant de partout dans le monde, tu as l’impression de t’enrichir à chaque rencontre, de t’ouvrir un peu plus au monde…et puis en même temps tes VRAIS amis te manquent et tu sens le superficiel qu’il y a à sortir avec des gens que tu ne reverras peut-être (surement) jamais. On vit sans cesse dans cet esprit de “transition” je trouve. On sait que ça ne durera sans doute pas toute notre vie, alors on l’accepte pour un temps. Bref!
J’aime beaucoup ton article, ça fait du bien de se dire qu’on est finalement pas si seuls à vivre la même chose.^^
Bel article qui vaut pour toi a presque 30, qui vaut pour nous a 40 passes ! Oui l’expat c’est avant tout recreer des liens ailleurs pour que l’experience soit reussie et surtout pour laisser dans un coin de sa tete toute cette pression sociale qui pese et qui freine : la maison que l’on finit de payer en France et dans laquelle on a mis des locataires, sans etre surs qu’ils resteront et paieront, les enfants que l’on balade avec nous en se disant que le bilinguisme est bon pour eux, tout en sachant que la periode d’adaptation est dure, les collegues de boulot que l’on a laisse apres 20 ans de carriere qui eux continuent a se faire une retraite… Mais pas toi , je ne parle pas des parents qui vieillissent et que tu vois trop peu ou des enfants des copains qui grandissent et que tu n’as pasrevu depuis…leur naissance……cela existe et sera toujours plus pesant que tu sois en metropole ou ailleurs, alors profite, profite vraiment. Les relations que tu batis en expat vont t’enrichir et te permettront surement, de bouche a oreille, de trouver de nouvelles experiences.
Je crois que tout est dit dans ton article et les commentaires. Merci de révéler cette partie de l’expatriation que les amis ne voient pas toujours… mais ce choix de l’expat, c’est pour ma part un enrichissement personnel que je ne trouverai pas si je ne sortais pas de ma zone de confort et restais en France. Une fois les premières rencontres et découvertes du pays faites, on ne regrette pour rien au monde son choix. Profite a fond de cette expérience que tu vis, c’est magique!
Marianne from Perth 😉
Being an adult is overrated :p
Ces 3 points sont très vrais (à differents degres) pour tout expat… Comme toi, parfois je me dit “pourquoi s’attacher, puisque toute rencontre sera ephemere?”… Mais en meme temps les belles rencontres ephemeres c’est un peu la beauté de notre vie d’expat!
Je ne sais pas si je suis adulte, mais franchement je m’en fiche, marriage, bébé et maison ne m’ont jamais rever, et je prefere plaindre ceux qui ratent une vie de voyage pour se sedentariser (enfin chacun ses gouts hein, tant mieux si ca leur correspond !) plutot que de m’appitoyer sur mon sort! Ca changera peut etre dans quelques années, mais en attendant je profite à fond!
En ce moment je maudis mes envies d’expatriation, alors que j’ai un chéri et une fille ! Trop de papiers, beaucoup trop de papier. Ah si seulement j’avais envie de partir sans eux, ce serait tellement plus simple 😉
Mais je pense que c’est aussi plus facile en famille (enfin si je viens un jour au bout des papiers et que je monte dans un avion)
Waouh, j’ai manqué trop de choses sur ce blog ! Il faudra que j’aille voir toutes ces belles photos… 🙂
Bizarrement, tant que je bougeais, je ne ressentais pas trop la solitude. C’est depuis que je suis installée, dans un pays où je n’ai pas grandi, où je n’ai pas fait mes études, où je n’ai pas d’amitiés anciennes ni très fortes, que je souffre de la solitude. Peut-être parce que je me sens un peu coincée, condamnée, en sachant que c’est ma destination finale et qu’il n’y aura pas d’autre chance. Le même sentiment qui m’a toujours poussée à voyager dans le passé. Et, en même temps, pour la première fois, j’ai peur de déménager à nouveau… Très abstraitement, on parle de venir vivre à l’île Maurice, et irrationnellement, j’ai peur de perdre le peu que j’ai à Montréal. L’autre jour, le chum m’a raconté qu’il avait été contacté par un recruteur de San Francisco, et je me suis surprise à penser secrètement que ça pourrait être cool, parce qu’une amie d’enfance y habite désormais. Une fille avec qui j’ai perdu contact pendant des années, que je ne suis plus vaguement que via Facebook… Ça n’a pas de sens.
