Je vous avais laissé à New York presque le 31 décembre, entre la magie de Times Square et les déceptions. Je suis rentrée de ce voyage américain il y a deux mois maintenant et il me reste encore à vous raconter la fin de New York et Boston. Finalement, je comprends mieux les blogueuses overbookées, c’est difficile de faire du temps réel. J’ai ouvert le dossier photos et mon carnet, reprenons.
Il fait froid sur New York qui se prépare à la nouvelle année. Mais loin de l’effervescence, j’ai rendez-vous à Brooklyn en fin d’après-midi, alors je traîne dans l’Upper East Side, j’écris des cartes postales et je grignote. Central Park est tranquille, je n’ai pas trop envie de visiter le Guggenheim, je vais regarder la rivière et le réservoir, l’eau a toujours un pouvoir apaisant.
Le 31 décembre à Brooklyn
Brooklyn, 36th Street and 4th Avenue a des airs de 18e arrondissement, les magasins ressemblent à mon Paris, les immeubles ont retrouvé leur hauteur normale. A* m’accueille chez elle, très différente de tous mes autres hôtes : elle n’aime pas le CouchSurfing. Elle en a fait une fois, avec sa cousine, chez celui qui m’a accueillie à Chicago et nous a mis en contact. Elle a accepté de m’aider et elle a ouvert sa porte et son quotidien.
31 décembre, 16h30. Tonight we are going out. Do you have a dress? No? Here’s one. Show me your hair. No it’s no good, go wash them, I’ll do something for you. Coiffeuse de métier, elle a lissé mes cheveux rebelles. C’est presque 2014 à New York et je suis plus jolie que jamais. La vie m’a réservé de jolies surprises pour 2013, mais pas ce soir-là. Nous sommes allées dans un club polonais, et la soirée a été un peu étrange – j’avais oublié ma carte bleue, les gens étaient très saouls et j’aurais aimé avoir quelqu’un de proche à enlacer quand minuit a sonné alors que tous les miens étaient sur un fuseau horaire différent. Tant pis.
La Statue de la Liberté… et une messe
Le lendemain, nous sommes allées nous promener et elle a accepté de prendre le ferry de Staten Island – dix ans qu’elle vit à New York et elle n’avait jamais vu de près la Statue de la Liberté “mais avec qui je pourrais faire ce genre de choses ? finalement tu as raison, je devrais commencer à faire des choses seule”. Je serais contente de l’avoir inspirée un peu.
La Statue de la Liberté et la Skyline de Manhattan. Je suis toute émue, c’est là le New York de mes rêves, celui de mes cours d’histoire, celui que je suis venue voir et toucher du doigt, celui qui a offert à tous ces gens l’opportunité de recommencer leur vie, ça ne peut que me parler, moi l’expatriée, l’immigrée perpétuelle.
Nous avons continué notre après-midi touristique en passant par le Rockefeller Center et… la cathédrale Saint Patrick, sur la Cinquième Avenue. Entrées juste pour jeter un coup d’oeil, c’était l’heure du service et Aneta a voulu rester. J’ai donc assisté à une messe à New York. Les gens venaient du monde entier, certains probablement même là dans un but touristique ou oecuménique – femmes voilées, athées. La cathédrale est en travaux mais cela n’empêche pas les fidèles d’affluer et de se tenir où ils peuvent. C’était un joli moment.
Le lendemain, c’est ma dernière journée à New York. Je décide d’explorer Brooklyn mais me retrouve au mauvais endroit. Où sont les ateliers d’artistes, les coffee shops et les hipsters ? Dépitée, je m’attable au Starbucks et discute longuement avec ma maman. Le temps est aussi gris que mon humeur. Je décide d’aller m’enfermer au musée et choisis celui d’Histoire Naturelle.
J’y ai passé des heures. La plupart des musées ont un prix d’entrée “suggéré” c’est-à-dire que vous pourriez le visiter pour un dollar si l’envie vous en prend. Mais mon éducation de Parisienne idéaliste m’a fait payer le prix complet… pour me heurter à plusieurs portes fermées. J’ai été assez déçue, et j’ai manqué la fameuse salle à l’acoustique magique où se passe un épisode d’How I met your mother. Mais le reste m’a tenu occupée plusieurs heures.
