
Cet article sur partir vivre en Hongrie, je l’ai en tête et dans la gorge depuis plusieurs jours, mais il ne veut pas sortir. Mais le blog, c’est aussi de la maïeutique, donc on va en parler. Voici donc mon avis et mes impressions après quelques jours à Budapest.
Si vous arrivez ici pour la première fois ou si vous ne suivez plus mes mouvements constants (ce que je comprends !) j’ai déménagé à Budapest fin août, où j’avais trouvé un travail de professeur de français dans trois écoles du système scolaire hongrois avant de partir. Je suis donc venue pour travailler en Hongrie.
Il y avait des points négatifs qui m’ont fait hésiter à venir vivre en Hongrie :
- la difficulté de la langue ;
- le salaire dérisoire (300 euros mensuels) ;
- le public adolescent ;
- les gens que je savais difficiles à approcher et plutôt nationalistes.
Mais pas mal de points positifs aussi à Budapest :
- être logée ;
- la sécurité de l’emploi et un salaire fixe ;
- le goût du challenge ;
- un programme d’accompagnement.
Donc j’ai dit oui et je suis partie m’installer en Hongrie. Je n’avais aucune idée de la tournure que prendraient les choses au niveau de l’actualité et des difficultés auxquelles je me heurterais en allant vivre à Budapest.
Vendredi dernier, Libération titrait à la une “Hongrie, la honte de l’Europe” et certains professeurs sont presque venus prendre à parti une de mes collègues françaises dans son école. En hongrois, français se dit Francia, c’est facile à repérer dans une conversation. Et le mot ressort, tout le temps. Je ne comprends pas si ça parle de moi, de devoirs, d’examens, de collègues, de la matière scolaire, de politique ou de l’Europe. Je ne sais pas mais je ne suis pas sûre de vouloir savoir.
En tant qu’étrangère et Française, je ne me sens pas bien accueillie en arrivant pour m’installer en Hongrie. J’ai deux exemples : on a refusé de me vendre une carte sim dans un magasin de téléphonie en me disant que toutes les cartes étaient vendues, et j’ai dû aller trois fois au bureau de l’immigration. Oui, car même si la Hongrie fait partie de l’Union Européenne, tous les ressortissants européens hors Erasmus doivent venir s’enregistrer avec leur carte de sécurité sociale locale, leur bail signé et leur contrat de travail. Le formulaire d’inscription n’est rédigé qu’en hongrois. Quand je suis allée au bureau, il n’y avait que des Chinois. L’Europe n’a pas de sens dans ce cas-là.
Venir vivre en Hongrie, OK, mais ça ne veut pas dire que je cautionne ce qui se passe et c’est pour ça que je ne vous parle pas de Budapest, que je ne visite pas les monuments ou la ville de façon extensive. D’abord parce que j’ai le temps, je suis ici jusque fin juin, mais surtout pour l’image que ça va donner. Pourquoi essayer de vous convaincre de la beauté de la ville alors que quand j’ouvre mon fil Twitter, il y a des soirs où un tweet sur trois critique violemment la Hongrie ?
C’est difficile d’apprendre à apprécier son nouveau pays, développer des private jokes avec ceux qui les comprennent autour de nous (à force de ne manger que ça, je vais me transformer en pogasca géante) alors que ce pays est critiqué de toutes parts.
Il est en grande partie critiqué à raison, je ne veux pas revenir sur le côté militaire et les plein-pouvoirs. Mais je ne peux pas blâmer les Hongrois non plus. Le salaire minimum est de 300 euros et la vie pas chère l’est seulement par rapport à nos standards européens en euros.
C’est comme partout finalement : aller boire un café, une bière, le cinéma, la piscine, le Nutella, ce sont des luxes que tout le monde ne peut pas se permettre. Il y a des gens qui font les poubelles à 6 heures du matin avant que les éboueurs ne passent et des tas de clochards qui dorment au coin de ma rue. La population est pauvre, n’a pas fait le deuil de la Première Guerre Mondiale qui lui a fait perdre les deux-tiers de son territoire et de sa population, et il n’y a aucune infrastructure ici. L’état des écoles fait peine à voir. Le pays veut à peine de nous (le pays comme entité administrative), profs qualifiés.