Et je te rejoins aussi sur la distance. Tellement de bons amis avec qui je peine à garder le contact. On commence par s’envoyer des emails, puis ils s’espacent, puis on oublie… On s’envoie des “J’aime” via Facebook quand l’un ou l’autre poste une photo, mais bon, bof, quoi.
Je n’ai pas lu tous les commentaires mais ton article est top! Par contre je ne pense pas qu’il soit préférable pour toi d’éviter de rencontrer du monde pour te protéger des adieux. Profites à fond, c’est comme ça que tu n’auras pas de regrets.
Aussi, certaines personnes ont des enfants, une maison et tout ce qui va avec et ne sont pas adultes pour autant. Être adulte c’est dans la tête, c’est une question de maturité. Très peu pourraient faire ce que tu fais. Le principal c’est de faire ce qu’on aime.
Courage et enjoy!
En ce qui concerne les rencontres, si elles se font tant mieux, sinon tant pis 🙂 et complètement d’accord avec toi sur la maturité. Merci !
Tu viens de synthétiser ma vie en un billet… En 6 ans d’expatriation (7 s’il on compte la Réunion), tout ce que je possède tiens dans une valise et un sac a dos. Les gens viennent et vont avec le vent, donc, pas de vrai attache et quand tu rentres, tu as beau retrouver tes potes, tu as quand même l’impression d’être “le cheveu sur la soupe”. L’expatriation deviens un mode de vie, la retraite, un lointain souvenir (de toute façon, quel trentenaire aujourd’hui peut savoir à coup sûr s’il l’aura un jour et surtout après combien d’années de cotisation et de quel montant en serra).
Je me dis seulement une chose, je ne suis pas Mr tout le monde. Je ne fais pas partie de ceux qui disent “vivement la retraite”. De mon point de vu, eux, n’ont rien compris à la vie. Tu ne la vie pas une fois arrivé à la retraite, au contraire…
Tu as entièrement raison et merci d’être passé par ici 🙂
Enfin tu te vois parcourir le monde à plus de 60 ans?!! C’est plus visite guidé et piège à touriste, enfin, si c’est la vie dont “Mr tout le monde” rêve, tant mieux pour lui 😉
J’ai adoré ton article et parfois, moi aussi, je me sens dans le creux de la vague ou en décalage avec certains français. Chacun sa vie, chacun son rythme. Tu n’as pas à te comparer avec d’autres français qui ont une autre vie car tu as un super parcours ! Et puis, tu pourras toujours avoir des enfants et investir en étant expatriée ! L’un n’empêche pas l’autre 🙂
Tout à fait, merci Sara !
Je me reconnais beaucoup dans ton article (sauf pour le coup du decalage horaire car je n’ai qu’une heure), surtout le point 3. Toutes mes cousines/amies qui ont mon age commence a avoir des enfants et acheter des maisons, elles ont l’air super heureuses comme ca et ne se posent pas de question. Des questions je m’en pose tout le temps: est-ce qu’il ne faudrait pas rentrer et faire pareil? Qu’est-ce que ca va donner a tres long terme de vivre a l’etranger? etc. Mais au final, je prefere cette vie la: plus de possibilites a tous les niveaux, on rencontre des tas de gens interessant meme si comme tu le dis, ils ne deviennent pas tous amis – ce qui ne veut pas dire qu’on ne passe pas de bons moments. J’ai aussi quelques amies d’enfance qui viennent d’emmenager a Londres, ca donne un cote “comme a la maison” que je n’avais pas jusqu’a present 🙂
Ah oui c’est très positif pour tes amis qui arrivent ! Peut-être qu’il faut se poser moins de questions justement… que ça viendra avec le temps, quand nos choix seront à 100% sûrs 🙂
Lorsque je suis partie de France il y a 17 ans, il n’y avait ni internet, ni téléphone portable, ni Skype. Apart le courrier, la seule communication avec ma vie d’avant était un coup de fil quand je pouvais à mes parents. Et ce coup de fil c’était d’une cabine téléphonique sur le port qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige! Pas toujours trés pratique! Mais je me posais moins la question de ce que devenaient les autres par rapport à ma vie. Je profitais de la mienne. J’ai des amies restées en France qui ont eu des enfants trés jeunes, se sont mariées jeunes, ont maintenant fini de payer leur maison. Elles sont trés heureuses et c’est trés bien pour elles mais cela ne m’aurait pas convenu comme vie.