J’aime bien les animaux empaillés. Et il y a toute une partie sur l’évolution, une statue de l’Ile de Pâques, la baleine géante, des dinosaures, le totem de l’oreille cassée de Tintin, des vestiges indiens, mayas, un séquoia géant et plein d’autres choses (j’ai des photos mais ça fait un peu geek).
Le lendemain, le vendredi, c’était le jour de la tempête de neige. Mon Megabus pour Boston était déjà annulé, j’ai patienté à Penn Station, faisant des découvertes culinaires : un bagel et du beurre, c’est comme un mariage franco-américain. La gestion de Megabus est plutôt ridicule, mais je me doutais qu’ils ne pouvaient pas faire attendre les gens dehors, dans dix centimètres de neige par moins quinze donc qu’on allait partir pour Boston. Et on est partis.
Le bilan de mon séjour à New York ?
Je rêvais d’aller à New York depuis des années. C’est donc coché de ma bucket list, mais finalement, je ne sais pas trop quoi en penser. La foule et les gens m’ont déplu, j’ai perdu mes habitudes de grande ville, de citadine, je ne sais plus jouer des coudes et marcher sur les pieds. La météo m’a déconcerté, après dix degrés est venue la pluie, puis moins quinze degrés sous la neige. Les immigrés se sont révélés bien plus amicaux que les locaux, les Français omniprésents, les touristes partout. Times Square, Central Park, la Statue de la Liberté, je suis heureuse d’avoir vu tout ça de mes propres yeux – parce que c’était le rêve de la petite fille nourrie aux séries américaines.
Je me demande ce que ça ferait d’y vivre, de devenir une fourmi minuscule, et je me demande aussi à quoi ressemble New York en été, sous le soleil. Je regrette de ne pas avoir mieux préparé mon voyage et de ne pas avoir eu de connexions humaines plus chaleureuses. Est-ce le hasard ou la grande ville ? Je ne sais pas, je suppose qu’il faudra revenir… mais ce n’est pas urgent. New York, checked.
Tous les articles de mon road-trip aux USA :
Étape 1 : Chicago
Étape 2 : la Nouvelle-Orléans
Étape 3 : Chattanooga, Tennessee et un peu de Géorgie
Étape 4 : Atlanta
Étape 5 : Miami
Étape 6 : Savannah
Étape 7 : Washington DC
Étape 8 : Philadelphie
Étape 9 : New York partie 1 et New York partie 2
Étape 10 : Boston
4 comments
On y retourne ? Comme ca, tu te feras une deuxieme idée, et puis parce que bah NYC me manque un peu 😀
J’aime cette ville, j’aime sentir la vie, j’aime quand elle m’envahit. Je l’aime sous le soleil, mais je ne sais pas si sous ces -15 elle et moi on serait toujours copines. Mais je n’en doute pas vraiment, parce que je la dévore des yeux, mais je ne la connais pas vraiment bien, je suis sure qu’elle est peut etre tricky comme ca l’a était pour toi, et qu’elle ne se laisse pas apprivoiser comme ca.
Tu m’as fait rire avec la blagueuse overbookée 😀
Tu y retourneras peut être…c’est peut être une ville qui demande plu de temps pour se laisser apprivoiser.
Parce que toi tu ne te considères pas comme un blagueuse overbookée ? euh pardon, une blogueuse 😉
La skyline avec sa mouette (très jolie photo je trouve) me rappelle Bernard et Bianca. Ce post est mélancolique, mais au moins c’est sûr, tu as “vu de tes yeux vu” ces symboles, et ça c’est chouette !
Ohhh, New York a été ma plus belle expatriation, c’est la ville de mon coeur ! Mais tu n’es pas la première bloggeuse à faire un compte-rendu mitigé sur ton séjour là-bas… C’est une ville qu’il faut prendre le temps de découvrir, c’est sûr. J’imagine aussi que le fait de passer à la nouvelle année dans ce contexte t’a peut-être rendue un peu nostalgique aussi, ce qui se comprendrait très bien 🙂 NY c’est encore plus beau avec les gens qu’on aime !