Les migrants, je ne les vois pas, pas dans mon quotidien chez-moi-école-chez-moi-coffee-shop, j’habite loin des gares et les transports sont ultra sécurisés. Mais l’inquiétude sous-jacente est là : et si la Hongrie sortait de l’Europe ? Certes, je n’ai techniquement rien à craindre, j’ai mon passeport français, mon travail et mon salaire, mais symboliquement, ça changerait tout. J’ai un peu peur aussi d’aller en vacances dans les pays limitrophes, alors que les frontières se ferment. Encore une fois, j’ai le bon passeport pour les franchir mais cela me donnerait un peu trop l’impression de profiter de mes privilèges.
Il y autant d’anecdotes avec des gens gentils et adorables (le postier à côté de mon école du mercredi qui essaye de me parler français avec son petit accent) que d’autres fermés qui je cite (on me l’a traduit ensuite) “ont la flemme de parler anglais, ils n’ont qu’à se débrouiller en hongrois”. J’essaye, j’essaye, mais pendant un mois j’ai souhaité “bon après-midi” à toute heure du jour et de la nuit car j’avais pas vérifié que ça correspondait à un moment de la journée. Étrangère pas d’ici est bien écrit sur mon front.
Voilà comment ça va, voilà pourquoi je ne parle pas trop de ma nouvelle vie en Hongrie. Parce que je ne sais pas trop où et comment me positionner dans la situation actuelle et j’éprouve presque de la culpabilité quand après une bonne journée je lis un commentaire assassin sur Internet. Mes élèves eux n’y sont pour rien, et c’est pour ça qu’on est là, pour les éduquer à l’autre et au monde… quand ils écoutent. Ca va, j’ai trouvé mon quotidien et mon rythme, mais il y a des ombres derrière.
Note : Mon expatriation en Hongrie n’a pas été toute rose, du travail à Budapest en passant par la mentalité hongroise et les défis du quotidien, c’est à lire dans les articles ci-dessous !
Plus d’articles sur la vie en Hongrie ?
– le système scolaire hongrois
– 50 choses à faire à Budapest
– apprendre le hongrois
– mon bilan très négatif d’un an comme prof de FLE en Hongrie
40 comments
Bonjour, j’ai lu avec empathie ton témoignage. Je déconseille également fortement la Hongrie. Ton séjour a l’air de dater, non ? Pourtant, quand je suis arrivée en 2014, les choses étaient plus roses que quand je suis partie en 2022. Oui, j’ai tenu 8 ans, c’était stupide. Comme toi, je suis partie sans regarder derrière moi, avec un grand soulagement. Bon, je n’avais pas ce problème financier, mais j’ai subi le racisme anti-français et, évidement, la rudesse (le mot est faible) des Hongrois. Et pourtant, je parle plutôt parfaitement la langue, ce qui me frustre encore plus. En 2022, la situation est dramatique : l’alimentation et l’énergie est l’une des plus chères d’Europe, la plupart des endroits ont baissé le rideau pour cause de crise sanitaire puis énergétique, la pauvreté est terrifiante, l’ambiance délétère. C’est horrible, mais les Hongrois m’en ont tellement fait baver (notamment via moultes fraudes et escroqueries) que j’en suis venue à me dire “bien fait pour eux”. Non, il ne faut plus venir en Hongrie. Pour les femmes, le recul est terrifiant et d’une manière générale le recul de l’Etat de droit est problématique, l’arbitraire règne et j’en ai été victime. Il ne faut plus y critiquer le gouvernement ouvertement. La situation est alarmante, les étrangers sont plus détestés que jamais. J’ai eu un pincement au coeur car en 2014, jeune, insouciante, avec des moyens financiers, j’ai profité de la ville et adoré l’appartement que j’avais alors acheté. Je repense avec nostalgie à cette période, le contraste avec 2022 est terrible. Le Budapest d’avant me manque, les Hongrois étaient épouvantables, mais je me suis amusée au sein de la communauté étrangère. Je me souviens encore de ma première soirée, avec des Français et des Espagnols, ils avaient précisé “soirée interdite aux Hongrois”, j’étais outrée, je venais d’arriver, je les ai taxés de racisme et je leur ai fait la morale …Mon dieu, j’ai vite compris 🙂
Bonjour, je suis arrivée en Hongrie fin août 2015, en plein crise des gares débordées par les migrants.
