Mon année canadienne est finie. Il est temps d’en faire un bilan ! Je viens donc de passer huit mois dans la petite ville de Brandon, au Manitoba comme lectrice à l’université de Brandon avec le CIEP.
Septembre
En vrai je suis arrivée fin août mais c’est pas grave.
Un Paris – Montréal – Winnipeg, alors que j’avais peur de l’avion. Les premiers accents québécois me font sourire, en conduisant vers la petite ville des Prairies l’orage nous suit, c’est magnifique. C’est de voir un bus jaune qui m’a vraiment fait prendre conscience que j’étais en Amérique du Nord. Découvertes, dollars, Clear Lake et la nature du Manitoba, Winnipeg aussi.
Grâce à CouchSurfing je rencontre une Canadienne et toute sa bande d’amies qui m’accueillent comme si on se connaissait depuis toujours. On passe une soirée avec un Québécois qui a décidé de traverser le Canada à vélo, de Montréal à Vancouver. Ses photos comme sa philosophie m’inspirent. Moi aussi je veux faire ça, sortir de ma zone de confort et voir la richesse autour de moi. C’est l’été indien.
Octobre
Quelques fêtes qui amènent leur lot de gueules de bois, découvrir qu’ici on danse sur Shania Twain et de la musique country, rencontrer les autres assistants à Winnipeg.
Thanksgiving canadien apporte de la dinde, de la tarte à la noix de pécan et beaucoup de tristesse, un coup de poignard dans le dos. C’est en octobre que je vais pour la première fois de ma vie aux États-Unis, à Minot, North Dakota, on se tient sur le centre géographique de l’Amérique. On a fêté Halloween en creusant des citrouilles et en se déguisant au moins cinq fois.
Novembre
Il fait progressivement de plus en plus froid, ressenti moins 35, l’université me rend un peu folle mais mes amis canadiens sont géniaux. Je me rapproche aussi des étudiants internationaux et je ne suis plus jamais seule.
C’est aussi mon premier road-trip, en bus, en CouchSurfing : six jours en Alberta, à Edmonton et Calgary. Les heures passent dans le Greyhound et la neige recouvre le sol (jusqu’en avril). Je réserve enfin le road-trip américain.
Décembre
Mes parents m’envoient un énorme colis de thé et chocolats, le semestre finit mal, je me prépare doucement et je réponds sans cesse aux mêmes questions : tu pars seule ? en bus ? dormir chez des gens que tu ne connais pas ? tu n’as pas peur ?
Non, je n’ai pas peur et j’aurais manqué beaucoup de choses si ça avait été le cas. 10 décembre, le road-trip USA commence. Je m’envole pour Chicago, je traverse le pays, rencontre un Américain musicien à la Nouvelle Orléans, on s’échappe dans le Tennessee, Miami me déçoit mais la côte Est me ravit. Noël c’est manger un plat africain à Washington, le 31 dans un club polonais de Brooklyn. 2014 promet beaucoup de choses.
Janvier
Je suis à New York quelques jours et coincée à Boston une semaine. Je reviens au Canada le 10, accueillie par le sourire du douanier et les gens qui s’excusent tout le temps en parlant de caribous (oui). J’apprends aussi que les visas Jeune Pro sont tous déjà écoulés et qu’il y a donc peu de chances pour que je reste.
Un prof tombe malade, je le remplace à plein temps et commence à vivre en décalé, me couchant à 3 ou 4h chaque nuit en dormant l’après-midi pour tenir le rythme. Je commence le volontariat, deux heures à parler anglais à des enfants immigrants le lundi. On passe un week-end mémorable avec mes copines au fin fond de la Saskatchewan. Il fait froid, mais les gens réchauffent le coeur.
Février
Je continue à jouer à la prof d’université, il y a un garçon, et en milieu de mois je pars pour Vancouver et Victoria. Je ne comprends trop pas pourquoi tout le monde encense la Colombie Britannique, c’est sympa mais il pleut et je ne retrouve pas la mentalité canadienne des Prairies qui me plaît tant. 40h de bus pour arriver à destination, je décide de prendre l’avion à l’avenir.
Mes amis m’entourent à chaque seconde, on commence nos sorties nocturnes. Que faire pour une bande d’insomniaques à 3h du matin dans une ville où il n’y a rien ? Aller boire un café chez Tim Hortons.
Mars
C’est le mois où je tombe malade et n’ose pas aller chez le docteur, effrayée par la facture à trois chiffres. J’attends que ça passe en n’allant pas travailler, et il y a toujours plus d’histoires de garçons.