J’ai déménagé 7 fois en 7 ans donc j’ai dû laisser des gens en cours de route. C’est la vie. Facebook ne te donne pas cette possibilité malheureusement car tu te sens de rester en contact avec tous les gens que tu rencontres. Et plus tu regardes leur vie, plus tu te dis que tu passes à côté de quelquechose. Alors que pas du tout.
Par contre, immigrée avec une famille et une maison c’est possible! Et j’ai rencontré mon mari à 28 ans, me suis mariée à 30 et ai eu mon premier enfant à 32. Donc tu as le temps 😉
Carole, votre témoignage est super inspirant, et aussi rassurant quelque part. Merci! 🙂
Merci Carole !
C’est tout à fait ça.. et il n’y a pas d’âge pour ressentir cette “différence” par rapport aux autres et pas besoin non plus d’être expatriée (même si ça complique la tâche)… Mais toi, l’aventurière, trouvera rapidement ce qui te rendra heureuse dans cette nouvelle destination 😉
Merci Ginie, j’espère aussi !
Tu peux etre fiere de toi Kenza et tu n’as pas a te comparer a tes amis. Je pense que des qu’on quitte la france pour quelconque pays on ne rentreras plus dans aucun moule. Tu developpes ton ouverture d’esprit, ta curiosité et ta soif d’aventure. Tu m’auras pas la vie classique du metro boulot dodo et peux en etre pkus que fiere. Je pense que la seule solution c’est que tu rencontres ta moitié lors de tes voyages et que vous continuez vos aventures à deux. Et là tout de suite tu ne diras plus la meme chose 😉
Exactement, je l’attends 😀
Je crois que j’ai pris la plus grosse claque que j’ai jamais reçu, quand une amie de mon groupe du collège m’a dit qu’elle avait acheté une maison avec sa moitié. Bim. J’ai ressassé, encore et encore, le fait d’être loin d’être une “adulte” (faire des courses pour la semaine, un calvaire) alors que mes copines passent ce cap en ce moment (maison-boulot-marmot?). La distance, à notre échelle, ce n’est pas grand chose, mais l’écart se creuse là aussi. La solitude ne me pèse pas énormément pour l’instant, j’ai ma moitié et mes colocs, ça n’a pas été un fardeau toute l’année (parfois, j’avoue).
Et toutes ces personnes qui disent que les expats c’est juste des gens qui partent en vacances… mais bien sûr.
Heureusement qu’on a tout le temps avant d’être “grands”…
Tu verras quand la première aura un bébé 😀 mais oui, on a le temps… !
J’ai bien aimé ton article parce que, moi-même parfois, j’y pense. Quand je vois des amis qui ont acheté, commencent à faire des enfants etc. (J’ai la chance que ce n’est pas la majorité de mes amis encore! Haha!) Mais, en même temps, ça ne me donne pas vraiment envie d’avoir leur vie. Une maison, c’est un fardeau parce que tu es attaché à un endroit, des enfants c’est la fin de la liberté. Je crois que c’est plus la peur de l’avenir, et surtout l’extrême pression sociale qui fait qu’on peut se dire qu’on devrait peut-être nous aussi penser à économiser pour une maison, une retraite, envisager des enfants etc. Reste qu’à 27 ans, je pense avoir encore du temps avant de chercher vraiment à me caser, et rentrer dans la “norme sociale”, si j’y rentre un jour…
Et, finalement, je pense qu’il vaut mieux profiter de voyager maintenant que prévoir et se demander si on va le regretter ou non. Parce qu’en général, quand tu te retrouves avec un prêt sur le dos, un enfant etc., là tu as souvent la réaction “ah, j’aurais dû faire ceci ou cela ya qq années. Maintenant, je ne peux plus”.
Amen Thibault, merci !
Je te rejoins à 100% sur cet article et les trois points que tu évoques. Surement parce que je viens juste de repartir et qu’avec le départ, reviennent les remise en question, les questions existentielles, les “et si” et qu’il y a cette phase d’adaptation et on aimerait tous qu’elle passe vite pour passer outre la solitude, pour être dans l’émerveillement. Mais cette phase du debut est necessaire et tout le monde la vit plus ou moins longuement, plus ou moins bien. Il y a des up et down, et merci internet (mais attention à ne pas etre plus avec ceux qui ne sont pas la, plutot qu’avec ceux qui sont la). Merci pour cet article, pour avoir pointer du doigt que malgré l’expérience que cela nous donne, le bagage, la découverte et les dix mille choses positives de l’expatriation, iIl y a aussi un coté un peu plus gris de tout ça et que cela se prend en compte quand on décide de partir. Mais je reste persuadée qu’on est dans une génération, à un age ou on peut le faire, ou on peut recommencer a zero plusieurs fois ailleurs parce qu’on s’adapte “facilement” et qu’on est pas “grand” encore.