Bonjour ! Déjà, merci beaucoup pour ton témoignage, très utile et honnête. Il se trouve que j’ai une proposition dans la même fondation, dans une ville au Sud du pays. Et j’hésite fortement y aller, parce que j’ai peur d’être isolée, de ne pouvoir me faire aucun ami dans une petite ville, si personne parle anglais c’est compliqué…
J’avais une question, s’il te plaît : est-ce que vous avez eu souvent de formation proposée par la fondation ?
Parce que, lors de mon entretien, la directrice me disait que des formations, notamment pour l’habilitation DELF/DALF seraient proposées à Budapest. Je voulais savoir si c’était vrai et si elles étaient fréquentes ? Et est ce que tu as pu rencontrer d’autres formateurs de FLE à ces occasions! Parce qu’à ce moment là ça me permettrait de rencontrer des gens..
Je suis un peu perdue.
En tout cas, merci !!
Salut Marianne.
Pour les formations, c’est vrai. On en avait trois ou quatre je crois, de deux ou trois jours à chaque fois. Les assistants d’autres villes logeaient chez ceux qui vivent à Budapest ou en auberge. J’avais pu renouveler mon habilitation DELF (pas DALF).
Après, la décision finale t’appartient. Je pense qu’il faut prendre en compte la situation COVID et le marché de l’emploi global aussi. Mieux vaut la Hongrie que pas de travail dans le FLE du tout !
Merci pour ce texte , qui me donne envie d’aller vivre en Hongrie à ma retraite , plus que jamais. Ma retraite sera peu élevée , une des raisons d’avoir envie d’y aller . Je pense apprendre les rudiments de la langue voire plus si le projet se réalise. Je suis en admiration devant cette envie que les hongrois ont , de conserver leurs racines et leurs traditions intactes , et qu’après cette horrible parenthèse du communisme ils aient eu la force d’en sortir dans de relatives bonnes conditions. Cela me motive vraiment. Merci encore.
Bonjour Pat,
Je vous souhaite de vous y plaire, mais je ne peux que vous recommander d’aller en Hongrie, de vous y immerger un mois ou deux avant de faire le grand saut.
oui, c’ est vrai. Mais un touriste qui visite Paris, meme en une journée, il se fait une idée ….
j’ ai passé quelques jours à Budapest en 2013 , et franchement, j’ ai vu beaucoup moins de “merde” qu’a Paris.
Paris et les grandes villes françaises sont loin d’ etre agréables, pourries par la délinquance en tout genre .
Je n’ai pas trouvé les habitants de Budapest spécialement malheureux, beaucoup moins stréssés que les parisiens .
J’ai trouvé cette ville bien plus sympathique que Paris.
Comme indiqué dans le titre, il s’agit de vivre ici, c’est bien différent que de visiter une ville quelques jours.
Très intéressante cette tranche de vie d’une expatriée en Hongrie, et je suis d’accord avec vous David, beaucoup de villes en France sont sales, bordéliques, dégradées, abandonnées et la délinquence y prospère souvent.