Les moments avec mes amis sont précieux, parce que l’idée de la fin germe doucement. Le premier mars il fait moins cinquante degrés, et à la fin mars quand on fait l’école buissonnière pour une journée shopping il fait toujours moins vingt-cinq. Le café nous réchauffe, et j’ai même trouvé du Pimms dans un bar (si vous avez vécu en Angleterre, vous comprendrez !)
Avril
Dernier mois. Mes cheveux sont lissés, mes billets d’avion achetés : après la fin du semestre et les rares mots gentils d’étudiants ingrats, je m’envole pour Québec et Montréal, Ottawa et Toronto. Dix jours, quatre villes et les Chutes du Niagara, j’ai une vue d’ensemble de ce pays que je ne veux pas quitter.
La fin se passe en accéléré, soirées, médisances, aller-retour à Winnipeg, dormir à dix dans une chambre d’hôtel pour quatre, les adieux au compte-gouttes, on mange brésilien, bengali, on passe chaque minute ensemble. Je rencontre une autre Française, je n’étais pas la seule, on s’entend très bien, une amie de plus à voir quelque part dans le monde.
Mai
Les derniers jours un peu comme au-dessus avec des larmes en plus. Notre derrière soirée, dans la chambre 322, que nous reviendrons hanter quand nous serons morts pour qui croit en l’au-delà. Et puis les bagages, la voiture, trois avions et un décalage horaire plus tard mon frère vient me chercher à Roissy. La fin, le début.
25 commentaires
Dommage pour la Floride, mais tu as eu l’air de faire bcp de choses en accélérer, ceci explique peut-être cela (il y a de jolis coins par chez nous …). Une année riche en aventures quoi qu’il en soit !
ça me me ferait presque pleurer! C’est très bien écrit (et illustré), ça me donne l’impression d’avoir vécu ces quelques mois avec toi! Le Canada a l’air d’être un pays merveilleux!
Un sacré bout de chemin ça ! T’en as fait des choses en ces quelques mois !! 🙂
Waouh! J’adore ton article. Tu as sacrément voyagé en si peu de temps! 40h de bus! Chapeau 🙂
Très bel article! Tu as l’air d’avoir vraiment profité à fond, et d’avoir fait de belles rencontres 🙂 J’ai hâte de lire tes prochaines aventures!
Très joli bilan, ça donne envie 🙂 bonne continuation !
Dense et joli bilan. A le lire jusqu’au bout, on a la gorge qui se noue un peu. Mais comme tu le conclues, c’est aussi le début de nouvelles aventures, dont je te souhaite des rebondissements très prochainement 🙂
Exactement ! J’ai essayé de ne pas être trop triste en écrivant ça, de chercher plutôt le positif.
Un joli bilan! Si tu veux vraiment repartir tu y arriveras, crois-moi!
J’y suis presque 🙂 Il n’est pas dit que je ne t’écrive pas très bientôt d’ailleurs !
Pas de souci! Envoie les questions 😉
Super! J’aime beaucoup ta phrase de conclusion “La fin, le début.” C’est tout à fait ça 🙂
Oui… c’est la vie ? :p
Superbe article ! Et ça me rend triste, parce que moi aussi je rentre dans très peu de temps (moins de 15 jours), et moi aussi je vais devoir faire mon bilan… C’est jamais facile de mettre un point final à une jolie aventure, n’est ce pas?
Non, mais ça nous enrichit, ça nous donne des souvenirs, ça nous porte pour la suite… courage pour tes derniers jours ! Fais-toi une liste 🙂
Jamais facile de faire un bilan. Mais il semble y avoir une très grande place pour les amis, les découvertes et les voyages. Beaucoup de bonnes choses, de souvenirs et de gens à retrouver…
Oui. J’aime bien l’idée de pouvoir aller en vacances un peu n’importe où dans le monde (été 2015 au Brésil, je me le suis promis)
Un bon bilan, tu as pleins de souvenirs et ça, c’est irremplaçable!
Bien dit, sage Pomdepin 🙂
Je peux encadrer ta réponse? C’est pour montrer à Marichéri!
Même l’imprimer si tu veux !
Un joli bilan 🙂 Tu as eu beaucoup de chance de rencontrer des amis Canadiens si vite ! Je cherche toujours des Couchsurfers à Navan moi…
(Et moi, je veux les détails croustillants, y a beaucoup de garçons dans tout ça :p )
Oh oui… une vraie série télé 😀
Tu as vécu tant de choses, tant de souvenirs. Un bon bilan. Ca m’a meme émue a la fin pour tout te dire.
Oh non, faut pas !