Bisous copine (je viens de me dire que je viendrai bien te voir mais ça fait un petit peu loin, mais on a plus que quelques heures de décalade, voilà la bonne nouvelle :D)
Oui oui et oui !
Je suis aussi expatriée depuis plus de 3 ans à Berlin… c’est vrai qu’au moment de la solitude, tu te poses de nombreuses questions sur toi-même en te demandant qu’est-ce que ça ferait si tu rentrais en France.. Je me la pose tous les soirs, mais chaque fois, je me dis que je n’aurais peut-être pas la même notion du bonheur en étant là-bas.. Et à part ça… tu es encore jeune 😉
Ah oui je le suis ! tous les soirs ? comment tu vis ta situation du coup ?
(oups pardon, je réponds à ton commentaire tardivement)
Oui tous les soirs, ou quand j’apprends via Facebook des anciennes camarades qui se sont mariées ou sont enceintes.. Je me dis que je suis jeune et que j’aurai un peu plus de temps plus tard pour y penser 😀
Je pourrais dire la même chose !
cet article me touche forcément. Je suis la fille qui se marie mais ne se sent pas adulte…
On est ici en plein carrefour pour une vie ou l’autre (faudrait peut-être qu’on en discute) et je n’arrive pas à dire ce que je préfère. Mais merci de rappeler que cette vie là n’est pas forcément rose…
Tu sais où me trouver !
Chapeau: 4 pays en 3 ans! Je sais ce que ca implique un demenagement, et tt ce qui s’en suit: secu, tel., loyer a payer etc.
Pense positivement: deja internet existe, chose qui a mon epoque d’expatriation n’etait pas la.
Alors oui on a des phases de up and down, oui on loupe bcp (mariage, fete de famille, annif etc.) mais lorsque l’on retourne en France, on en profite 1000 fois plus.
Profites de ta jeunesse, croque la vie a pleine dent. Lorsque tu en auras envie, tu te poseras dans un pays, pour fonder une famille si tu le desires.
Il ne faut pas penser au schema: boulot, famille, maison, sauf si c’est vraiment ce que tu veux. Penses plutot a toi, a ta vie, tes envies. Chaque chose en son temps 😉
Je n’ose pas imaginer la vie sans Internet ! Et merci pour le reste, tu as plus que raison 🙂
je pense qu’on est tous confronté à ça, quand on s’expatrie… et il y a des phases où on se sent dans le creux de la vague et on se sent décalé, seul, triste, etc… et puis y a une phase plus joyeuse qui suit derrière 😉
Exactement, ça va venir 🙂
Pour le 3, être adulte ne se mesure pas à un parcours flèché, imposé par des codes sociaux tu sais. Je pense que tu es bien plus mature et expérimentée que des gens qui n’ont jamais bougé de chez eux. Et on avoir les deux, l’expatriation et la vie de famille! 🙂
Ah oui bien sûr. La fin de mon article est un peu confuse de ce point de vue-là, oui les deux, expatriation et vie de famille sont conciliables. Mais tu as raison pour les codes sociaux, c’est quelque chose à quoi je suis très (trop) sensible.
(Oupsy, désolée, problème sur le premier, tu peux l’effacer)
En voilà un article qui me parle! Je me pose les même questions que toi et pourtant, j’ai déjà fait des choix quelques peu différents. Les années en plus peut-être… 🙂 Mais ma chambre a été triée à peu près 50 fois et reste remplie de toutes ces petites choses qui font mes souvenirs. J’ai aussi décidé d’assumer de ne m’assurer un “avenir”, une retraite et de ne pas cotiser en France. J’ai trouvé une solution (qui a expiration dans un an il me semble…) pour la Sécu. Enfin, chacun ses choix bien sur, mais pour moi, en essayant de ne pas créer des liens ou de t’investir émotionnellement, tu passes à qqc d’important… L’une des choses les plus importantes pour moi en voyage finalement : les rencontres et les amitiés qui peuvent en découler. Les départs n’en sont que plus durs, je te le concède… Courage expat’!!
Merci pour ce commentaire parfait !