A Montpellier ma ville natale dans le sud de la France, l’insécurité et la saleté sont endémiques, tous les murs sont barbouillés de tags dont certains émanants de gangs sont clairement menaçants. Je suis bien content de m’en être éloigné de 25 km il ya 20 ans, et si nos salaires sont plus élevés que ceux des hongrois en général, ici les tarifs de l’immobilier en location comme à l’achat sont prohibitifs, dans la plupart des 15 principales villes françaises. Et bien sur l’agglomération de Montpellier n’y échappe pas, le soleil et la plage ça se paye! Et en plus vous avez toutes les chances de vous y faire agresser à cause des “bandes” de certains quartiers qui y descendent l’été.
Je rejoins tous les autres commentaires 🙂
J’ai envie de lire tous tes ressentis sur ce pays, l’actualité mise à part. Enfin, si, tu peux bien parler actu si ça te chante ! Ce que je veux dire c’est que.. le quotidien reste le quotidien. Et que, justement, en ces temps de radicalisation, de généralisation, et j’en passe des mots en -ion, ce qui importe c’est… la vie ! Raconte-nous ce que tu vois, ce que tu penses, ce que tu ressens… C’est ce que tu as toujours fait je crois, et c’est la raison pour laquelle j’aime tant à te lire !
PS : puis comme disait Océalie, en Australie aussi ils sont parfois très cons (entre ce que tu en as dit et ce que j’y ai vécu…) mais ça n’empêche pas d’en parler ! Merde, on va pas arrêter de parler des Hongrois parce que Victor Orban est raciste. Autrement, moi je m’exile hein, ici on en a d’autres, des qui parlent trop fort…
Parler du quotidien c’est quelque chose qui est ressorti dans vos commentaires, je note ! Faire les courses, c’est drôle par exemple. En Australie je suis d’accord, y avait pas mal de discrimination aussi. Et oui pour la France aussi. Bref, merci Nathalie !
oh wow kenza, je ne savais pas du tout que c<etait si tendu. Je suis vraiment coupe du monde ! Je ne savais pas non plus que cetait si pauvre. Quel courage tu as eu d'aller travailler en Hongrie ! En tout cas jespere que les choses vont sarranger geopolitiquement et que ca ne va pas tempecher de profiter de ton experience hongroise ! bisous
Ce n’est pas le tiers-monde non plus, ça reste l’Europe donc un système proche du nôtre et des conditions matérielles semblables, c’est juste que tout est un peu plus vieillot – et encore, pas tout, les trams sont flambant neufs, certaines lignes de métro aussi. Je voulais m’exposer à d’autres conditions de vie, de langue et de travail, j’ai bien eu ce que je voulais ! 🙂
Tu as beaucoup de courage, c’est une épreuve compliqué mais tu l’as fait. Personnellement je suis aller 2x fois en Hongrie, deux années de suite. Malgré les choses que j’ai pu entendre sur ce pays je l’aime beaucoup. J’aime le climat dans les rues, j’aime les gens qui pour ma part on été toujours très agréable et compréhensible. Je n’ai pas senti un climat d’hostilité, de mal être. Alors oui j’ai vu énormément de personnes manger dans les poubelles, dormir dans les métro, faire la manche. Je leurs aient toujours donner quelque chose car ils sont vraiment dans le besoin.
Ensuite chaque pays à ces défaults, la France est mal placer pour parler, je ne pense pas qu’on soit irréprochable, au contraire !
Il n’y a plus de gens dans le métro, il y a des contrôleurs aux entrées, sur les quais et les stations sont grillagées la nuit. Mais je ne pense pas qu’ils aient disparu, ils se sont déplacés… malheureusement. Si tu as des bonnes idées, des adresses, des impressions à partager, envoie-moi un mail s’il te plaît !
Pas de soucis, je t’envoie ca dès que j’ai un peu de temps ! 😀 Bisous!
Comme l’a dit Steph avant moi, critiquer la Hongrie quand on voit certains propos actuels en France, c’est hypocrite et ridicule.
Plein de courage pour supporter tout ça au quotidien quand même ! 🙂
Je suis d’accord Lu ! et l’Australie, et l’Angleterre… c’est une question épineuse, il n’y a pas de leçons à donner.
Le problème des médias, c’est qu’il faut bien trouver des bêtes noires sur qui pointer le doigt, quand quelque chose ne va pas. Aujourd’hui, c’est la Hongrie, demain, qui sait qui sera montré du doigt ?
J’ai un lien particulier avec la Hongrie. Des amis de mes parents sont partis y vivre une dizaine d’année, quand j’avais une dizaine d’année .. .c’était peu de temps après la chute du mur (en 1995/1996) et nous étions allés passer un mois là bas en 1997. Et avec mes yeux d’enfants, j’ai aimé ce pays, rempli de contrastes. A la fois si riche historiquement parlant, et si pauvre en matière d’économie. J’avais été choquée d’apprendre qu’un pédiatre travaillait aussi dans une grande surface, le matin, pour mettre en rayon des yaourts, parce que son salaire ne lui suffisait pas à faire vivre sa famille.
Mais on a été très bien accueilli. Certes, on ne comprenait pas grand chose de leur langue, mais on se débrouillait, en allemand, en anglais … Bref, pour moi c’est un pays que je rêve de revoir, de revisiter, pour le voir avec mes yeux d’adultes, et après 20 ans …
Et puis, pour moi, ça reste le pays de coeur de l’impératrice Sissi, et rien que de repenser à Gödölö (je crois me souvenir de cette orthographe), ça me replonge dans mes souvenirs de petite fille 🙂
Je te souhaite malgré ce contexte géopolitique tendu, de profiter un maximum de cette année dans ce pays, qui je suis sûre à mille et une richesses culturelles à apporter et à partager 🙂
Merci pour ton commentaire ! Autant pour les jolis souvenirs que l’analyse politique sur le bouc émissaire. Ca passera je pense. Et Gödöllö est dans ma liste de choses à visiter 🙂
Courage!! Même si ce n’est pas évident, et que je ne sais pas ce que ca doit faire de vivre dans ce genre de conditions, essaie quand même d’en profiter un peu! Ne reste pas trop dans la routine métro boulot dodo, ce serait dommage de trop te limiter dans tes loisirs et visites… j’espere en tout cas que tu as pu rencontrer des gens et que ton travail se passe bien! (A quand un article sur ton travail en Hongrie d’ailleurs? 🙂 )
Bientôt ! j’attends d’en savoir un peu plus, ils ont des réformes dans l’éducation tous les 18 mois environ donc plein de systèmes différents cohabitent dans les écoles selon les classes concernées par telle et telle réforme… j’en apprends tous les jours !
Bon courage… Pourquoi ne pas visiter quand même les monuments et te faire ton propre avis sur ce pays ? Moi ça m’intéresse.
Merci pour ton petit mot Charlie. Je sais plus où j’expliquais que le rythme est très soutenu : je commence l’école entre 7h30 et 8h tous les matins, il m’a fallu un bon mois pour m’acclimater. Ca explique aussi pourquoi je n’ai pas trop envie de visiter – mais ça va venir !
Intéressant ce ressenti. Je comprends la situation, plutôt ambivalente. En même temps, ça ne devrait pas t’influencer outre mesure sur les Hongrois ou t’empêcher de vivre ton expérience à fond. J’imagine que quand tu étais en Australie, c’était T.Abbott au pouvoir, qui a fait pas mal de “bourdes” (pour rester polie) du même genre, sans que la France n’en parle forcément. Profite sans te sentir coupable. Il doit y avoir du bon à prendre, comme dans chaque pays du monde. Par contre, j’imagine qu’il y a beaucoup moins d’expats qu’en Australie. Tu arrives à rencontrer du monde ?
J’ai failli parler de l’Australie, de la discrimination là-bas aussi (quand je ne trouvais pas de logement malgré son statut et mon salaire de prof à la fac) mais j’ai préféré me concentrer sur la Hongrie – et on va encore dire que je ne fais que critiquer l’Oz !
Je suis partie avec un programme donc on est plusieurs profs à Budapest et dans tout le pays. J’ai aussi créé quelques contacts sur Couchsurfing (hongrois et français) et par bouche à oreille. Ca va venir 🙂
J’imagine que ça ne doit pas être évident, mais à te lire j’ai l’impression que ça se met doucement en place – autant que les conditions actuelles le permettent. Bonne chance pour la suite!
Exactement, doucement 🙂 (mais sûrement !)
Perso je ne regarde ni n’écoute plus les infos – faire la leçon à la Hongrie quand on va ce que fait la France ou le UK je trouve ça tellement empreint d’hypocrisie que ça me file la nausée. Au contraire moi j’aimerais trop savoir le quotidien, comment tu vis, ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas, ta vie quoi. Mais je comprends que ce soit très difficile, très compliqué…
En réponse au commentaire de Tiphanya, si c’est comme en Lettonie en 2004 (ça a peut-être changé depuis.) je ne pense pas que là puisse se trouver le moindre réconfort… si tu veux je t’en envoie par contre!!!
Gros bisous
Si, y a plein de chocolat, t’inquiète 😀
Coucou Kenza, pas facile de faire face à une situation internationale telle que celle-ci.. Nous avions l’esprit beaucoup plus léger quand Math y habitait en 2008… Je comprends ton état d’esprit et le fait que tu puisses culpabiliser, après même si c’est facile à dire, je suis sûre qu’il y a du bon dans toute expérience (si on se sens en sécurité) et que tous les hongrois ne sont pas aussi fermés que leurs dirigeants. Et il est toujours intéressant d’avoir des points de vue différents de ceux qui font la une 😀
Merci Sabine, merci ! j’avais besoin de tous ces encouragements positifs !
Avec plaisir ! Et au plaisir de te lire 😀
Courage pour cette arrivée dans un contexte pas évident… Prends le bon de cette expérience, la nouveauté, la découverte d’une nouvelle culture, de nouvelles personnes… Grosses bises !
Merci ! j’ai un peu atterri, écrire cet article m’a permis de beaucoup relativiser et de voir les choses sous un plus bel angle. Je suis redynamisée 🙂
Je comprends tout à fait ta non-envie de montrer Budapest, mais ne peux-tu pas partager avec certains curieux ton quotidien de prof. J’avoue que je suis très curieuse, car en arrivant au Kirghizstan les manuels dataient de l’époque soviétique. Il n’y avait pas l’électricité 100% du temps.
Et puis qui apprend le français ? Tu enseignes en primaire ou en collège / lycée ? Est-ce qu’ils connaissent “plus belle la vie” ? (je devrais avoir honte, je ne connais pas la série, mais on a laissé un dvd de quelques épisodes aux élèves à faire circuler entre eux).
Je comprends qu’être en Hongrie ne soit pas excitant (cela n’a rien à voir avec ma situation et pourtant, tu devrais discuter avec les fous qui vivent où je suis), mais tu n’es pas juste “nouvelle habitante de Hongrie”, tu es aussi une prof, une gourmande (tu t’en sors comment pour faire les courses), une lectrice, une curieuse, une fille et des tas d’autres choses que je ne sais pas de toi.
Tu as aussi le droit d’être en colère, ou heureuse ou triste ou satisfaite de ta journée. Imagine si notre moral devait suivre celui que les médias nous impose.
Arrives-tu au moins à acheter du chocolat satisfaisant ?
Merci pour ce joli commentaire qui me donne plein d’idées de choses à écrire ! Je compte bien parler des écoles et du système éducatif mais j’attends d’avoir encore un peu plus de recul, j’en apprends tous les jours. Pour le chocolat, il y a des dizaines de variétés de Milka, ça fait rêver ! (photo à venir dans l’article de septembre !)
Courage. Je ne t’envie pas une minute.
Ca m’a fait du bien d’écrire ça, il fallait que ça sorte (et si tu venais, je suis sûre qu’on passerait un bon moment quand même !)